Toute l’actualité Lyon Entreprises

La première subvention du Conseil régional : à une entreprise auvergnate, filiale d’un grand groupe, qui crée une nouvelle unité de« superalliages »

Outre le vote de différentes économies sur les indemnités des élus régionaux, déjà évoquées par lyon-entreprises, le conseil régional Auvergne-Rhône-Alpes a notamment consacré sa première assemblée plénière au vote d’une subvention de 1,2 million d’euros destinée à accompagner la construction dans le Puy-de-Dôme d’une nouvelle unité se fabrication.

 La bénéficiaire : l’entreprise Aubert & Duval, une filiale du Groupe minier Eramet qui envisage de créer une nouvelle unité de production de poudres « superalliages». Un groupe dont la seule division « alliages » pèse près d’un milliard d’euros.

 Cette unité fut-il expliqué à la tribune permettra de développer des alliages aux caractéristiques ne pouvant être obtenues par la métallurgie conventionnelle et destiné à deux marchés : celui des pièces « moteurs » pour le secteur aéronautique (civil et militaire), et celui de la fabrication additive par impression 3D.

 L’entreprise auvergnate est l’un des sous-traitants des pièces « moteurs » pour l’avion de combat Rafale, une fabrication nécessitant l’utilisation de ces poudres.

 Or, fut-il expliqué en séance, « en raison des récentes commandes de Rafale, Aubert & Duval » ne pourra faire face aux besoins et se doit de créer une nouvelle unité à très court terme. »

 L’entreprise envisage d’installer cette unité sur son site métallurgique de référence des Ancizes (Puy-de-Dôme).

 Le montant de l’investissement est évalué à 15 millions d’euros, immobilier compris. Il permettrait de créer une quinzaine d’emploi sur le seul marché lié au Rafale.

 Une filière française de « superalliages » ?

 Pour l’exécutif, « cette infrastructure permettra, en plus de satisfaire les demandes liées à l’aéronautique militaire Rafale), de développer une filière française de production compétitive de poudres fines en super alliages. »

 Pour Martial Saddier vice-président du Conseil régional délégué aux entreprises, à l’emploi et au développement économique qui a défendu cette aide à la tribune : « Pour notre région, l’installation de cette unité permettrait de créer un pôle de compétence « industrie du futur » associant le secteur de la métallurgie avec Aubert&Duval pour la poudre et le secteur de la fabrication additive avec Michelin ».

 Pourquoi le pneumaticien de Clermont-Ferrand entre-t-il dans la boucle ?

 Michelin vient de s’associer à la société Fives pour créer une joint-venture, Fives Michelin Additive Solutions (FMAS), afin de développer et commercialiser à l’échelle mondiale des machines et des ateliers de production industrielle via la technologie de fabrication additive métallique.

 En créant FMAS, Fives et Michelin ambitionnent de devenir un acteur clé sur le marché porteur de la fabrication additive métallique.

 Complémentarité

 « L’objectif est de s’appuyer sur la complémentarité des expertises des deux groupes pour devenir un leader mondial sur ce segment innovant de solutions industrielles de grande production » a précisé de son côté Brice Hortefeux, vice-président du Conseil régional délégué à l’aménagement du territoire et à la solidarité avec les territoires auvergnats. Les deux projets se rejoignent donc.

 Pour toutes ces raisons, la Conseil régional a décidé d’accorder à la société auvergnate une subvention d’un montant maximum de 1,2 millions d’euros au titre du projet de construction de cette nouvelle unité.

 C’est le nouveau président du Conseil régional, Laurent Wauquiez qui a eu le mot de la fin : « avec cette délibération, le Conseil régional affirme sa volonté de défendre l’emploi et l’innovation sur notre territoire et de s’adapter au rythme des acteurs économiques. Le temps où l’on fait attendre les chefs d’entreprises des mois et des mois avant de prendre une décision sur leurs dossiers est aujourd’hui révolu. »

Mais d’ajouter néanmoins : » Je ne vais pas signer un chèque en blanc, il y aura des garanties et des contreparties en matière de localisation de l’emploi ».

Le PS a voté pour cette subvention, pas le PC pour qui estime « vu la taille et la solidité de l’entreprise, ce n’est pas à la collectivité d’aider aux investissements en aidant grassement ce grand groupe du CAC 40″…