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L’Opéra de Lyon affiche un budget 2016 de 37 millions d’euros, dont 30 de subventions…

De toutes les institutions culturelles lyonnaises, l’Opéra de Lyon est de loin celle qui réclame le plus de subventions. Trop cher ? Non, car une ville qui se prétend internationale ne peut se passer d’opéra et donc de créations obligatoirement onéreuses. D’autant que les retombées économiques pour la Métropole sont à l’aune de ce budget, montre Serge Dorny, directeur, en s’appuyant sur une intéressante étude.

Beaucoup s’étonnent souvent de la part de la culture dans le budget de la Ville de Lyon : 20 %. Un record !

Surprenant ? Non. C’est le cas de toutes les grandes villes européennes qui ambitionnent un statut et une visibilité internationales. Et si l’on veut figurer dans le Top 20, impossible de se passer d’Opéra, un marqueur incontournable.

Or, un Opéra, lieu de créations très lourdes, ça coûte cher, très cher.

C’est la raison pour laquelle, c’est l’Opéra de Lyon qui pèse le plus dans le budget culture de la Ville de Lyon.

Il suffit de se pencher sur le budget 2016 de l’Institution dirigée par Serge Dorny.

Sur un total de 37 millions d’euros, coût de fonctionnement de la lourde machine opéra, les subventions représentent 30 millions d’euros.

Il s’agit de subventions directes réglées par une convention (18 millions émanant de la Ville), de l’Etat (6 millions), du Département du Rhône (3 millions) ; ou encore de la Région Auvergne-Rhône-Alpes (3 millions).

Mais aussi de subventions indirectes par du personnel mis à disposition de l’Opéra par la Ville de Lyon, représentant une charge de 10 millions d’euros. Au total, associées à quelques autres ces aides indirectes pèsent pour 11,3 millions d’euros dans le budget.

Un effectif de 370 salariés

Ces subventions directes et indirectes sont indispensables pour faire fonctionner l’Opéra et ses 370 salariés.

Car même avec un taux de fréquentation optimum de 94 % pour les seuls opéras qui ont bénéficié l’année dernière de 55 représentations (86 % pour les ballets, l’Opéra possédant sa propre troupe de danse), les recettes de billetterie ne représentent que 7,1 millions d’euros.

Il faut y ajouter les recettes issues des tournées internationales (1,3 millions) et le mécénat (1,8 million).

80 millions d’euros de retombées économiques

Pour répondre aux critiques pouvant se faire jour, face à ces chiffres, Serge Dorny, le directeur de l’Opéra met en avant une étude du cabinet Nova Consulting, réalisée en 2011, mais toujours d’actualité, les  données restant très proches, chiffrant à 80 millions d’euros l’ensemble de retombées économiques de la « maison » qu’il dirige.

 Cette étude montre que pour 1 euro de financement public engagé, l’institution génère 2,80 euros de retombées.

 Mieux même, il apparaît à travers cette étude que l’Opéra de Lyon génère ainsi près de deux fois plus de retombées que la moyenne des institutions culturelles françaises.

 Et si l’on prend en compte l’impact des nombreux articles de la presse internationale, à l’occasion des grandes créations de l’Opéra, les retombées, plus difficilement quantifiables, sont encore plus importantes.

 Cet impact économique est majoritairement local, à hauteur de 66 %, mais il est aussi international (22 %), du fait de nombreuses tournées internationales, favorisant, à l’instar de l’Olympique Lyonnais, mais dans un tout autre domaine, l’image de Lyon…

 Il faut savoir par exemple que 60 % des spectateurs consomment autour de l’Opéra (bars ou restaurants).

 Pour Serge Dorny, cette étude « vient casser l’image d’une culture non rentable »…

 Un partenariat avec l’Opéra de Vichy

 Au total c’est ce modèle économique qui va permettre à Serge Dorny de monter, notamment au cours de la saison 2016/17, parmi les neuf opéras programmés, des œuvres majeures comme « Jeanne au bûcher » d’Arthur Honegger en janvier/février 2017 ; le « Tristan et Isolde » de Richard Wagner en mars/avril, mis en scène par Heiner Müller ; voire encore « Viva la Mamma » de Donizetti, mis en scène par Laurent Pelly, en juin/juillet 2017.

 A noter d’ailleurs, suite au mariage avec l’Auvergne, qu’un partenariat a été engagé avec le second opéra de la nouvelle grande région, celui de Vichy, à l’occasion de la « re-création » du « Couronnement de Poppée » de Monteverdi (en mars 2017) qui sera donc aussi donné dans l’écrin de la ville thermale.

 Enfin, l’Opéra dans sa version ballet accueillera pour trois ans en résidence le pape mondial de la danse néo-classique, Jiri Kylian, chargé de produire une création par an.

 Au final, tout considéré, un bon rapport qualité/prix, si l’on compare avec l’Opéra Bastille à Paris et ses 196 millions de budget…