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Alstom ou Schneider : qui va se partager les usines d’Areva T&D à Saint-Priest et Villeurbanne ?

Où les 830 salariés d’Areva T&D de Saint-Priest et Villeurbanne vont-ils atterrir ? Chez Alstom ou Schneider ? Les deux gagnants tricolores de l’appel d’offres international ont été choisis pour acquérir la filiale de Transmission & Distribution d’Areva contre l’avis des directions et des syndicats.
La majeure partie des installations lyonnaises d’Areva T&D pourrait bien rejoindre le giron d’Alstom.

Contre l’avis d’Anne Lauvergeon, Pdg d’Areva, de son conseil d’administration et de celui des syndicats, vent debout, la belle filiale Transmission et Distribution (T&D) d’Areva vient d’être cédée à deux Groupes français : Alstom et Schneider pour 4,09 milliards d’euros.
Ces deux derniers ont gagné la course, il est vrai un peu pipée, face au Japonais Toshiba et à l’Américain General Electric, tout en s’engageant à conserver les emplois sur le sol français et à ne fermer aucun site pendant trois ans.

Depuis le printemps, l’Etat avait annoncé le début du processus de mise en vente de la filière Areva T&D, et ce, afin de réduire l’endettement de la maison-mère. Cette branche d’activité du groupe Areva produit 38 % du chiffre d’affaire du groupe et fait travailler 31 000 salariés dans le monde.

Dans l’agglomération lyonnaise Areva T&D compte deux unités de fabrication.
Le plus important, le site de Villeurbanne rassemble 590 personnes. Il accueille le Centre de Recherche mondial dans le domaine de la Haute Tension en développant des technologies avancées de la coupure électrique haute tension. Il met aussi au point de nouveaux appareils dans des installations d’essais uniques au monde.

Mieux encore, ce même site villeurbannais accueille le Centre de compétence industriel mondial qui conçoit, industrialise des disjoncteurs de ligne et des disjoncteurs de générateur, les commercialisant à 95 % hors de l’Hexagone ; ainsi que le Centre de compétences mondial pour l’installation et la maintenance des appareillages haute tension.

Enfin, pour faire bon poids, cette même unité de Villeurbanne accueille encore deux centres de décisions internationaux : Product Line mondiale, Circuit Breakers (400 millions d’euros de chiffre d’affaires) et Region Service South Europe Africa (120 millions d’euros de CA).

En bonne logique, vu le deal passé entre les deux acquéreurs en fonction de leurs spécialités (haute tension/transmission pour Alstom et moyenne tension/distribution pour Schneider), le site de Villeurbanne devrait logiquement atterrir dans le giron d’Alstom.

Le sort du site de Saint-Priest qui, avec un effectif de 240 salariés, est spécialisé dans la conduite de projets pour la réalisation clés en main de systèmes électriques de moyenne à très haute tension, est moins facile à définir.

A noter que ce dernier site héberge également la direction régionale du réseau commercial en charge des ventes de la filiale d’Areva dans la région Rhône-Alpes-Auvergne. N’y aura-t-il pas là doublon ?

C’est le gouvernement qui a forcé la main à Areva, lançant un drôle de signal au moment même où est donné le top départ des Etats-Généraux de l’industrie ! La CGT demande d’ailleurs un gel de la procédure, un souhait qui a toute l’apparence d’un baroud d’honneur. Pour ce syndicat majoritaire chez Areva T&D, « il est stupide de vendre une filiale qui a l’avantage d’obéir à des cycles plus courts que le nucléaire et constitue de surcroît un moyen efficace de dégager du cash sur le court terme. » Une vente qui par ailleurs intervient au mauvais moment, alors qu’économiquement Areva est fragilisée.

Il reste que -sauf surprise, suite aux recours exercés- la vente a toute les chances d’être confirmée. Elle devrait  être effective au printemps prochain.

Photo : Jean-Pascal Tricoire président du conseil de surveillance de Schneider.