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Norbert Dentressangle lance « l’îlot Saint-Joseph » sur le site de l’ancienne prison lyonnaise

Le transporteur routier drômois est connu. L’investisseur à la tête de la holding familiale « Dentressangle Initiatives », beaucoup moins. Pourtant l’aménagement du site de l’ancienne prison Saint-Joseph à Lyon-Confluence va lui devoir beaucoup. C’est la société immobilière au sein de laquelle il est majoritaire, Ogic, qui va construire 27 700 m2 de bureaux, d’habitations et de commerces, pour son propre compte, mais aussi pour celui de l’Opac du Rhône et celui de l’association Habitat et Humanisme. Une enveloppe de travaux estimée à 50 millions d’euros.

 Norbert Dentressangle est d’ordinaire un homme discret. Pourtant, c’était lui qui tenait véritablement la vedette, vendredi 19 avril lors de la pose de la première pierre de « l’îlot Saint-Joseph » sur le site de l’ancienne prison du quartier Perrache à Lyon. Un événement qui avait déplacé de nombreuses personnalités dont Gérard Collomb, maire de Lyon et Jean-François Carenco, préfet de Rhône-Alpes.

Entrant dans le cadre du développement du nouveau quartier de la Confluence, cette opération d’urbanisme se veut emblématique. Elle vise à la fois à conserver la partie la plus spectaculaire de cette prison construite en 1831 par le célèbre architecte Baltard, dont une ancienne chapelle, tout en offrant une gamme de bureaux et d’immeubles d’habitations, le tout assorti d’un aspect social apporté par l’association Habitat et Humanisme et l’Opac du Rhône.

 Si Norbert Dentressangle était la vedette du jour, la raison tient au fait que c’est une société immobilière, Ogic, dont la holding familiale «Dentressangle Initiatives» (siège à Lyon) est l’actionnaire majoritaire à hauteur de 80 %, qui a remporté le concours d’architectes de ce site historique.

 Outre des bureaux, le promoteur va également y construire 107 logements en acccession à la propriété, du studio au cinq pièces, répartis sur quatre bâtiments, mais encore 54 logements sociaux locatifs pour l’Opac du Rhône, et enfin une résidence intergénérationnelle rassemblant sous un même toit des étudiants et des personnes âgées se rétablissant après un séjour à l’hôpital pour le compte d’Habitat et Humanisme.

11 300 m2 de bureaux

 C’est cette même holding familiale qui sera par ailleurs, à l’issue de leur construction, propriétaire des 11 300 m2 de bureaux qui seront construits et proposés seulement à la location, pas à la vente.

 Ce projet d’îlot Saint-Joseph a passionné son groupe à deux titres, explique Norbert Dentressangle, peu avant la pose de la première pierre. « D’abord le projet lui-même : reconvertir un ensemble carcéral plus que centenaire situé au centre de Lyon, pour en faire un nouveau pôle de vie, riche de sa mixité sociale, ouvert sur la ville. »

 Il ajoute : «  Ensuite, nos équipes ont été passionnées parce que ce challenge que constitue la conduite de ce projet complexe s’inscrit parfaitement dans notre positionnement. Un projet pour lequel il faut démontrer des valeurs de créativité, de rigueur, une forte capacité d’écoute, et faire preuve de réactivité pour faire face aux aléas !»

Inauguration prévue au premier trimestre 2015

Une fois sortis de terre, tous ces bâtiments devraient être normalement inaugurés au cours du premier trimestre 2015. Ils frappent d’abord par leur hauteur.

Au centre, respectant l’architecture des anciennes prisons, respirera le poumon de cet « îlot » où s’installera Habitat et Humanisme, l’association du Père Devert, au sein de l’ancienne chapelle entourée de cours-jardins, ainsi qu’une brasserie à destination des étudiants, mais ouverte, elle aussi sur le quartier.

 Toujours à l’initiative d’Habitat et d’Humanisme, un espace culturel sera aménagé au sein même de ce site historique : il sera ouvert à des expositions et à des conférences et abritera un centre de recherche sur les enfermements de la société. Cet espace a été baptisé Emmanuel Mounier, du nom du philosophe, père du personnalisme emprisonné en 1942 à Saint-Joseph pour faits de résistance.

 Le long du Rhône, quai Perrache, s’éléveront les immeubles de bureaux HQE (Haute Qualité Environnementale) de sept/huit étages, encadrant l’ancienne entrée de la prison aux pierres dorées du Beaujolais et aux pierres blanches de Villebois, qui sera conservée. Le dessin des façades, signé Jean-Jacques Ory, veut évoquer l’architecture carcérale originelle, en alternant le blanc et le noir. Prix moyen des bureaux, à la location : 250 euros le m2.

A gauche, côté voie ferrée s’éléveront les logements, ainsi qu’un commerce. Un parking de 226 places est prévu sur le site, mais il ne comprendra pour des raisons techniques qu’un seul niveau du fait de la proximité du Rhône.

Déjà quarante logements réservés

 A droite, enfin, le long du cours Suchet, des logements, à nouveau, mais aussi quatre commerces en pied d’immeuble. Prix moyen annoncé des immeubles en accession : autour de 5 000 euros le m2. Déjà quarante d’entre eux ont été réservés par des acquéreurs « dont une majorité sont non originaires de Lyon », précise Stéphane Gouttenoire, le directeur régional d’Ogic.

 Cette opération « îlot Saint-Joseph » ne constitue qu’une partie d’un ensemble plus vaste, rassemblant également l’ex-prison Saint-Paul contiguë. L’architecture de cette seconde partie, qui accueillera les futurs locaux de l’Université Catholique, sera dévoilée prochainement. Les deux sites comuniqueront par ailleurs, car les architectes ont voulu faire de ces deux ex-prisons des lieux ouverts sur la ville. Dans la journée du moins, les habitants du quartier pourront profiter des jardins. En toute liberté…

 Photo (DL)- Le futur site, tel qu’on pourra le contempler du quai Perrache ; en médaillon :Norbert Dentressangle, entouré de Gérard Collomb, maire de Lyon et d’Emmanuel Launiau, directeur général d’Ogic.