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L’”Ecole-entreprise” lyonnaise La Mache investit 20 millions d’euros pour tenter de répondre aux besoins des métiers de l’industrie et du BTP

Près des deux tiers des entreprises industrielles et du BTP ont des difficultés d’embauches. Conçue comme “Ecole-Entreprise”, La Mache qui dans le 8ème arrondissement accueille 1 200 élèves veut participer à combler ce “gap” en développant de nouvelles formations, en faisant la promotion des métiers professionnels et en cherchant enfin à les féminiser. Dans cette perspective, elle lance les travaux d’un nouveau bâtiment qui verra le jour en 2024.

La Mache qui a fêté l’année dernière son centenaire est un établissement à nul autre pareil à Lyon.

Il est d’abord uniquement axé sur les formations aux métiers de l’industrie et du BTP ; ainsi qu’aux métiers de l’informatique et des nouvelles technologies : du BTS au Bac+5, en passant par les bacs professionnels (28 diplômes au total).

Il s’appuie pour ce faire sur son concept d’”Ecole Industrie”. Ses élèves n’apprennent pas que la théorie, mais répondent, tout en se formant sur le tas, aux commandes d’entreprises de la région. Et ce au sein d’ateliers de mécanique, de productique, de structures métalliques et de menuiserie/agencement et électrotechnique ; toutes des micro-usines, développées sur 14 000 m2.

Installée à l’emplacement des anciennes usines automobiles Cottin Desgouttes, l’Ecole-Entreprise traite ainsi près de 60 commandes chaque année pour ses clients !

A l’issue de leur formation, 92 % de ses élèves trouvent un emploi. Il est vrai que nombre d’entreprises d’Auvergne-Rhône-Alpes, 1ére région industrielle de France ont de grandes difficultés pour trouver des chaudronniers, des métalliers ou des électro-techniciens, par exemple.

Malgré l’existence de cette voie royale en matière d’emplois, actuellement, seuls 15 % des élèves de 14 à 18 ans, selon une récente étude, envisagent d’embrasser une filière technique.

A La Mache où depuis sa création, on a toujours eu le feu sacré de l’industrie, on entend répondre à ce challenge. En faisant la promotion des métiers, en incitant les jeunes filles d’embrasser ces carrières : pour l’heure, elles ne sont que 5 % à la Mache…

Relever le défi démographique

Il s’agit aussi pour la direction de l’Ecole “de relever le challenge du défi démographique qui fait que d’ici 2025, la région comptera près de 20 000 lycéens supplémentaires”, .

C’est la raison pour laquelle, l’établissement d’enseignement privé qui est désormais géré par une Fondation (déclarée d’utilité publique) présidée par Louis Landrot s’est lancée dans un projet à 20 millions d’euros intitulé “Bâtissons l’avenir”.

Ce projet va se traduire par la construction d’un nouvel immeuble dont la première pierre sera posée le 6 mai prochain pour une inauguration prévue en 2024.

Ce nouveau bâtiment de 8 000 m2 dont 4 700 neufs et 2 300 m2 réhabilités sera construit le long du boulevard Jean XXIII. Il accueillera les formations supérieures de l’Ecole avec des chambres d’étudiants situées dans les étages supérieurs.

Un show-room

On y trouvera aussi des espaces de vie et de coworking ; et encore, un Fab Lab.

Enfin pour promouvoir les métiers de l’industrie, un show-room avec vitrine sur l’extérieur sera construit : y seront exposées les produits conçus dans les ateliers par les élèves.

Lorsque les travaux seront terminés, La Mache pourra accueillir 25 % d’étudiants supplémentaires.

Ce qui lui permettra de développer de manière accentuées les formations nécessitées par l’évolution technologique, telles que la robotique, la fabrication additive, la production 4.0, l’Internet des objets ou encore les nano-éléments.

“C’est un projet immobilier, mais aussi pédagogique”, lance Louis Landrot, le président de la Fondation qui porte l’établissement.

Ce nouveau bâtiment est financé pour une bonne part par la région Auvergne-Rhône-Alpes (à hauteur de 6 millions d’euros) ; le reliquat étant assuré par une campagne de mécénat qui vise à récolter 4 millions d’euros (700 000 euros engrangés à ce jour) ; le reste de l’investissement étant constitué par des emprunts bancaires sur 20/25 ans.

En parallèle, une nouvelle zone résidentielle sera construite à proximité de l’établissement par un promoteur immobilier, avec des locaux réservés à des artisans dans des métiers proches de ceux enseignés par La Mache…