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750 emplois en Rhône-Alpes : Le serious game est en train de rattraper le secteur des jeux vidéo

Les trois-cinquièmes du chiffre d’affaires des serious game en France sont réalisés en Rhône-Alpes par soixante-dix entreprises qui détiennent le leadership de ces jeux vidéo « sérieux », promis à un bel avenir. Ce secteur qui organise à Lyon, les 20 et 21 octobre sa grand messe annuelle, « Serious Game Expo » connaît une croissance de 15 à 30 %, l’an.

Si désormais dans le monde, le chiffre d’affaires des jeux vidéos est devenu plus important que celui du cinéma, le secteur qui emploierait encore près de deux mille personnes à Lyon est en pleine mutation, comme l’a montré le dépôt de bilan du studio « Etranges Libellules », l’année dernière.

Utilisant toutes les ressources graphiques et techniques, des jeux vidéo, il est en revanche un domaine proche qui tend à progresser, lui, très vite : c’est du jeu vidéo, mais sans les paillettes, le serious game.

On pourra le constater les 20 et 21 novembre au Palais des congrès de Lyon lors de la rencontre annuelle, « Serious Game Expo » .

 On y trouvera quelques-unes des entreprises rhônalpines les plus emblématiques du secteur, à l’instar d’ITycom, basée à Annecy, mais aussi Genève, Paris et Moscou qui développe des solutions de e-learning (enseignement à distance, via la Toile) ; ou encore Ledergame dont le siège est situé à Ecully dans le Rhône.

 Cette dernière a développé une démarche originale. Issue d’un cabinet de conseil en management, elle propose des jeux peu onéreux que les entreprises peuvent adapter à leurs propres besoins.

 Ceux-ci visent à l’amélioration des compétences des salariés, comme la négociation, l’écoute active, le leadership, la gestion de conflit, l’affirmation de soi, etc.

Ces deux entreprises rhônalpines et bien d’autres, à l’instar de Scientifitic Brain Training (SBT), créée par l’ancien maire de Lyon, Michel Noir qui a développé des logiciels et des jeux d’entraînement cognitif ; de Luxin Studio Cran Gévrier en Haute-Savoie) ; de Simlinx (Charbonnières dans le Rhône) ; ou encore de Skilltech (Lyon), tirent un marché en croissance soutenue  avec un chiffre d’affaires qui s’enfle chaque année de 15 à 30 %.

750 emplois dans le serious game

Selon l’Observatoire régional de la filière image numérique, Rhône-Alpes compte soixante-sept entreprises intervenant dans le serious game. Près de 60 % d’entre elles sont implantées dans le Rhône, 15 % en Isère et 10 % en Haute-Savoie.

Sur un marché du serious game estimé en France à près de 50 millions d’euros, la région en réalise les trois-cinquièmes, soit 30,3 millions (en 2012).

Ce sont dans l’ensemble de petites structures (60 % ont entre un et quatre salariés), mais toutes réunies, elles regroupent déjà près de 750 emplois. En terme de poids salarial, elle sont donc peu à peu en train de se rapprocher de leur grand frère à paillettes, les jeux vidéo.

Rien d’étonnant d’ailleurs, vu cette réussite, si ce secteur figure parmi les sept domaines de spécialisation intelligente choisis par la région sur lesquels des efforts soutenus vont être engagés.

Un vivier de start-up

 Secteur privilégiant la créativité, le marché des serious game est aussi tiré par un renouvellement permanent suscité par des start-up.

Trois d’entre elles seront présentes sur le stand Rhône-Alpes du Serious Game Expo à la Cité internationale de Lyon.

 On y trouvera la société « Avant-Goût Studios » installée au sein de la Cité du design de Saint-Etienne qui présentera notamment un jeu vidéo pour tablettes, iPad et Android en 3 D vulgarisant le fonctionnement d’un…réacteur d’avion.

 On y rencontrera aussi Dowino, basée à Villeurbanne. Comptant trois salariés cette jeune pousse a axé son modèle économique sur les jeux destinés à sensibiliser le grand public sur des problématiques sociétales ou environnementales.

La plus surprenante de ces jeunes pousses sera sans doute la société « Jphd 360 » qui développe des applications demandant au visiteur d’interéagir grâce à son corps, que ce soit sur des images projetées, des vitrines interactives ou sur tout autre support. Et ce pour découvrir de manière ludique, par exemple, un site archéologique ou un parc d’attraction voire, pour promouvoir de nouveaux produits. Lors du salon les visiteurs pourront ainsi effectuer une visite virtuelle immersive et interactive dans une maison afin de repérer tous les points faibles sur lesquels les économies d’énergie sont possibles.

Rapprochement entre serious game et simulation

Ce dernier exemple illustre l’élargissement des domaines vers lesquels se développe le serious game. Pour Philippe Larrouquère, commissaire général de Serious Game Expo, « On constate un développement vers les supports mobiles, tablettes et smartphones, mais aussi un rapprochement de plus en plus évident entre serious game et simulation, ce qui ouvre de nouveaux horizons en matière d’immersion et de motivation des salariés ou du grand public à qui sont destinés ces jeux sérieux. »

 Pour lui, le serious game n’en est qu’à ses balbutiements: « Si l’on prend en compte le marché global de la formation, de la santé et du e.learning, le serious game ne bénéficie que de 0,05 % de pénétration. A l’évidence, le potentiel de développement est énorme ! »

Illustration : serious game de la société Interactive 4D