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Normale Sup’ Lyon : Un laboratoire de recherche sur l’informatique enfin fécond

Trois start-up très prometteuses axées sur les dernières recherches en informatique ont vu le jour coup sur coup cette année à Lyon. Elles sont toutes trois issues d’un gros laboratoire de recherche de Normal Sup’ Lyon, le LIP (Laboratoire de l’Informatique du Parallélisme). Un labo de pointe, très riche en brevets, rassemblant 130 chercheurs qui, de manière étonnante, n’avait été jusqu’à présent à l’origine d’aucune start-up, alors qu’il a été créé en même temps que l’ENS Lyon. L’illustration d’une évolution des mentalités des chercheurs qui hésitent de moins en moins à se muer en entrepreneurs. Enfin !

Vous n’avez sans doute jamais entendu parler du LIP. Il s’agit du Laboratoire de l’Informatique du Parallélisme installé au sein de l’Ecole Normale Supérieure de Lyon, un des labos les plus pointus en France en matière de recherche sur la gestion de la complexité informatique (INRIA-ENS-CNRS-Lyon 1). Il regroupe pas moins de 130 chercheurs ! « Ce laboratoire est assis sur un tas d’or » : telle fut l’une des conclusions d’une commission de l’Inria (Institut national de la recherche en informatique et en automatique) venue, il y a quelques années, réaliser un audit sur ce laboratoire de recherche. Il est réputé au-delà des frontières hexagonales, mais n’avait que peu transformé en valeur et donc en emplois les brevets issus de ses recherches.

On sait que depuis onze ans, les chercheurs publics ont le droit-ils y sont même vivement encouragés- de quitter leurs labos pour se lancer dans l’entrepreneuriat afin d’exploiter le fruit de leurs recherches.

Aucune entreprise n’avait jusqu’à présent jamais été issue du LIP…sauf cette année et ce, de manière spectaculaire puisque coup sur coup, pas moins de trois start-up ont été créées par des chercheurs du LIP, suscitant d’ores et déjà plusieurs dizaines d’emplois. Des emplois qui devraient connaître une rapide multiplication car le marché sur lequel s’inscrivent ces jeunes pousses est en pleine expansion.

Dirigée par Eric Boix, la première start-up, « Cosmo Company » a mis au point des logiciels qui permettent à la recherche pharmaceutique d’économiser des dizaines, voire des millions d’euros. Son logiciel permet d’anticiper les échecs des nouvelles molécules que les labos testent à longueur d’années avant de trouver « la » bonne molécule. Un processus qui permet d’accélérer le développement desdites molécules. D’ores et déjà dotée de douze salariés pour un chiffre d’affaires 2011 escompté de 700 000 euros, Cosmo Company prévoit aussi d’appliquer ses brevets dans d’autres domaines : les TIC, l’environnement, l’économie…

La seconde entreprise, « Lyatiss » est dirigée par Pascale Vicat-Blanc qui avait une trentaine de chercheurs du LIP sous sa responsabilité. Son entreprise qui emploie déjà dix personnes et s’apprête à s’installer au cœur de la Silicon valley en Californie, surfe sur le tsunami actuel qui bouleverse l’informatique : le « cloud computing ». Cette nouvelle et forte tendance permet aux entreprises d’accéder via Internet à des ressources informatiques externalisées. Elles ne sont plus propriétaires de leurs ressources informatiques, elles vont les chercher à l’extérieur, ce qui leur permet de s’adapter en permanence. Lyatiss apporte à ce nouvel écosystème qui pourrait se révéler fragile, de la fiabilité et de la sécurité.

La dernière société, enfin, « Sysfera » qui a à sa tête David Loureiro propose de son côté aux entreprises de mutualiser et de piloter leur potentiel de calcul, notamment dans le domaine de la Recherche&Développement, grosse consommatrice en la matière. Les logiciels et outils développés par Sysfera permettent aux entreprises d’utiliser de manière optimale leurs outils, réalisant de la sorte d’importantes économies.

L’informatique est devenue d’une grande complexité, les masses d’informations à gérer sont énormes : tout l’enjeu actuel est de savoir gérer cette complexité, d’en tirer le maximum, mais au meilleur coût. Ces trois entreprises issues du LIP sont situées sur ce créneau porteur. Elles offrent toutes trois de fortes perpectives de développement avec des croissances à deux chiffres.

Toutes trois sont accompagnées par la filière « Technologies de l’informationé de Crealys, l’incubateur d’entreprises innovantes, situé sur le campus de La Doua à Villeurbanne. Et aucune d’elle n’a d’inquiétude pour lever des fonds, ce à quoi elles vont s’atteler au cours des mois et des années à venir, pour assurer leur développement TGV.

Etant donné les perpectives, aucun de ces trois créateurs ne regrette d’avoir sauté le pas en quittant la recherche pour devenir entrepreneur. Gageons que ces probables futures sucess story donneront des idées à d’autres chercheurs du LIP, « assis sur un tas d’or »

Photo (DL)Les dirigeants des trois entreprises issues du Laboratoire de l’Informatique du Parallèlisme (LIP) de l’Ecole Normale Supérieure de Lyon : de gauche à droite, Eric Boix (Cosmo Company), Pascale Vicat-Blanc (Lyatiss) et David Loureiro (Sysfera).