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Labellisation en avril : Rhône-Alpes, dernière région de France à se doter de Sociétés d’accélération de transfert de technologie (Satt)

 En 2011, Rhône-Alpes qui avait présenté alors trois dossiers (!) dans le cadre du Grand Emprunt avait été retoquée. Bis repetita en 2012. Tandis que les autres régions françaises concernées ont depuis longtemps créé leur Satt, Rhône-Alpes ne devrait bénéficier d’une labellisation, avec les fonds d’Etat l’accompagnant, qu’au cours de ce mois d’avril. C’est ce qu’a promis la ministre de la Recherche, Geneviève Fioraso, à l’occasion de l’inauguration à Lyon du Forum Biovision. L’objectif est de regrouper sous une même entité les structures permettant d’accompagner les entreprises issues de la recherche publique, de la maturation à l’incubation et à l’envol.

Parmi les nombreux acronymes jalonnant la Recherche française et sa valorisation, celui de Satt est l’un des plus récents : il date de l’année 2011. A travers ce projet de création de Sociétés d’accélération de transfert de technologie (Satt), l’objectif ministériel était d’améliorer un système qu’on l’on sait ne pas être assez performant.

Créalys à l’origine de 1 800 emplois seulement

 Un exemple : l’incubateur lyonnais Créalys qui accompagne les chercheurs issus de la recherche publique dans la création de leur entreprise n’a été à l’origine que de 1 800 emplois, depuis sa création en 1999, alors qu’il a tout de même accompagné un total de 274 entreprises. Il n’a en tout cas pas réussi à faire émerger le Google ou le Yahoo français, ni même sans aller jusque là, la moindre PME de taille respectable.

 Dans le cadre du Grand Emprunt lancé par Nicolas Sarkozy, ce projet de Satt avait justement pour but d’améliorer un système qui a le mérite d’exister, mais qui a fait la preuve de ses insuffisances.

Le rôle de ces Sociétés d’accélération de transfert de technologies (Satt) est de rendre encore plus attractifs les brevets issus de la recherche publique de chaque région.

Mais surtout dans un but de simplification, ces Satt ont pour objectif de créer un interlocuteur unique des entreprises pour ce qui relève de la propriété industrielle, du « licensing » des brevets ».

L’idée est de mettre en place une structure prenant en charge toute la chaîne de valeurs : en identifiant dans les labos publics les inventions valorisables, puis en recherchant les entreprises partenaires pour travailler sur leur maturation, en prospectant, en privilégiant notamment les pôles de compétitivité, en accompagnant les projets de R&D, en identifiant des partenaires, financiers, notamment, etc.

C’est dans ce cadre que trois dossiers rhônalpins avaient été déposés en 2011 sur le bureau de René Ricol, alors chargé de piloter le Grand Emprunt. Trois dossiers pour une seule région, c’était trop : retoqué.

Bis repetita en 2012 : la région a vu une nouvelle fois le train passer sans pouvoir grimper dedans. D’où un travail acharné pour tenter de surmonter les gué-guerres internes et enfin proposer un seul dossier de Satt régionale.

Mais entre-temps, survient, en mai 2012, à l’occasion de l’élection de François Hollande, l’arrivée à la tête du ministère de la Recherche de la Grenobloise Genviève Fioraso. Or, une de ses premières décisions a été de reconnaître que la création d’une seule Satt rhônalpine apparaissait utopique pour entériner in fine la création de deux Satt : une grenobloise et une lyonno-stéphanoise.

Labellisation en avril

Plus récemment, venue inaugurer à Lyon le Forum Biovision, la même Geneviève Fioraso a annoncé que la labellisation de ces deux Satt Rhône-Alpes, les dernières, avec celle de Saclay à voir le jour en France, était enfin programmée : elle doit intervenir courant avril 2013.

Une labellisation qui est aussi synomyme de moyens financiers, puisque chaque Satt peut compter sur des ressources d’Etat qui peuvent être estimées de 6 à 8 millions d’euros par an. Consistant, si ce chiffre se confirme.

Fusion annoncée de « Lyon Science Transfert » et de Créalys

La création de cette Satt lyonno-stéphanoise aménerait la fusion de deux structures actuellement existantes : celle de « Lyon Science Transfert », issue de l’Université de Lyon qui fait de « la maturation technologique » et de Créalys, l’incubateur installé sur le campus de La Doua à Villeurbanne.

Le premier finance des développements technologiques, en l’occurrence, aide à fabriquer des prototypes pour intéresser des entreprises ; le second accompagne les entreprises dans leur projet.

La création d’une telle structure ne manque pas de cohérence. « Nous avons déjà donné un coup d’accélérateur à Créalys, en embauchant deux personnes, en faisant évoluer notre fonctionnement et en augmentant notre budget de 50 %. Mais nous pouvons encore grandement améliorer l’écosystème dans lequel nous évoluons», reconnaît Cédric Nieutin, directeur de Créalys.

L’incubateur lyonnais héberge actuellement de belles entreprises, telles que I-ten qui pour répondre à la multiplication des objets mobiles communiquants a développé un brevet permettant de stocker de grandes quantités d’énergie directement dans les circuits électroniques ; ou « Lotus Synthesis » qui utilise les nano-particules pour produire, par exemple, des enduits anti-salissures pour façades d’immeuble. Les success story de demain ?

Photo (DR)Cédric Nieutin, directeur de Créalys, (4ème à gauche) entouré par les créateurs d’entreprises innovantes accompagnées actuellement par l’incubateur lyonnais : Agrithermic, Caviskill, HiKob, I-Ten, Lotus Synthesis, Smartinst, Vetiobank.