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Chimie : Solvay qui rit dans les Monts d’Or et Arkema qui pleure dans la Vallée de la chimie

L’investissement de 70 millions d’euros annoncé dans l’unité de Pierre-Bénite d’Arkema tombe à l’eau. La direction met en cause une grève dure de la CGT menée pour que l’extension du site génère des emplois. Pendant ce temps là, un autre chimiste très actif dans la région lyonnaise, Solvay annonce qu’il investit à Collonges-aux-Monts d’Or dans le Rhône pour fournir les pneumaticiens en silice leur permettant de fabriquer des pneus peu énergivores.

L’investissement était de taille : 70 millions d’euros. Il avait été annoncé par la direction du chimiste Arkema. Patatras ! Jeudi 15 novembre, la direction du groupe chimique annonce le retrait du projet . La raison : une grève plutôt dure et longue de la CGT.

 Depuis deux semaines, des grévistes ont mis à l’arrêt des installations, réclamant des embauches pour faire face à ce projet. Il était prévu par la direction d’Arkema que cet investissement qui visait à augmenter de 50 % la production de polymères fluorés, notamment utilisés dans les flexibles à haute performance ou dans les panneaux photovoltaïques, se fasse à effectifs constants.

 La CGT dénonce « un chantage », tandis que la direction campe sur ses positions.

Le terrain apparaissait pourtant dégagé.  Les discussions entre les syndicats et la direction avaient duré plusieurs mois, avant de déboucher sur sur un accord qui avait été entériné le mercredi 27 juin dernier, lors d’un Comité Central d’Entreprise qui avait donné le feu vert aux travaux.

  Ces 70 millions d’euros d’investissements devaient se traduire par un an et demi de travaux et faire travailler de nombreux sous-traitants. Arnaud Montebourg pourrait se saisir de ce dossier qui met en émoi la Vallée de la chimie.

 Solvay : un  investissement dû à une forte demande des pneumaticiens

 Dans le même temps, alors que cette mauvaise nouvelle était rendue publique par la direction d’Arkema, un autre chimiste, Solvay, inaugurait le 8 novembre l’augmentation de capacité de production de silice hautement dispersible et modernisait dans le même temps son atelier de R&D de son site de Collonges-au-Mont-d’Or, dans le Rhône.

 Un investissement qui intervient après une augmentation similaire l’an dernier aux Etats-Unis et après le démarrage en 2010 d’une nouvelle usine en Chine. Le montant global de ces trois investissements s’élève à 74 millions d’euros.

 Il s’agit pour le groupe chimique belge de répondre à la demande de pneus de haute performance. « La demande en silice hautement dispersible est tirée non seulement par un besoin croissant de pneumatiques plus sûrs et permettant une meilleure économie d’énergie, mais aussi par la nouvelle réglementation européenne d’étiquetage des pneus en vigueur depuis le 1er novembre », explique Tom Benner, directeur général de Silica, la filiale dédié de Solvay pour ce produit.

 Et celui-ci d’ajouter : « Nous pouvons ainsi répondre aux besoins mondiaux de nos clients alors que cette nouvelle réglementation se met en place».

 Les gammes de référence de silice hautement dispersible de Solvay sont essentiellement utilisées pour la production de pneumatiques à faible consommation d’énergie par les principaux manufacturiers du monde entier.

 Une diminution de la consommation de carburant jusqu’à 7 %

 Elles permettent de diminuer de 30 % la  résistance au roulement, réduisant ainsi la consommation de carburant jusqu’à 7 % tout en améliorant l’adhérence.

 Selon le chimiste, cet investissement à Collonges-au-Mont d’Or « a également permis d’apporter d’importantes améliorations en matière de protection de l’air et de l’environnement en installant sur le site les meilleures technologies disponibles. »

 « Ces modernisations renforcent la flexibilité, augmentent la productivité et améliorent nos meilleurs standards, pour servir encore mieux nos clients dans le monde entier », assure Sabine Gouvernel, la directrice du site rhodanien.

Photo (DR)Le site de Pierre-Bénite où devait se dérouler le projet d’extension de l’unité de fabrication de polymères fluorés, à l’issue d’un an et demi de travaux d’extension. Et désormais abandonné ?