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Social : si SITL Fagor-Brandt est à la recherche de repreneurs, Bosch les a trouvés

Le premier gros redressement judiciaire de ce début d’année 2014 est lyonnais : SITL Fagor-Brandt. Pierre Millet, l’homme qui a tenté de sauver Fagor-Brandt en remplaçant la fabrication des lave-linge par celle de camions électriques voit son projet entravé. Il est à la recherche de repreneurs. 409 emplois sont en jeu. La situation est en revanche clarifiée chez Bosch à Vénissieux qui en a trouvé : réponse définitive le 20 janvier. Gros hic cependant : 112 emplois devraient disparaître.

 La situation sociale n’a pas attendu très longtemps que se dissipent les effets de la trêve de fin d’année : basée dans le quartier de Gerland à Lyon, la SITL a été placée le 2 janvier en redressement judiciaire par le tribunal de Commerce de Lyon avec six mois d’observation. Le premier gros dépôt de bilan de l’année.

 Un basculement progressif enrayé

 Lyon-entreprises a déjà évoqué cette entreprise et son Pdg Pierre Millet qui avait engagé dès 2011, la reconversion de l’usine de lave-linge de Fagor-Brandt pour construire à la place des petits poids-lourds électriques et des filtres à eau high tech.

 La stratégie était celle du basculement progressif. Tandis que les salariés étaient toujours rémunérés par l’espagnol Fagor-Brandt, la production de lave-linge diminuait peu à peu, au profit de produits verts : aujourd’hui des véhicules électriques et des filtres à eau, demain, des voitures et des vélos tout aussi électriques.

 Ce joli scénario s’est brutalement enrayé avec le dépôt de bilan de Fagor-Brandt qui a des conséquences directes sur ce projet.
Mais ce n’est pas tout. Ce dépôt de bilan permet aussi de constater que le plan de marche défini à l’origine a du plomb dans l’aile. Le principal produit créé par Pierre Millet, le Citelec, un utilitaire 100 % électrique destiné à concurrencer le G3 de Goupil ou le Multitruck d’Aixam Mega, n’a toujours pas trouvé sa place sur le marché.

SITL souffre du manque d’un véritable réseau de distribution pour ses véhicules électriques. Or, il faudrait une force de vente très efficace pour pouvoir s’imposer sur un marché très occupé où Renault s’accapare 90 % des ventes avec le Kangoo ZE.

 Une soixantaine d’exemplaires seulement du camion électrique vendu

 La société lyonnaise n’est pas parvenue à imposer son utilitaire électrique, trop cher par rapport à l’offre concurrente. Au total, seuls une soixantaine d’exemplaires ont été immatriculés par le constructeur, un résultat bien en retrait des espoirs mis en avant.

 De ce fait, l’ombre de la liquidation plane désormais sur la SITL. A la préfecture de région où ce dossier est suivi de très près, on ne cache pas ses inquiétudes concernant ce dossier.

 Pour sortir de cette ornière, Pierre Millet est à la recherche de repreneurs dans les trois domaines de fabrication de l’usine Fagor-Brandt : les lave-linge qui représentent encore 90 % de la production de l’usine, les poids-lourds Citelec et les filtres à eau high tech. Or, la date limite du dépôt des offres va très vite arriver : elle est fixée au 27 janvier.

De l’intérêt suscité ou non par d’éventuels repreneurs dépendra l’avenir des 409 salariés actuellement employés sur le site, mais on peut malheureusement craindre qu’il y a ait des licenciements à la clef.

 Pierre Millet peut compter sur Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif qui a, de son côté, annoncé que l’Etat « apporterait son soutien à la recherche de repreneurs pour tout ou partie des activités ». Un point d’étape est prévu devant le tribunal de commerce de Lyon le 6 mars.

 Le breton Sillia Energie bien parti pour reprendre le photovoltaïque de Bosch

 La situation se précise en revanche chez Bosch à Vénissieux qui ayant décidé d’abandonner sa production de panneaux photovoltaïques, non rentables du fait de la concurrence chinoise exacerbée, cherchait aussi un ou des repreneurs.

 Il l’a trouvé en la personne de la société bretonne Sillia Energie qui a donné son accord de principe. Le groupe allemand devrait donner un réponse définitive le 20 janvier pour une cession début avril.

 La proposition du fabricant breton de panneaux solaires, Sillia Energie, serait renforcée par l’apport minoritaire (moins de 20 %) dans le capital au sein de la future société, de l’entreprise montpelliérenne UrbaSolar qui elle, apporterait ses capacités et ses débouchés commerciaux.

 UrbaSolar, dont le président dirige également la branche solaire du Syndicat des Energies Renouvelables (SER), emploie 65 personnes pour un chiffre d’affaires 2012 de 51,6 millions d’euros.

 En outre, deux accords, l’un avec l’Allemand Juwi et un autre breton, Langa Solar, deux acteurs du secteur des énergies renouvelables, devraient être susceptibles de renforcer la charge de travail de la future société.

Reste que si cette reprise se confirme, elle sera socialement lourde de conséquences : Sillia Energie ne compte reprendre que 128 salariés sur les 250 employés actuellement le site vénissian.

Une soixantaine de salariés ayant effectué des carrières longues pourraient bénéficier de départs en pré-retraite à partir de 55, voir 54 ans, dans le cadre d’un accord déjà négocié entre les syndicats et la direction de Bosch, qui s’est engagé à financer le dispositif. Une vingtaine d’autres pourrait être repris sur le site par la filiale Bosch Rexroth (produits hydrauliques). Dans ce cadre, une quarantaine de salariés resteraient en plan.