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Les régies immobilières lyonnaises s’alarment de l’asséchement du marché : plus que 440 appartements à la location en stock dans la Métropole !

Une enquête réalisé par l’UNIS auprès de 28 régies immobilières de la Métropole lyonnaise dont les plus grandes comme Galyo ou Foncia, révèle ce que confirment en amont les promoteurs : le freinage de la construction neuve et certaines mesures prises ont asséché le marché, ce qui amène les professionnels à pousser un cri d’alarme.

 Mettez une annonce pour un appartement, décrit Patrick Lozano, le président de l’UNIS (l’Union des Syndicats de l’Immobilier Lyon-Rhône), dès le lendemain, vous serez submergé, vous aurez de 40 à 50 réponses ! »

Ainsi, l’enquête réalisée à la demande de l’UNIS a révélé qu’il ne restait sur la Métropole que 440 appartements à louer en stock, « c’est dérisoire », s’alarme Olivier Dumas, le responsable des statistiques au sein de l’UNIS.

Il ajoute : « Nous sommes en train de vivre une fin de cyle : et on se demande comment on va pouvoir désormais loger les citoyens sur la Métropole ? Les clients se précipitent sur la première offre disponible venue, même si elle n’est pas de bonne qualité… »

Trois raisons dont Airb’nb…

Du côté de l’UNIS, on pointe du doigt trois raisons pour expliquer cette situation qui ne sera pas tenable très longtemps.

Outre le net ralentissement de la construction neuve, la première raison tient au fait que la loi voulant bien faire, a fait passer de trois à un mois, le temps du préavis pour un locataire désireux de quitter son appartement. « Ce qui explique déjà la disparition des deux tiers du stock d’appartements disponibles », regrette Olivier Dumas.

Et de préciser « Ce dispositif peut s’expliquer en zone non tendue, mais il n’est vraiment pas nécessaire en zone tendue ».

Deuxième raison : un nombre grandissant d’investisseurs qui ont acheté un ou plusieurs appartements pour les louer tendent désormais à les retirer du marché. « Face à l’avalanche de contraintes désormais, la litanie des diagnostics sur l’électricité, l’amiante, le gaz, etc. Ces diagnostics et les contraintes qui se surajoutent alourdissent le système et fait fuir les investisseurs », déplore Olivier Dumas. Il faut savoir que lesdits investisseurs sont en général des « petits investisseurs » : ils ne détiennent en moyenne que 1,3 appartement, pour préparer en général leur retraite…

Et de regretter enfin que la Loi Elan, la dernière en date va encore en rajouter une couche. « Halte à la folie réglementaire », se plaint le président de l’UNIS.

Dernier phénomène et non des moindres : AirB’n B : les investisseurs qui se détournent de la location aux particuliers se tournent vers le site de location touristique, accentuant l’asséchement du marché.

Trois pistes

L’UNIS propose trois pistes pour résoudre ce problème.

D’abord l’abrogation du préavis d’un mois pour le repasser à trois mois. Dur politiquement à faire passer, cependant…

La création d’un nouveau statut, celui de bailleur social pour l’investisseur qui propose des loyers similaires à ceux des HLM. « Mais là il faudrait une vraie exonération fiscale », selon Patrick Lozano.

Et enfin, une reforme de l’imposition sur les plus-values.

Chaque année, la population de la Métropole lyonnaise très atractive du fait du dynamisme de l’emploi qui y règne, avec son chômage inférieur à celui de la moyenne nationale, mais aussi de l’apport des étudiants (145 000 cette année !) croît de 15 000 nouveaux habitants par an.

Si cette situation perdure, il va être difficile de loger tout ce petit monde. Et le corollaire de cette situation sera à n’en pas douter la hausse des prix pour l’accession à la propriété.

Paradoxe en effet, ce ne sont pas loyers qui pâtissent de cette situation car il n’ont augmenté que de 1,5 % l’année dernière (avec une moyenne 14 euros le m2 à Lyon intra-muros), mais le prix des appartements de l’existant ou du neuf , bref l’accession à la propriété, vers laquelle se tournent les candidats devant absolument se loger, aidés en cela par des tarifs de crédits jamais aussi bas.

Il faut enfin savoir dans la Métropole, ce ne sont pas les propriétaires qui sont majoritaires, mais les locataires qui représentent 55 % des ménages.

Un dossier dont le prochain maire de Lyon, un certain Gérard Collomb, devra se saisir…