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Le constructeur rhônalpin de voiturettes Aixam passe dans le giron de l’Américain Polaris

Basé à Aix-les-Bains, en Savoie, le leader français des petites voitures sans permis qui vient de lancer une gamme de voiturettes électriques, passe sous pavillon étranger. Après Goupil, un autre petit constructeur français, il intégre un groupe américain fabriquant de quads et autres motoneiges : Polaris. Présente au capital, la holding familiale de la famille drômoise Dentressangle reste actionnaire, ainsi que le management. Le Pdg reste au volant.

Une belle PME rhônalpine vient de voir son pôle de décision basculer outre-Atlantique : Aixam. Une société de 220 salariés qui possède deux usines : à Aix-les-Bains en Savoie où se situe son siège et à Chanas en Isère.

C’est un tournant pour cette société créée en 1983, vértiable sucess story régionale qui, en triplant ses ventes en dix ans, est devenue le leader français de la voiturette électrique avec plus de 40 % de part de marché, ainsi que l’un des leaders européens de cette niche. Aixam a vendu l’année dernière cinq mille voiturettes.

L’entreprise a su également développer une gamme d’utilitaires : Mega. Elle vient de sortir sa première voiture électrique, dotée d’une batterie lithium/ion, l’Aixam e.City se rechargeant sur une simple prise électrique et dotée d’une autonomie de 75 kilomètres.

Dentressangle reste au capital

C’est son actionnaire majoritaire (à hauteur de 54 %), AXA Private Equity, la filiale de capital-investissement de l’assureur Axa qui est à l’origine de cette cession, en cédant sa participation au groupe américain Polaris Industries.

On ne connaît pas le montant de la transaction. En revanche, les autres actionnaires du fabricant de voiturettes, la holding familiale du transporteur drômois Dentressangle (24 %), le management d’Aixam (11 %) et le fonds Euromezzanine (11 %), restent au capital.

Cette PME a bâti son succès sur les particuliers privés de conduite, du fait d’une politique radar de plus en plus drastique, en passant par les personnes âgées ou les recalés du permis de conduire. Une liberté qui a un prix : dans ce marché de niche, le prix des voitures peut être relativement élevé : jusqu’à 18 000 euros par exemple pour une version coupé…

Ces petites voitures, comme leur appellation l’indique, n’exigent pas de permis de conduire car elles sont assimilables à des cyclomoteurs. Egalement appelées quadricycles, leurs caractéristiques sont régies par un cadre réglementaire très précis, qui veut que le poids du véhicule ne dépasse pas 350 kilos, que sa vitesse maximale soit inférieure ou égale à 45 km/heure, et que sa puissance maximale soit inférieure ou égale à 4 kW (5,6 chevaux).

Un marché en progression de 3,9 % en 2012

Du fait de l’évolution sociétale, ce segment de marché n’est, en définitive, pas si réduit que cela : en 2012, 14 666 voiturettes ont été vendues en France, un marché en progression de 3,9 %. Une hausse bien plus forte que celle des voitures avec permis !

L’entreprise a réalisé l’année dernière un chiffre d’affaires de 90 millions d’euros. Elle s’appuie sur un réseau de 130 distributeurs en France et de 400 en Europe. Ses concurrents qui arrivent loin derrière elle, sont essentiellement français, avec des marques comme Microcar, qui appartient à Ligier Automobiles, ou Dué.

En rejoignant le groupe américain, la société Aixam s’adosse à bien plus grand qu’elle : Polaris a réalisé 2,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires l’année dernière. Le groupe US est leader dans l’industrie des tout-terrains (quads et rangers), motoneiges, motos et véhicules électriques de loisir et utilitaires.

Il avait déjà opéré un rachat, en 2011 dans l’Hexagone, en acquérant un autre petit constructeur français, fabricant des véhicules utilitaires et électriques : Goupil, basé dans le Lot-et-Garonne. Deux pépites automobiles hexagonales dont le capital a traversé l’Atlantique.

Le Pdg d’Aixam, Philippe Colançon qui reste au volant de l’entreprise compte sur ce nouvel actionnaire « pour entrer dans une nouvelle phase du développement d’Aixam. »