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Le Centre commercial de la Confluence investit trois millions d’euros pour se relancer

Entre les rumeurs-démenties- de fermeture du supermarché Carrefour qui constitue un de ses maillons essentiels et les difficultés en matière d’accès, le nouveau centre commercial de la Confluence à Lyon, n’est ni un échec, ni une réussite flamboyante. Il s’agit d’un nouveau concept dans un quartier en devenir qui doit s’installer dans la durée. En un an, il aura attiré 7,3 millions de visiteurs. Il est désormais en phase de redynamisation : 3 millions d’euros vont être investis pour mettre en valeur sa large gamme de restaurants et de fast-food composée de dix-huit établissements dont neuf dotés de vastes terrasses.

Fermera, fermera pas ? La Toile a beaucoup bruissé autour du supermarché Carrefour installé au rez-de-chaussée du nouveau centre commercial de la Confluence inauguré en fanfare le 4 avril, il y a onze mois.

 Installé dans un quartier en devenir, entouré de chantiers, le supermarché n’atteignait pas les objectifs qu’il s’était fixés. Son cas a même fait l’objet d’une rencontre au sommet entre Guillaume Poitrinal, le Pdg d’Unibail-Rodamco, le propriétaire et gestionnaire de ce centre commercial et Georges Plassat, le nouveau patron de Carrefour.

 Pas question pour autant de fermer ce magasin dont la montée en puissance sera plus longue que prévue. Le supermarché a été reconfiguré pour répondre à la nouvelle donne : déplacement de la cave à vin, diminution de l’espace produits frais, augmentation de l’espace hygiène-beauté etc.

 Pour diminuer les charges, ses effectifs ont aussi fortement diminué : les vingt-deux CDD recrutés à l’ouverture n’ont pas été reconduits.

 Difficultés d’accès

 La création de tout nouveau centre commercial est un pari, surtout lorsqu’il s’agit d’un nouveau concept, très axé sur la culture, les loisirs et la restauration, de surcroît situé au sein d’un quartier où les chantiers sont plus nombreux que les immeubles déjà existants. Difficultés supplémentaires : doté pour l’heure d’un seul accès-en direction du cours Charlemagne-pour l’avoir vécu, sortir du parking aux heures de grande affluence nécessite parfois une grande patience.

 A l’heure du premier bilan, onze mois après son ouverture, le centre commercial de la Confluence fait donc le tri entre ses déficiences et ses atouts.

 Après une grande phase de curiosité, l’affluence est désormais située sur un plateau. « Beaucoup de monde le week-end, moins en semaine », décrit Guillaume Decitre qui a ouvert une librairie qui rassemble en son sein les derniers concepts du groupe rhônalpin. « Nous ne sommes pas déçus et en phase avec nos prévisions. Si c’était à refaire, nous le referions : le samedi, nous drainons plus de clients qu’à la Part-Dieu », se félicite le patron d’une librairie qui, en compagnie de l’Applestore, joue le rôle de « produit d’appel » en drainant à elle seule près de 10 % de l’affluence du centre commercial.

 Même bilan positif pour Philippe Florentin, le patron du groupe FLIC, propriétaire du Zinc Zinc, un des restaurants installés au dernier niveau du centre commercial.

 «Quand nous avons signé le bail, nous l’avons fait en pleine conscience du contexte. Nous sommes dans un quartier en gestation, nous l’assumons. Nous ne regrettons pas notre présence. Nous faisons le plein à midi, mais pas le soir. Si l’on prend la base 100 du chiffre d’affaires escompté en phase de maturité, nous sommes à 62 aujourd’hui, en phase avec nos prévisions. »

 Le remplissage du centre commercial est à l’image de ces analyses : plus aucun emplacement n’est disponible. Avec ses cent-six boutiques, la Confluence est désormais au complet.

 Le dernier arrivant : le Wall Street Institute

 Le dernier arrivant est le Wall Street Institute, déjà présent à la Part-Dieu, qui ouvrira en mai, une espace d’apprentissage de l’anglais.

 En matière de fréquentation, le centre commercial est en phase avec ses prévisions. A ce jour, il a drainé très précisément au 17 février, 6 656 899 visiteurs. Les 7,3 millions sont attendus pour la fin mars. 74 360 cartes de fidélité ont été octroyées au 31 décembre dernier (elles donnent notamment droit à trois heures de parking gratuit).

 Reste qu’une relance est nécessaire. Le centre commercial qui vient de changer de directeur-Jéremy Desprets remplace Stéphane Psiomadis-a décidé de procéder à une phase de redynamisation. Un investissement de 3 millions d’euros, à la charge d’Unibail-Rodamco.

 Désireux de profiter du printemps et de l’été qui se profilent et du cadre ouvert du dernier étage où sont installés les dix-huit fast-foods et restaurants du site, le gestionnaire de la Confluence a fait appel au cabinet Saguez&Partners.

 « Théâtraliser l’espace restauration »

 Il l’a chargé de forger une identité à l’espace restauration rebaptisé « Terrasses de la Confluence », en s’appuyant sur la diversité de l’offre culinaire et ses neuf larges terrasses avec vues sur le port ou la Saône. « Il s’agit de théâtraliser cet espace restauration, avec de nouveaux matériaux, de nouveaux aménagements, de nombreux espaces repos, des codes identitaires et une signalétique très fortes. Nous voulons créer une atmosphère conviviale et interactive », décrit Patrick Roux, chargé du projet baptisé « Dining experience ». On y trouvera un meuble d’accueil recensant les dix-huit cartes des établissements, un grand totem lumineux, etc.

 L’espace de plein air, qui l’hiver constitue un inconvénient, devrait se muer en avantage l’été, escompte Unibail-Rodamco, qui veut faire de ces « Terrasses » une locomotive du centre, le soir notamment, point faible actuel. L’inauguration est programmée pour avril prochain avec lancement des « happy jeudis » de Confluence qui prendront la forme d’événements festifs. Cela suffira-t-il pour redonner un second souffle au centre commercial ? A suivre…

 Photo (DR)Une des neuf terrasses du centre commercial de la Confluence.