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Transports publics à Lyon-Le téléphérique probablement abandonné, tout comme le métro, au profit de trams express et de bus rapides : les raisons…
Toutes les phases de concertation autour des projets de la Métropole lyonnaise en matière de transports sont terminées ou en cours. Les semaines, les mois à venir verront l’exécutif écologiste sortir du bois et mettre un mode de transport en face de chaque projet d’investissement. Ce que l’on sait pour l’heure est que le téléphérique reste encore en lice, sur le papier, mais devrait disparaître du paysage, de même que les projets de métro qui ne devraient pas être retenus ; et ce au profit de trams express et de “Bus à haut niveau de service”. En attendant un futur RER à la Lyonnaise ?

Le futur téléphérique de l’ouest lyonnais toujours en vie ? Alors que la tendance était plutôt à un abandon du projet, le président EELV de la Métropole, Bruno Bernard, a tempéré cette affirmation sur BFM Lyon la semaine dernière en assurant qu’il était « trop tôt » pour enterrer le projet.

« La concertation a eu lieu », a-t-il rappelé, expliquant qu’à présent la Commission nationale du débat public était « en train de faire le rapport ». Il attend pour ce faire, probablement l’avis de ladite commission qui devrait être négatif.

La décision de la commission attendue en mai

Il attend que la décision de la Commission soit rendue, « probablement au mois de mai », « pour tirer les conséquences de cette concertation.” Tout laisse supposer qu’un enterrement de première classe du téléphérique sera alors acté : trop compliqué politiquement, vu les multiples oppositions au projet.

Il faudra alors proposer un transport de substitution. ” Il reste que sur ce secteur de Sainte-Foy-lès-Lyon, notamment, et de Francheville, on a besoin d’une solution de transport et que celle-ci en est une vraie », a bien reconnu Bruno Bernard, sur BFM Lyon, également.

Un métro ? Peu probable : on sent à cet égard le peu d’appétence des écologistes pour le métro, trop cher, trop long à construire.

La Métropole et le Sytral pourraient donc bien se tourner vers des solutions mixtes, moins chères comme des tramway express ou des bus plus performants, dits à “à haut niveau de service”similaire à celui qui a été lancé récemment entre la Part-Dieu et les “sept chemins” à Bron.

C’est du moins ce que l’on pouvait ressentir à l’issue de la commission générale, qui sur ce thème a rassemblé les conseillers métropolitains, jeudi 3 mars pour effectuer un point de la situation.

Les raisons pécuniaires jouent dans cette affaire un rôle non négligeable. Le Sytral a connu une forte chute d’activité lors des périodes de confinement, avec une baisse de fréquentation de 35 % en 2020 par rapport à 2019. Et, en janvier 2022, le niveau de fréquentation des transports publics lyonnais n’est revenu qu’à 75 % de son niveau de l’année 2019. D’où une perte de recette qui pourrait perdurer. Et un métro, on le sait coûte fort cher.

Un tel tramway express dont une partie pourrait être enterrée pourrait coûter moitié moins cher qu’une ligne de métro. Le gabarit des véhicules serait alors plus petit que celui d’un métro, mais la capacité de transports serait, sur le papier, presque identique.

Exit alors les quatre projets de métro dont le fameux Métro E vers Tassin ? Bien possible.

Avec les 2,5 milliards d’euros d’investissements qui ont été budgétés par les Ecologistes, ces alternatives au téléphérique ou au métro, permettrait de densifier de manière assez large le réseau de transport en commun existant.

Au final, tant que toutes les concertations n’ont pas donné leur verdict et avant que les derniers arbitrages ne soient rendus, les décisions qui commencent à se dessiner peuvent cependant encore évoluer.

A quand un RER à la Lyonnaise ?

Il y aurait bien une solution complémentaire pour résoudre une partie de l’équation des transports publics au sein de la Métropole : c’est la mise en place d’un RER à la Lyonnaise, un serpent de mer pourtant relativement facile à mettre en place car les infrastructures existent. Mais il faudrait pour ce faire que toutes les deux principales parties prenantes, en l’occurrence la Région présidée par Laurent Wauquiez qui a la compétence des transports et la Métropole de Lyon de Bruno Bernard se mettent d’accord sur le financement d’un tel RER (*). Mais on en est apparemment encore loin.

Thierry Kovacs, maire LR de Vienne (Isère) qui est le président du SMT (Syndicat des Mobilités des Territoires de l’Aire Métropolitaine Lyonnaise), une structure de concertation entre tous les acteurs concernés, estime qu’il faudra attendre “quelques années” avant qu’une telle architecture des transports, pourtant bien nécessaire, voit le jour.

Pour le dire simplement ce RER à la Lyonnaise fait actuellement du surplace pour des raisons politiques. C’est pourtant lui aussi qu’il faudrait accélérer !

(*) Le collectif REM (Réseau Express Métropolitain) qui milite pour sa mise en place propose quatre lignes de train principales reliant les 35 gares SNCF de la Métropole et les villes proches de la Loire, l’Isère, l’Ain et la Saône-et-Loire.

REM A  : ligne nord – sud

Mâcon ville – Vienne/Saint-Etienne

REM B  : ligne est – ouest

Grenoble – Brignais/Bois d’Oingt/Roanne

REM C  : ligne nord-est – sud

Ambérieu-Saint-Etienne

REM D  : ligne nord-est – centre

Bourg-en-Bresse – Part-Dieu