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bioMérieux inaugure un important centre de Recherche&Développement sur les maladies infectieuses dans le Nord-Isère

BioMérieux qui investit chaque année 12 % de son chiffre d’affaires à la Recherche&Développement a inauguré un nouveau centre de R&D à La Balme-les-Grottes dans le Nord-Isère où travaillent désormais 215 scientifiques sur un vaste panel de disciplines. Un investissement de 10 millions d’euros.

Rien d’étonnant si le groupe lyonnais bioMérieux vient se développer dans le Nord-Isère. Le groupe qui avait acquis en 1987 la société API Systems, un spécialiste de l’identification bactérienne basé à Balme-les-Grottes, aux confins de l’Isère et de l’Ain, s’appuie sur ce site pour lui donner une dimension encore plus importante.

« Nous avons pris l’engagement moral lors de ce rachat de conserver et de développer ce site : nous avons tenu notre engagement ! », a souligné lors de l’inauguration d’une nouveau centre de Recherche&Développement, Alain Mérieux, président de l’Institut Mérieux.

Le site accueille ainsi, depuis décembre 2013, pas moins de 215 scientifiques de tous horizons dans un bâtiment certifié HQE (Haute Qualité Environnementale ), et s’étendant sur 4 500 m2.

Conçu par le cabinet Tourret & Jonery Architectes, le centre fait appel à une architecture novatrice qui, par l’organisation de l’espace, favorise les échanges entre les chercheurs, avec la volonté de susciter une fertilisation croisée au sein des équipes.

Nécessaire car ce centre qui comprend pas moins de neuf laboratoires, fait appel à de nombreuses disciplines : de la génomique à la chimie, en passant par les mathématiques ou la bio-informatique…

Il est dédié au développement de nouvelles solutions de diagnostic en microbiologie faisant de facto appel à de larges compétences. A l’instar de la spectrométrie de masse dont le but est d’accélérer la vitesse d’obtention des résultats d’analyse : quinze minutes seulement contre huit heures pour les méthodes classiques.

Ce centre de recherche est également en train de mettre au point un système d’automatisation du traitement des échantillons : il est destiné aux grands laboratoires et aux centres hospitaliers.

Un investissement de 10 millions d’euros

On peut y ajouter des travaux de recherche sur des instruments et des logiciels dédiés, etc.

Ce nouveau centre de Recherche&Développement a nécessité un investissement de 10 millions d’euros.

Pour maintenir son leadership mondial en microbiologie clinique et dans ses applications industrielles, bioMérieux investit ainsi pas moins de 12 % de son chiffre d’affaires ( 1,6 milliards d’euros d’euros en 2013), dans la R&D.

Cette inauguration s’est déroulée en présence de l’Isèroise Geneviève Fioraso, Secrétaire d’Etat à la Recherche. A cette occasion, cette dernière a rappelé l’enjeu de la lutte et de la détection des maladies infectieuses, « ces maladies qui sont aujourd’hui à l’origine de 40 % des décès dans le monde et 7 % en France ».

Un nombre grandissant de bactéries

Elle ne pouvait bien évidemement qu’évoquer le virus Ebola, de même que la progression des bactéries multirésistantes, notamment dans le cadre des maladies nosocomiales, celles que l’on peut attraper accidentellement à l’hôpital.

Et d’expliquer que le nombre de bactéries connues a été multiplié par cinq en trente ans ! « Et ce n’est pas fini, puisque la fonte des glaces de la banquise va révéler des bactéries inconnues qu’il faudra étudier : c’est un domaine dans lequel bioMérieux excelle et c’est le cœur des recherches qui sont menées ici », s’est-elle félicité.

Ce développement de bioMérieux fait suite à des investissements successifs en Isère.

Dès 1997, bioMérieux s’est installé à Grenoble pour travailler avec le CEA-Leti (Laboratoire d’électronique et de technologies de l’information) sur les biopuces, mariage des biotechnologies avec l’électronique.

 Une présence encore renforcée l’année dernière, puisque le groupe dirigé par Alexandre Mérieux a investi à nouveau 10 millions d’euros à proximité du Polygone scientifique de Grenoble.

Une stratégie d’open innovation

Tous ces sites, à l’instar des dix-huit centres de R&D que bioMérieux a développé en France, aux Etats-Unis, au Brésil, mais aussi en Chine s’appuient plus que jamais sur une stratégie « d’open innovation ».

Cela signifie que la recherche ne se fait pas en cercle fermé, mais en s’ouvrant largement sur des start-up biotech, mais aussi la recherche académique et la communauté hospitalière internationale, à l’instar par exemple des unités mixtes de recherche créées avec les Hospices Civils de Lyon (HCL).

Au cours de cette inauguration, Alain Mérieux n’a pas manqué de lancer: « Continuer à investir en France pour la recherche et la santé publique mondiale est pour moi une fierté ! »