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Olivier Faron et Jacques Samarut se partagent la direction de la nouvelle Ecole Normale Supérieure de Lyon

Leur objectif est de donner à l’ENS Lyon un rôle de plus en plus international, d’accentuer les efforts de Recherche qui concerne 600 enseignants-chercheurs, tout en améliorant encore la qualité de l’enseignement dispensé. Le budget des deux entités, lui, ne change pas : 100 millions d’euros.

A vol d’oiseau, elle sont situées à 500 mètres l’une de l’autre. Les deux Ecoles Normales Supérieures (ENS) basées à Lyon ont uni leur destin le 1er janvier dernier. Une fusion qui a pour but de leur donner une masse critique et surtout, à l’heure où la multi-pluridisciplinarité s’impose partout, de mêler sciences « dures » et sciences « molles ».

L’avenir de cette union ambitieuse, voulue en interne et soutenue par le ministère, dépendra en partie du tandem formé par Olivier Faron et Jacques Samarut qui se sont partagés les responsabilités à la tête du nouvel établissement. Jacques Samarut préside pour trois ans le nouveau conseil d’administration  et Olivier Faron prend la direction générale. Tandis que le premier participe à la stratégie de l’établissement et des relations externes, le second a une fonction équivalente à celle d’un président d’université.

Une fusion pour quoi faire ? Une première chose d’abord en cette période de vache maigre universitaire :  « Il s’agit de faire plus avec autant » expliquent les responsable de l’ENS rassemblée. Il n’y aura pas de suppression de postes. Les effectifs redondants entre les anciennes ENS seront affectés « à de nouvelles missions ». « Il va bien falloir remplir ces nouvelles missions en opérant une migration d’une partie du  personnel » précise le tandem dirigeant.

Quelles sont donc ces nouvelles missions ? « Un rôle de plus en plus international, de plus en plus performant en terme de Recherche, tout en diffusant la meilleure formation qui soit. »
Les liens entre l’Ecole Polytechnique de Lausanne et de l’Université Normale de la Chine de l’Est (ECNU) seront accentués. Avec cette dernière un Institut de recherche conjoint -JoRISS- verra le jour en début d’année.

Au départ, les deux ENS sont issues d’une « migration » de composantes des ENS de Fontenay et Saint-Cloud. Les sciences dirigées jusqu’à présent par Jacques Samarut s’étaient installées à Lyon en 1987, les sections lettres, dirigées par Olivier Faron, avaient suivi en 2000.

Les deux entités disposent d’un budget de 100 millions d’euros. Elles rassemblent environ 2 000 étudiants dont la moitié sont élèves fonctionnaires. Elles comptent 600 enseignants chercheurs et autant de personnels administratifs. L’ensemble atteint pratiquement en volume, celui de la rue d’Ulm à Paris.

Cette fusion est accueillie avec curiosité, mais aussi du scepticisme. Les littéraires craignent de se voir absorbés par ceux « d’en-face », la différence des budgets de recherche et de leur mode d’attribution risque aussi de poser problème. Autant de questions qui devront être tranchés par la direction bicéphale du nouvel établissement.

Jacques Samarut n’est pas un Normalien. Il a obtenu son doctorat de biologie cellulaire et moléculaire à l’université Claude-Bernard (Lyon 1). Après un stage à l’université Rockefeller (New York), il a intégré le laboratoire de biologie moléculaire de la cellule de l’ENS de Lyon, une unité mixte de recherche CNRS-INRA-ENS Lyon, qu’il dirigera par la suite pendant 6 ans. Jacques Samarut a été directeur du département des Sciences de la Vie du CNRS, de 1997 à 1999.

Fondateur de Rhône-Alpes Génopole en 2000, il en a assuré la direction jusqu’en 2005. Depuis 2003, il préside le conseil scientifique de l’INRA. Il est également directeur de l’Institut de Génomique Fonctionnelle de Lyon, créé en janvier 2007.

Avec environ 140 publications à son actif dans des revues internationales à comité de lecture, Jacques Samarut écrit dans de nombreuses revues scientifiques.

Médaille d’argent du CNRS il a obtenu le Prix Rosen de cancérologie de la fondation pour la recherche médicale.

Olivier Faron est, lui, issu de l’ENS, en tant qu’élève de l’ENS Saint-Cloud (1980-1984). Le directeur de la nouvelle entité a obtenu l’agrégation d’histoire en 1982. Docteur en histoire en 1996, il est habilité à diriger des recherches en 1999. Il a été professeur à Lyon 2 pendant cinq ans.

Il a également exercé plusieurs fonctions auprès des pouvoirs publics. Conseiller pour les sciences humaines et sociales et les relations entre science et société de la ministre déléguée à la Recherche et aux nouvelles Technologies, Claudie Haigneré de 2002 à 2004, il a été, l’année suivante, chargé de mission scientifique et pédagogique à la Direction de l’enseignement supérieur.

Outre ses fonctions, Olivier Faron est actuellement membre du conseil scientifique du Musée des Confluences de Lyon. Il fait partie de nombreuses instances. Il est notamment membre du comité national du CNRS, du conseil d’administration du Muséum national d’Histoire naturelle et de l’Ecole française de Rome.