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Côtes-du-Rhône : Stéphane Ogier (Ampuis), l’étoile montante des deux rives

Le viticulteur qui vient de se faire construire une cave très contemporaine à Ampuis, la capitale des Côtes-Rôties, devrait également fêter cette année l’obtention d’une nouvelle appellation pour laquelle il se bat. Baptisée (pour l’instant) « Vitis Vienna » celle-ci rassemble quatorze viticulteurs sur la rive gauche du Rhône réunis en une association dont il est le président. A droite et à gauche : l’homme à qui les deux rives ont réussi…

La curiosité était pour le moins grande. A l’occasion de la dernière Foire au vin d’Ampuis, en janvier dernier, Stéphane Ogier avait organisé parallèlement des journées portes ouvertes pour montrer au public et à ses confrères sa toute nouvelle cave.

 Quelle ne fut pas sa surprise de voir pénétrer au sein du bâtiment situé le long de la RD 386, à la sortie sud de la capitale des Côtes-Rôties, en peu de jours, près de deux mille personnes !

 Il est vrai que ces derniers temps, les nouvelles caves ou chais ne sont pas légion. Et il faut dire de surcroît que la sienne, dessinée par Guillaume Pilon, décoiffe.

 Une autre raison explique ce succès : sa notoriété du viticulteur n’a cessé de grandir, à l’aune de la qualité de ces nectars dotés pour certains millésimes d’une note de 100/100 par Robert Parker. « Ses vins sont probablement les plus parfumés, les plus sexy et les plus soyeux. Ils incarnent la quintessence de l’élégance », n’a pas hésité à écrire ce dernier.

 Des outils idéaux pour les sélections parcellaires

 Pour sa cave, Stéphane Ogier a d’emblée opté pour une architecture à la fois sobre et très contemporaine.

 Le bâtiment de 1 700 m2 apparaît encore plus impressionnant lorsque l’on est à l’intérieur. Il accueille pas moins de trente cuves inox et bien sûr de très nombreuses barriques de chêne : les outils idéaux pour multiplier les sélections parcellaires.

 Il ne s’agit pas d’une cave tape à l’œil, mais d’un outil de travail qui de surcroît s’avère d’uen sobre beauté, certes cher : un investissement de 3 millions d’euros.

 Dans le parcours de Stéphane Ogier, la construction de cette cave marque sans nul doute l’étape de la maturité. Et la marque d’une réussite qui reste discrète, mais qui s’avère indéniable.

 Le paraître n’est pas ce qui l’intéresse. « Ce qui j’aime c’est de faire des vins de la plus grande qualité possible, bien sûr, mais c’est aussi d’acheter des vignes. C’est mon plaisir, plutôt que m’offrir une belle voiture… »

 Depuis qu’il a repris les rênes de la maison familiale à son père, non sans quelques sévères frictions générationnelles, lorsqu’ils travaillaient ensemble, Stéphane Ogier a amplement développé le patrimoine viticole familial en le faisant passer de 2 à 30 hectares, plantés de cépages mythiques : côte-rôtie (dont « Lancement », « la Belle-Hèlène), condrieu (dont « Rosine »), saint-joseph « (Le Passage ») et côtes-du-rhône génériques, tels les « Syrah d’Ogier » ou le « Blanc d’Ogier »…

 « Ce que je cherche-explique-t-il-, c’est l’expression du terroir. Et la meilleure façon pour qu’il s’exprime dans sa diversité, ce sont les sélections parcellaires… »

 Deux hectares de mica-schistes sur la rive gauche du Rhône

 Accompagnant le trio Gaillard/Villard/Cuilleron, les premiers défricheurs de la rive gauche du Rhône sur les collines de Seyssuel et de Chasse-sur-Rhône, au nord de Vienne, il a fait partie des quatorze viticulteurs qui ont cru au potentiel de ces terres, alors vendues au prix de la friche.

 Il y possède deux hectares de mica-schistes sur un site de rêve, au pied d’un château en ruine et d’un pigeonnier.

 Et devrait fêter sans doute cette année l’arrivée de la trentaine d’hectares déjà plantés rive gauche, dans le Saint des Saints du terroir viticole : l’AOC. Dans un premier temps, en appellation Côtes-du-Rhône, avant de viser une appellation plus spécifique.

 Vitis Vienna

« Vitis Vienna » : telle est le nom de l’association qu’il préside et qui regroupe les quatorze viticulteurs qui ont cru dans ce terroir sur lequel les Romains faisaient déjà pousser de la vigne.

 Parlera-t-on un jour des vins de la rive gauche, comme on parle du côte-rôtie ? Ce n’est pas exclu, vu la qualité du terroir qu’il a su discerner avec quelques autres.

 Pour l’heure, il s’apprête à mettre en vente, après passage en barriques, le millésime 2014 « à boire sur le fruit et la jeunesse, très gourmand » ; avant même le 2015 qui attendra encore de nombreux mois : « un millésime incroyable comme je n’en ai encore jamais vu, d’une grande profondeur, alliée à une fraicheur exceptionnelle ! ». Le millésime du siècle ?

 -La cave de Stéphane Ogier : 97 route de la Taquière, 69420 Ampuis. Tel. 04 74 56 10 75 (sur rendez-vous).