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La navette low cost Lyon-Saint Exupéry contrainte de mettre la clef sous la porte

La société low cost Go Airport qui concurrençait Rhône-Express entre Lyon et Saint Exupéry gagnait de l’argent et commençait à se développer et à embaucher, selon son promoteur, Richard Villeret. Et pourtant, elle a été mise en liquidation judiciaire par le Tribunal de Commerce de Lyon…

« J’ai le regret de vous informer que la société Go Airport est en arrêt d’activité, suite aux pressions effectuées par notre concurrent Rhônexpress, et ses amis : le Département du Rhône, le Sytral, le Conseil Général du Rhône et la Préfecture… » Tel est l’avis de décès que Richard Villeret, créateur de la société « Go Airport » a posté récemment la mort dans l’âme sur le compte Facebook de son entreprise.

Souvenez-vous, au cours du mois de nombre 2013, lyon-entreprises vous racontait le pari plutôt excitant, lancé par un ex-agent de bord de Rhônexpress, le tram-train qui relie la Part-Dieu à l’aéroport de Lyon-Saint Exupéry : créer une navette low cost facilement accessible et peu onéreuse, face aux prix élevés de Rhônexpress. Son nom: Go Airport.

Un an et demi plus tard, après avoir développé deux navettes et embauché quatre salariés, cette société est mise en liquidation judiciaire par le Tribunal de Commerce de Lyon.

Richard Villeret, le créateur de la navette low cost raconte : «  Go Airport a tout de suite été attaquée par le Département du Rhône dans la presse, en remettant en cause la légalité de l’entreprise. De nombreux contrôles de polices abusifs ainsi qu’une garde à vue illégale d’un de nos conducteurs, mandatés par la Préfet du Rhône (instance qui nous a pourtant délivré toutes les licences nécessaires à l’activité), nous a obligés à payer 3 000 euros un cabinet d’avocat pour défendre et prouver la légalité de notre service… »

Il poursuit : « Ne pouvant donc plus nous attaquer sur la légalité de l’entreprise, nous avons vu tous nos contrats de publicité s’annuler les uns à la suite des autres… Nous ne pouvions plus communiquer sur l’entreprise à partir du mois de février 2014. L’aéroport a donné comme instructions à ses employés de ne pas parler de Go Airport, en précisant que cette société n’existait plus : une information rapportée par des salariés de l’aéroport et des retours de clients ! »

Puis le coup de grâce , avec une navette bus mise en place par le Département du Rhône à l’origine de Rhônexpress, encore moins chère qui effectue exactement le même trajet que Go Airport: « En mars 2014, Rhônexpress a mis en place une ligne de bus à 2 euros (bus 46) de Meyzieu ZI à l’aéroport. Cette ligne, en déficit financier, est financée par les fonds publics pour faire concurrence à notre petite structure Go Airport et ainsi nous faire couler. »

Opération réussie. Le monopole peut reprendre de plus belle.

Il faut savoir chose étonnante que, selon Bernard Villeret, « Le contrat entre Rhônexpress et le département du Rhône stipule qu’aucune alternative à Rhônexpress ne doit être encouragée pendant les trente années du contrat. » (*)

Encouragée, certes, mais découragée à ce point ?

(*) Déclaration de Bernard Villeret à Tribune de Lyon n°477.