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Mubyotan : le seul restaurant à Lyon qui propose à la Croix-Rousse la véritable cuisine familiale japonaise
Inscrit au patrimoine immatériel de l’humanité de l’Unesco, le Washoku est un terme qui définit la cuisine traditionnelle que les Japonais mangent toute l’année à la maison, en famille ou lors des repas collectifs. Une cuisine associée à un principe fondamental de respect profond de la nature…

De manière étonnante, ce principe fondamental que l’on retrouve au Japon et qui constituait l’intitulé d’un mois en mars/avril 2023 consacré au Japon à la Cité internationale de la Gastronomie à Lyon ne se retrouve pas dans sa forme classique dans la restauration lyonnaise, sauf.…

Le site tripadvisor répertorie 150 restaurants japonais à Lyon, mais à près de 90 %, il s’agit de restaurants à sushis et les quelques rares autres sont plutôt adeptes de la cuisine fusion franco/japonaise, par ailleurs délicieuse.

Un seul restaurant propose cette cuisine familiale traditionnelle, à Lyon, mais aussi pour toute la France, ce qui est assez surprenant. Il est basé près de la mairie de la Croix-Rousse dans le 4ème arrondissement de Lyon : le restaurant Mubyotan.

Est-ce pour cette raison que depuis son ouverture il y a six ans par un couple franco-japonais, sa bonne vingtaine de couverts affiche complet dans un silence médiatique assourdissant, midi et soir ?

Ce restaurant pas comme les autres est en fait l’histoire d’une rencontre lors d’un stage au Japon, plus précisément à Kyoto. Celle d’Adrien Padirac, un jeune ingénieur en Sciences et génie des matériaux, issu de l’Insa de Lyon avec une jeune japonaise, Naoko.

Cette jeune-femme avait une amie qui tient un restaurant à Kyoto lequel intrigue d’abord et passionne Adrien qui devient son élève.

Ce qui passionne Adrien, aujourd’hui 36 ans, c’est cette démarche de la cuisine familiale japonaise « Dans la cuisine japonaise, on procède, contrairement à la France, non pas par addition, mais par soustraction. On n’abime pas ce que nous donne dame nature », décrit le chef Adrien.

De retour à Lyon, Adrien prend la décision de tirer un trait sur sa carrière d‘ingénieur qui lui était toute tracées pour ouvrir un restaurant japonais à la Croix Rousse avec son épouse : ce sera Mubyotan. Un jeu de mot entre calebasse, un ustensile traditionnel que l’on trouve dans les familles japonaises et qui sert d’emblème du restaurant, mais qui signifie aussi « bonne santé »…

« Notre chance, lorsque nous avons ouvert il y a six ans ce restaurant est que les travaux ont tardé. Nous avions mis sur notre  devanture un petit texte énigmatique qui avait beaucoup intrigué dans le quartier. Et à notre grande surprise, le jour de l’ouverture », nous avons tout de suite fait le plein. Et depuis, ça n’a jamais arrêté ! » explique le chef avec un large sourire.

Certes, la salle d’une sobriété et d’une décoration toute japonaise ne compte qu’une bonne vingtaine de couverts, un peu plus avec la terrasse qui sera installée à partir du 1er mai, mais ce qui assurément fait le succès de cette table discrète, c’est son excellent rapport qualité prix, associé à une cuisine originale.

La base c’est le plateau. Adrien a de quoi puiser puisque le Japon compte comme en France autant de cuisines différentes que de régions.

Tout est fait maison et la carte est donc courte : quatre plateaux au menu.

 

Lors de notre passage nous avons mangé une échine de porc du Massif Central marinée au miso rouge, sautée et déglacée au saké et au mirin, avec chou rouge émincé et vinaigrette japonaise avec oignons nouveaux (Buta no misodzuké yaki) ; ainsi qu’un poulet noir de Bourgogne, label rouge et oignons mijotés au bouillon du poulet infusé de bonite fumée, le tout lié d’un œuf battu et servi sur le riz ( Oyako don). Une vraie symphonie pour les papilles. Seize euros chacun.

Il s’agit donc d’un plateau où on retrouve le plat accompagné des légumes et d’une soupe miso, tel est le concept de Mubyotan ; avec une cuisine encore plus élaborée lors du service du soir.

La carte tourne toutes les deux semaines.

L’addition pour deux : 50 euros pile poil avec un dessert un verre de vin et une bière. Un bon rapport qualité/prix pour une cuisine originale que l’on ne peut manger nulle par ailleurs.

On comprend donc que depuis son ouverture ce restaurant compte des habitués qui reviennent chaque semaine, mais qu’il constitue aussi un passage quasi-obligé pour les Japonais vivant à Paris et de passage à Lyon qui souhaiteraient bien voir naître un tel restaurant dans la capitale. Et bien non, c’est à Lyon et dans la plus grande discrétion.

-Mubyotan, cuisine familiale japonaise, 6 rue Duviard, 4ème arrondissement, Lyon. Ouvert du mercredi au vendredi, midi et soir et samedi midi. Salon de thé, samedi après-midi. Tel. 06 24 53 20 39 Site : www.mubyotan.fr. Réservation indispensable.