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Les « Comptoirs du Bricolage » en Bourse pour permettre aux quincailleries de retrouver les centres-villes

Dirigé par Raphaël Forgione et basée à Frontenas dans le Nord-Isère, le groupe Bricodistribution va s’introduire au Marché Libre de la Bourse fin novembre. Objectif : lever 6 millions d’euros par étapes pour créer en France le premier groupe de distribution de quincaillerie et de bricolage via des magasins de proximité.

La proximité. Tel est le maître-mot de Raphaël Forgione. Un mot disparu de l’Hexagone lorsque l’on évoque la distribution de produits de bricolage ou de quincaillerie désormais trustée par quelques grandes enseignes installées à la périphérie des grandes villes : les Leroy Merlin, Bricomarché ou autres Bricorama.

« 70 % des propriétaires vont prendre leur retraite d’ici un à trois ans »

« Il ne reste plus en France que trois mille quincaillers de proximité dont 70 % des propriétaires vont prendre leur retraite d’ici un à trois ans. Il n’y aura bientôt plus un seul magasin de bricolage ou une quincaillerie de proximité en France », lance ainsi Raphaël Forgione.

Une lacune pour les clients qui n’ont pas envie ou ne peuvent prendre leur voiture pour acheter le joint de remplacement de leur robinet ; mais aussi, face à ce vide qui s’annonce, une opportunité commerciale.

Un vaste marché est en passe de s’ouvrir, estime le jeune chef d’entreprise, s’appuyant sur une étude Xerfi qui constate le désir grandissant de la clientèle de retourner pour partie dans les centres-villes.

C’est dans cette optique que cet autodidacte, ancien magasinier-cariste du groupe grenoblois Samse où il a grimpé les échelons finissant par gérer la centrale d’achat du groupe, a créé sa société Bricodistribution dont le siège est basé à Frontenas  dans le Nord-Isère.

Le concept : des magasins de proximité de 3 à 400 m2 dans les villes et de 600 à 1 000 m2 à la campagne, rassemblant près de 12 000 références.

« Des quincailleries à l’ancienne, mais 2.0 »

« Nous voulons créer des quincailleries à l’ancienne, ainsi par exemple les clous, vis et autres écrous, seront vendus au poids, mais des quincailleries 2.0 », explique-t-il.

Pas de caisses alignées côte à côte en sortie de magasin, non plus, mais un comptoir à l’ancienne en bois et zinc. 

Pas non plus de rayons au carré comme dans les grands magasins de bricolage, par secteur, mais des « corners » à l’enseigne de ses fournisseurs.

Mis en avant dans les « Comptoirs du Bricolage », contrairement à la stratégie des grandes surfaces, les fournisseurs du secteur du bricolage et de la quincaillerie adorent et ont promis à Raphaël Forgione de lui octroyer les même conditions tarifaires que celles accordées aux grandes surfaces. Pas tous, mais presque tous…

« Une belle marge »

Le premier magasin test « Comptoir du bricolage » a vu le jour à Villard-les-Dombes dans l’Ain. Un succès puisque d’ores et déjà il dégage un bénéfice!. « une belle marge » reconnaît le créateur de Bricodistribution.

Un autre a vu le jour à Sainte-Sigolène en Haute-Loire et un troisième à Saint-Chamond dans la Loire. Des magasins en propre.

Le premier franchisé va ouvrir ses portes d’ici quelque semaines en Corse.

Raphaël Forgione vise une cinquantaine de magasins en propre et/ou en franchise d’ici trois ans pour un chiffre d’affaires escompté de 39 millions d’euros. Les trois prochains ouvriront à Lyon dès l’année prochaine.

Pour mener à bien cet objectif, il faut du carburant, en l’occurrence des capitaux. C’est la raison pour laquelle sous l’égide de Louis Thannberger, l’homme aux 400 introductions en Bourse, son entreprise va s’inscrire au Marché Libre de la Bourse à la fin du mois de novembre.

Il entend lever au fur à mesure des besoins et des augmentations de capital, près de 6 millions d’euros. Avant de passer ensuite dans un compartiment plus prestigieux . « Le Marché Libre constitue un tour de chauffe avant la F1 de la Bourse » précise Louis Thannberger qui a le sens de la formule.

Dans cette belle aventure entrepreneuriale qui s’annonce, le jeune entrepreneur est accompagné par de solides références, parmi lesquels Jean-François Tivoly, Pdg du leader des outils coupants éponyme, coté par ailleurs en Bourse qui a pris une part du capital, Raphaël Forgione conservant 89 % dudit capital.

Raphaël Forgione, futur millionnaire ? Le projet qu’il promeut apparaît manifestement correspondre à un vrai besoin. Il va lui falloir faire vite, avant que les grandes enseignes, comme ce fut le cas dans la distribution alimentaire, ne s’attaquent à leur tour à ce marché prometteur de la proximité…