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Pour remplacer Safran à Feyzin la Métropole veut faire pousser une pépinière de start-up de la chimie avec près de  800 emplois à la clef

C’est Emmanuel Macron qui l’avait lui-même annoncé l’été 2019 : le groupe Safran devait construire à Feyzin, dans la Métropole lyonnaise, sa 4ème usine de freins carbone pour avions. La Métropole alors dirigée par David Kimelfeld avait mis les petits plats dans les grands pour attirer l’entreprise dans la région lyonnaise plutôt qu’aux États-Unis via un faible prix au mètre carré, des navettes de transports en commun pour desservir le site, etc.

Mais, patatras : ce projet à 230 millions d’euros pour créer une usine de 26 000 m2 et 200 emplois est tombé à l’eau, alors même que la Métropole avait mis près de 6 millions d’euros d’aménagements et aides sur la table pour faire aboutir l’opération avec l’Aderly, son agence de développement économique.

La flambée des prix de l’énergie en France a été fatale et les freins carbone de Safran se feront finalement aux Etats-Unis.

Mais que faire de la friche industrielle dont les terrains sont bloqués depuis 2016 où l’usine de rêve pour l’image de la Métropole, devait s’installer ?

Après de longues réflexions, l’exécutif écologiste de la Métropole a fixé son choix sur un plan B : une pépinière d’entreprises qui accueillera des start-up industrielles de la chimie (on est là dans la Vallée de la chimie), et de l’économie circulaire, en l’occurrence la réutilisation, la réparation, la rénovation, voire encore le recyclage des produits élaborés sur la Vallée de la Chimie lyonnaise.

La Métropole lyonnaise entend donc bien désormais récupérer cette parcelle pour construire autour de 50 000 m2 de bâtiments industriels.

« Nous allons installer une pépinière à destination des start-up et des entreprises qui intègrent la circularité dans leur fonctionnement », a ainsi confirmé aux Echos Emeline Baume, la vice-présidente à l’économie de la Métropole.

On connaît le calendrier de cette nouvelle orientation : l’aménageur qui sera public sera désigné dès le premier semestre 2024.

Assurément, la Métropole ne voudrait pas perdre de temps.

La livraison des locaux devrait quant à elle intervenir en 2026.

L’idée de l’exécutif est de s’appuyer sur le pôle de compétitivité Axelera, axée sur la chimie-environnement pour soutenir les start-up de la chimie qui correspondraient à la définition. Pas trop difficile : le challenge environnemental les amène à éclore actuellement en grand nombre.

Au final, près de 800 emplois pourraient voir le jour : plus que ce que prévoyait de créer Safran !

Cette pépinière dédiée à la chimie et à l’environnement dans une Vallée de la Chimie qui tend à se décarboner à bonne allure devrait trouver là un terreau propice, avec, toute proche, la plateforme collaborative Axel’One qui se développe et se développera encore plus à l’avenir…

Décarboner coûte cher, mais l’avenir est bien là…

Photo : le projet Safran, mort-né