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Charles Beigbeder choisi pour redonner du jus à la candidature d’Annecy 2018

Jean-Louis Borloo ayant décliné l’offre, c’est un chef d’entreprise, devenu président non exécutif de Poweo, un producteur d’électricité, qui devrait remplacer le champion olympique Edgar Grospiron démissionnaire, à la tête de la structure qui chapeaute la candidature d’Annecy 2018.

Il était temps ! Le dossier de candidature d’Annecy allait être déposé le mardi 11 janvier et la structure « Annecy 2018 » en charge de la promotion de la candidature n’avait toujours pas de responsable à sa tête…

Pas facile de trouver un candidat pour défendre une candidature qui de l’avis de beaucoup d’observateurs est fort mal partie.

Sollicité par Chantal Jouanno, la ministre des sports, Jean-Louis Borloo, ancien ministre centriste de l’environnement avait répondu par la négative dans les colonnes du journal du dimanche. Le président de la Française de Jeux, Christophe Blanchard-Dignac avait fait de même auparavant.

Il s’est tout de même trouvé un candidat : le chef d’entreprise Charles Beigbeder, frère de l’écrivain et patron non exécutif du producteur français d’électricité Poweo (après avoir revendu sa part de 13,4 % de capital au groupe autrichien Verbund) pour accepter la charge. Il n’est pas encore officiellement désigné : le choix doit s’opérer lundi 10 janvier lors de la réunion destinée à mettre en place le nouveau GIP (Groupement d’intérêt public) en charge de la candidature.

Charles Beigbeder ne fait pas l’unanimité. Elle est en tout cas loin d’enthousiasmer l’un des plus importants contributeurs de cette candidature, la région Rhône-Alpes (2,5 millions d’euros). A cette annonce, son président, Jean-Jack Queyranne n’a pas mâché ses mots : « Nous allons tout schuss dans le mur. Pourquoi ne pas faire appel à un présentateur télé pendant qu’on y est ? »

« Je suis membre du GIP et j’apprends ce nom par la presse, tout comme le président du CNOSF (Comité national olympique et sportif français). Il y a un problème de forme, de fond, de méthode. On nous sort un type du chapeau, il n’y a pas de discussion préalable alors qu’il s’agit d’argent public », déplore amèrement le président de la région.

Et d’ajouter sous forme de menace : « Il faut une candidature portée par le mouvement sportif. Décider du choix d’un président en dehors de toute concertation avec l’ensemble des partenaires de la candidature -dont le président de la région Rhône-alpes, premier financeur public territorial- m’amène à m’interroger sérieusement sur la poursuite de notre collaboration », ajoute-t-il.

On voit cependant Charles Beigbeber recalé par les cinq membres du GIP : il y a urgence. Le chef d’entreprise a en outre le soutien de la ministre des sports et du président de la République. Mais ces dissensions font à nouveau tache sur la candidature annécienne.

S’il est adoubé, Charles Beigbeder devrait fonctionner en duo avec un ancien préfet de région, « une personne de grand talent », précise Chantal Jouanno.

Il devra en tout cas faire vite : une délégation du CIO doit se rendre à Annecy en février pour rédiger un rapport crucial pour le choix final qui interviendra le 6 juillet prochain à Durban en Afrique du Sud.

Photo (DR)-Charles Beigbeder.