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350 salariés : une régie publique de l’eau qui coule de source pour la Métropole de Lyon
La collectivité a choisi de revenir à une gestion publique de l’eau. Une décision motivée par la nécessité de préserver les ressources en eau potable et de gérer le réseau de façon performante et durable.

« L’eau n’est pas une marchandise. C’est notre bien commun le plus précieux », déclare Bruno Bernard, président de la Métropole de Lyon. Pour relever les enjeux majeurs autour de l’alimentation en eau potable des habitants, les élus écologistes avaient très vite fait part de leur souhait de mettre fin à la délégation de service public de Veolia et d’opter pour une gestion publique.

Ce sera bientôt chose faite puisque la régie publique de l’eau potable de la Métropole sera créée au 1er janvier 2022 avant une reprise opérationnelle de la production et de l’exploitation à compter du 1er janvier 2023. Cette régie publique devrait employer 350 personnes.

Acquisition foncière sur les périmètres de captages

En prenant cette décision, la Métropole de Lyon veut pouvoir agir à plusieurs niveaux, à commencer par la préservation et la sécurisation des ressources. Un travail sera mené avec les agriculteurs et les industriels afin de les aider à adopter des pratiques moins polluantes et plus économes. En effet, la sobriété devra être au rendez-vous car le débit du Rhône devrait baisser de 10 % à 40 % à horizon 2050.

« Pour protéger la qualité des eaux, la régie procédera à l’acquisition de foncier dans les aires d’alimentation des captages d’eau potable grâce au droit de préemption », ajoute Anne Grosperrin, vice-présidente déléguée à l’eau et à l’assainissement. Et alors que 90 % de l’alimentation en eau potable de la métropole provient du seul champ captant de Crépieux-Charmy, des études seront lancées pour identifier de nouvelles ressources comme le lac des Eaux-Bleues à Miribel ou la Saône.

Mieux renouveler les 4 000 km de canalisations

Crédit Métropole de Lyon / La collectivité s’est fixée un objectif de renouvellement annuel de 1% des 4 000 km de canalisations du réseau.

La modernisation du réseau figure également parmi les priorités. « Le taux de renouvellement annuel est de 0,75 %. Autrement dit, une canalisation est renouvelée tous les 125 ans alors que sa durée de vie varie de 70 à 100 ans. Nous nous fixons l’objectif d’une renouvellement annuel de 1 % des 4 000 km de canalisation du territoires », fait savoir Anne Grosperrin. Ces interventions sur le réseau d’eau permettront de diminuer les pertes. « Aujourd’hui, l’écart entre la production et la distribution d’eau est de 15 % », souligne la vice-présidente.

En parallèle, la collectivité adoptera en 2022 deux grandes stratégies cadre. La première concerne la ville perméable afin de quadrupler les surfaces désimperméabilisées et d’éviter que 85 % de l’eau de pluie rejoigne les eaux usées. L’autre porte sur la Gestion des Milieux Aquatiques et la Protection contre les Inondations.

Une tarification sociale en projet

« Le passage en régie publique permettra d’utiliser les marges dégagées par Veolia pour les réinvestir sur le réseau et les infrastructures », affirme Anne Grosperrin. Les consommateurs ne devraient donc pas profiter d’une baisse du prix de l’eau. Une tarification solidaire est toutefois à l’ordre du jour. « Dès l’an prochain, un panel de citoyens réfléchira à une tarification sociale à mettre en place début 2024. Les premiers m3 d’eau pourraient être gratuits pour les bénéficiaires », annonce Bruno Bernard.