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Avec la région parisienne, Auvergne-Rhône-Alpes, région la plus touchée par la baisse de l’activité économique en France

Une chute de son activité de 34 % pendant la période de confinement ! Au même niveau que la région parisienne pourtant nettement plus touchée par l’épidémie. Pour quelle raison la région  Auvergne-Rhône-Alpes a-t-elle été particulièrement marquée par une récession record ? L’Insee (*) formule des explications…

Le tsunami économique dû au Covid-19 a particulièrement touché la région Auvergne-Rhône-Alpes. Autant que l’Ile-de-France dont les hôpitaux ont été saturée et qui a été fortement désorganisée par le quasi-arrêt des transports publics.

La chute de l’activité économique en Auvergne-Rhône-Alpes a été calculée très précisément par l’Insee : – 34 %, nettement plus que la Bretagne (31 %) ou la Nouvelle Aquitaine (30 %).

Vu le poids de l’Ile-de-France et et de Rhône-Alpes, rien d’étonnant donc à ce que ce recul s’établisse au plan national à – 33 %.

Pour l’Insee, « cet impact relativement élevé en Auvergne-Rhône-Alpes provient de sa structure économique, notamment de l’importance de son industrie. »

C’est d’ailleurs une constante de économie de la Région : elle se contracte toujours plus que les autres régions en cas de crise, mais repart plus vite de l’avant, lors de la reprise…

Moins 38 % en Savoie

Ce qui constitue d’ordinaire un avantage d’être la première région industrielle de France avec une secteur qui représente 18 % de la valeur ajoutée régionale, a joué cette fois en défaveur de la région.

S’y ajoute le poids très important du tourisme dans les Alpes du Nord, notamment, et ses 170 stations de ski, à l’arrêt.

Il est ainsi logique qu’une région comme la Savoie, département connaissant à la fois un bon niveau d’industrialisation dans ses vallées et de nombreuses stations de ski sur ses pentes ait été le département qui a connu en France la plus forte baisse d’activité : – 38 %.

Pour ces mêmes raisons la Haute-Savoie et l’Isère ont suivi la même décroissance brutale de leur économie : respectivement – 36 % et – 35 %.

A l’opposé, les départements les moins denses et les moins peuplés, bien évidemment situés en Auvergne ont été relativement épargnés : le Cantal a ainsi connu une baisse d’activité de 30 %, proche de celles de la haute-Loire et de l’Allier (31 %).

Les chiffres les plus affolants se retrouvent dans les chiffres de baisse d’activité dans certains secteurs où la chute est quasi-verticale.

Le secteur le plus touché est évidemment l’hébergement et la restauration : – 90 % !

Il est suivi par la construction (- 75 %) et la fabrication de matériels de transport (- 69 %)

Pour les secteurs qui s’en sont le mieux tirés sont l’agro-alimentaire (- 5%) suivi de l’agriculture (- 13 %, tout de même)

Quant à l’industrie, elle a plongé de 38 %.

Les cartes bancaires n’ont pas chauffé

un autre chiffre est particulièrement évocateur de la puissance de cette crise : celui de la chute des transactions par carte bancaire.

Lors de la première semaine de confinement, elles se sont écroulées de 60 %, par rapport à la même période de l’année précédente.

Le e.commerce n’a en définitive pas bénéficié tant que çà de la fermeture des commerces autres que ceux vendant les produits de première nécessité. pendant le confinement, les cartes bancaires n’ont pas si chauffé que cela. Ce qui explique le fort taux d’épargne accumulé pendant ces deux mois : 55 milliards d’euro

Reste à voir s’ils vont être dépensés lors du déconfinement ou transformés en épargne de précaution face à l’incertitude économique à venir…

(*) Insee Conjoncture Auvergne-Rhône-Alpes, mai 2020.