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Plastic Omnium a décidé de vendre sa division Environnement, très présente à Lyon

Le sigle PO que l’on retrouve sur la quasi-totalité des bacs à ordures au pied de nos maisons ou immeubles va changer d’ici quelques mois. L’équipementier automobile Plastic Omnium a annoncé vouloir céder sa division Environnement, leader européen du secteur dont la R&D est implantée à Saint-Priest. Son Pdg, Laurent Burelle cherche un acquéreur « ambitieux ».

Une page importante va se tourner au sein de la famille lyonnaise Burelle qui a fêté cette année le 70ème anniversaire de sa belle saga industrielle, au Grand Palais à Paris.

 Mercredi 20 septembre, Laurent Burelle, Pdg du Groupe Plastic Omnium a annoncé vouloir céder son activité Environnement, « pour se concentrer à 100 % sur l’automobile », son cœur de métier.

Une banque a même été mandatée pour ce faire et les salariés concernés dûment informés.

Dans un communiqué Laurent Burelle annonce vouloir rechercher « un acquéreur promoteur d’un projet de développement ambitieux. »

 Ce projet de cession n’est en fait qu’une demi-surprise. Cela faisait plusieurs années que la rumeur d’une telle cession courait.

Après avoir fait beaucoup pour le nom et l’image de « Plastic Omnium » les corbeilles et les bacs en plastique le plus souvent marrons, gris ou jaunes, que l’on retrouve partout en Europe, ne pesaient plus que 4 % du chiffre d’affaires du groupe, soit 330 millions d’euros.

Mais ce, par rapport à la taille internationale prise par ce groupe aux nombreuses usines dispersées à travers le monde, car ces 4 % représentent tout-de-même 1 800 salariés répartis dans douze pays.

Lyon directement concerné

Et Lyon est directement concerné, non seulement par les nombreux salariés qui travaillent pour la division Environnement, mais aussi par le fait qu’on y trouve très précisément à Saint-Priest le centre R&D et de services client qui avaient été inaugurés en mars dernier, en grande pompe en présence de nombreux élus, Gérard Collomb, encore maire de Lyon, en tête.

 Cet important site est composé de trois bâtiments d’une superficie de 8 000 m2 construits sur un terrain de 21 000 m2, permettant des développements ultérieurs.

 Un investissement de 7 millions d’euros qui avait été réalisé par Sofiparc, la filiale immobilière du groupe Burelle SA holding qui coiffe Plastic Omnium Environnement.

 Sur ce site sont non seulement regroupés la direction régionale de la société, un centre de maintenance, mais aussi le centre national d’appels de la division Environnement où atterrissent les appels téléphoniques en provenance des 9 000 communes avec lesquelles Plastic Omnium Environnement est en contrat.

Le centre de R&D, basé à Saint-Priest

Ce centre de Recherche&Développement qui est doté d’un budget d’une quinzaine de millions d’euros emploie une vingtaine de personnes.

 Laurent Burelle qui a été élu cette année président de l’Afep, l’association regroupant les plus grosses entreprises privées avait coutume de dire que cette division Environnement « n’était peut-être pas la plus belle fille du village, mais que la dot était solide »…

Une marge opérationnelle de 6,5 %

Et en effet, la marge opérationnelle tourne autour de 6,5 %, ce qui devrait intéresser nombre de candidats. En 2016, cette division a enregistré une baisse de 4,4 % de ses ventes, mais depuis, le marché affiche des signes de reprise.

Mais désormais Laurent Burelle à la tête d’une société en plein essor n’a d’yeux que pour l’automobile. Suite à l’essor de son marché dans le monde, tous continents confondus, il est actuellement assis sur un carnet de commandes de 10 milliards d’euros annuels.

 Cette décision de vendre constitue un vrai virage. Il faut en effet se souvenir que l’origine du groupe est là, dans sa division environnement qui a précédé l’automobile.

Né à Lyon

 Le groupe actuel est né de la gestion d’un service de déchets à Lyon, plus prosaïquement du ramassage « des seaux à purin », avant de se tourner vers la fabrication de « seaux à immondices », après l’arrivée du tout-à-l’égout dans la ville, en 1914.

 C’est Pierre, le petit-fils du fondateur Pierre-Emile Burelle, qui décida ensuite d’utiliser le plastique dans ses usines.

 La division Environnement compte six usines, dont deux plus importantes sont situées à Langres en Haute-Marne et à Châlons-sur-Saône en Saône-et-Loire. On y trouve aussi deux importants sites allemands.

 La raison principale de cette cession mise en avant par la direction est qu’au sein de ce groupe devenu énorme en devenant leader mondial des pièces et modules de carrosserie des systèmes de carburant et de dépollution, la petitesse de l’entité Environnement, recelait un risque de marginalisation.

 Tout dépendra désormais pour l’avenir de cette division Environnement du choix du repreneur. S’il s’agit d’un spécialiste de l’Environnement, il pourrait alors redonner un nouvel élan à cette entité qui constituerait le cœur de son métier. Reste à savoir si celui-ci sera autant attaché à ses racines lyonnaises que l’était Laurent Burelle et à y maintenir une activité importante…

 Un attachement que la municipalité lyonnaise lui rend bien : Plastic Omnium Environnement a remporté un appel d’offres de la Métropole de Lyon pour la mise en place de 2 000 colonnes de collecte de déchets de verre. Un mobilier qui avait fait l’objet d’un design spécifique, en partenariat avec un cabinet de design lyonnais…