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Formation : « Métallurgie rhodanienne » investit 20 millions d’euros pour créer une « usine école »

La métallurgie a du mal à recruter ? Cet investissement va permettre d’agrandir de 6 500 m2 à Lyon « l’Institut de Ressources Industrielles » qui est le plus grand centre de formation d’apprentis pour la métallurgie de France, permettant d’ici 2015 d’accueillir 1 600 apprentis et 500 contrats de professionnalisation dans de nouvelles formations.

 

« Rien que dans le Rhône, si je fais l’addition, il manque une centaine de techniciens d’usinage. Je ne vous parle pas des soudeurs ou des chaudronniers… » Président de Métallurgie rhodanienne, Paul Rolland se fait le porte-parole de ses confrères chefs d’entreprise qui ont toujours autant de mal à recruter.

 Cette association qui rassemble près de 400 des 2 000 entreprises de la métallurgie du Rhône s’est pourtant donné les moyens d’assurer la formation des salariés qu’elle embauche en quantité, en grande partie en apprentissage (12 000 embauches chaque année en Rhône-Alpes).

 C’est ainsi que ce syndicat patronal de la métallurgie est à la tête du plus grand centre de formation d’apprentis en la matière de France, avec l’Institut des Ressources Industrielles (lRI), installé dans le 8ème arrondissement de Lyon.

 S’il connaît une crise de vocation, le secteur ne connaît pas la crise tout court. Construit en 1992, cet établissement est en passe d’être agrandi.

Près de 8 000 personnes formées chaque année

Aujourd’hui, l’IRI dispose d’un site de 35 000 m2 dont 7 000 m2 d’ateliers où sont formés chaque année 1 200 apprentis. Si l’on y ajoute les stagiaires en formation continue qui transitent par ces locaux (5 000 par an), les jeunes en contrat de professionnalisation (250), ceux en licence pro (300) et les élèves ingénieurs (500) : près de 8 000 personnes sont chaque année formées sur ce site !

Mais cela s’avère encore insuffisant. Une extension de 6 500 m2 de ces locaux en cours va permettre d’accueillir dès la rentrée 2015, quatre cents apprentis supplémentaires dans les domaines les plus demandés.

Une partie du financement émane du Grand Emprunt

Cette extension nécessite un investissement de 20 millions d’euros financés pour 11 millions sur les fonds propres de Métallurgie rhodanienne, 4 millions d’euros étant apportés par la région Rhône-Alpes et 5 millions financés par la Caisse des Dépôts et Consignation dans le cadre du Grand Emprunt.

Cette extension sera composée de six plateaux techniques de 1 100 m2 chacun.

Innovation : ces ateliers seront configurés dans la logique d’une « usine école » : « Il s’agit de donner à tous les types de publics auxquels nous nous adressons, les moyens d’apprendre et d’exercer comme en entreprise », explique Paul Rolland. Ce sera la première « usine-école » de ce type en France, assure le président de Métallurgie rhodanienne.

L’objectif de cette extension est de s’ouvrir à de nouvelles spécialisations de formation professionnelle. Chaque atelier est dédié à l’une d’entre elle : la pharmacie industrielle, l’agroalimentaire, l’environnement et le traitement des effluents, les énergies renouvelables, la robotique, la chimie, le travail en milieu confiné…

Une des raisons de la difficulté de recrutement au sein de la métallurgie est la mauvaise image dont ces métiers n’ont pu encore, malgré des campagnes de promotion, réussi à se défaire.

C’est possible toutefois. En témoigne l’expérience de l’entreprise de métallurgie CNSE de quarante salariés, basée à Belleville. Bernard Louvet qui l’a rachetée il y a deux ans lui a donné un nouveau souffle en la faisant sortir de l’Hexagone pour lui ouvrir les marchés à l’international, en l’occurrence l’Europe. Elle vient d’ouvrir une filiale à Stuttgart.

Cette entreprise spécialisée dans les abris de chantier aménagés mobiles et fixes, les bungalows sanitaires et les bases de décontamination, est en train de construire une nouvelle usine à Taponas dans le Beaujolais pour pouvoir répondre à la demande.

On le sait, les jeunes ingénieurs à leur sortie d’Ecole rêvent d’intégrer L’Oréal ou Procter&Gamble, plutôt qu’une petite PME de la Métallurgie…

De la difficulté pour les PME à recruter de jeunes ingénieurs

Pour mener à bien ses projets de développement, Bernard Louvet avait pourtant besoin de deux élèves ingénieurs. Grâce à un contrat de tutorat renforcé avec l’ECAM (Ecole Catholique des Arts et métiers), dont Métallurgie rhodanienne a pris l’initiative, deux stagiaires ingénieurs ont pu accompagner l’entreprise.

Ainsi, une étudiante de l’Ecole Centrale de Lyon a pu participer au projet de déménagement, le second pour développer des produits innovants pour la décontamination amiante.

Cette expérience a tellement plu à la première, qu’elle a souhaité rester dans l’entreprise après son stage et vient d’être embauchée. Conclusion : il n’y a pas de fatalité…