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Cdiscount, filiale du stéphanois Casino au Nasdaq américain ?

Nom de code : « NewCo ». Le succursaliste stéphanois Casino prend un virage accentué vers le Web en annonçant son projet de rassembler et de coter l’ensemble de son activité e.commerce dont Cdiscount, le n°1 français, à la Bourse de New-York. L’ensemble péserait 4,1 milliards d’euros pour une valorisation probablement-bien ?- supérieure

 La cotation à de hauts niveaux de valorisation d’acteurs majeurs du e.commerce dont tout récemment le géant Chinois Alibaba à des niveaux affolants, a probablement été l’un des éléments déclenchant.

 Le succursaliste stéphanois Casino vient d’annoncer un tournant majeur dans sa stratégie. Jean-Charles Naouri, son Pdg, a décidé de regrouper dans un premier temps l’ensemble de ses filiales spécialisées dans le e.commerce ; puis, dans un deuxième temps, de les coter.

 Non pas à la Bourse de Paris, ce qui pour cette dernière n’est pas un très bon signe, mais est-il précisé « sur le marché américain où sont cotés de nombreux acteurs du secteur de la technologie Internet. » Une opération dont le nom de code est : « NewCo ».

 On pense bien évidemment au Nasdaq (National Association of Securities Dealers Automated Quotations), traditionnellement plateforme de prédilection de toutes les entreprises à dominante high-tech. On y trouve Microsoft ou Google, mais ni le réseau social Linkedin ou Twitter qui vient de dégringoler en Bourse et qui eux, ont choisi le New York Stock Exchange (Nyse).

 Ce pôle d’activité e-commerce du Groupe Casino, peu mis en lumière, comprendrait les sites Cdiscount en France, en Colombie et en Asie, ainsi que ceux de Nova au Brésil, une société détenue conjointement par GPA et Via Varejo.

 Numéro 1 français du e.commerce

 Sachant que Cdiscount est devenu le n°1 français du e.commerce et que tous ses clones ont su surfer sur cette réussite en Amérique Latine, cette opération donnerait naissance à un acteur spécialisé de référence à l’échelle mondiale.

 Il afficherait un volume d’affaires global de 4,1 milliards de dollars, le français Cdiscount valant à lui seul, 2,1 milliards de dollars.

 Le second site en forte croissance est le Brésilien Nova qui a affichait en 2013 un volume d’affaires de 2 milliards de dollars. Nova vient d’ailleurs de lancer la première « marketplace » du Brésil qui permet aux Internautes de commander des produits neufs ou d’occasion auprès de vendeurs professionnels sélectionnés par le site de e.commerce.

 Cette introduction en Bourse permettrait à Casino d’accompagner le développement des nouveaux sites sous la marque Cdiscount. Trois d’entre eux ont été lancés au premier trimestre 2014 : en Colombie, en Thaïlande et au Vietnam, en s’appuyant sur les expertises, les savoir-faire et la connaissance du marché du Groupe.

 L’ensemble géographique où opérerait la nouvelle entité représenterait une population globale de 400 millions d’habitants. Les positions de leader sur ces marchés permettent à Casino de disposer d’une puissance d’achat capable de rivaliser localement, même avec l’Américain Amazon.

 Les 4,1 milliards d’euros de chiffre d’affaires réalisés dans le e-commerce se combinent en effet avec l’activité des magasins physiques de ses principales enseignes (Casino, Pão de Açúcar et le spécialiste brésilien des produits non-alimentaires Via Varejo). En outre, en regroupant ses filiales, le Groupe stéphanois pourrait faire jouer les synergies, les solutions informatiques et la stratégie commerciale au niveau mondial.

 Une future capitalisation boursière de 6 milliards de dollars ?

 « Nous pensons que cette structure pourrait atteindre une capitalisation boursière de 6 milliards d’euros en 2015 », estime Jaime Vazquez de la banque JPMorgan dans une récente note (*).

 Il précise : « Les participations directes et indirectes de Casino pourraient valoir 3,4 milliards d’euros, soit 35 % de sa capitalisation boursière actuelle. »

 Une manière de dynamiser un groupe qui a par ailleurs à nouveau le vent en poupe. Le titre Casino a bondi de 21 % au cours des trois premiers mois de l’année 2014, à 92, 30 euros, dont 3,6 % pour le seul mercredi 7 mai, à la seule annonce de ce projet de cotation de l’activité e.commerce.

 (*) Citée par l’AFP