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La société lyonnaise Axxès se positionne sur le lucratif marché de l’Ecotaxe

La menace va devenir une réalité le 1er octobre. Dés cette date la France mettra en place l’Ecotaxe issue du Grenelle de l’Environnement à raison de 12 centimes d’euro par kilomètres parcourus pour les véhicules sur de nombreuses routes nationales et même départementales, à travers un système de collecte qui constitue une vraie usine à gaz. Si les professionnels des transports et autres utilisateurs de poids-lourds de plus de 3,5 tonnes seront ponctionnés de près d’un milliard d’euros par an, certains prestataires, tels que le Lyonnais Axxès devraient pouvoir tirer leur épingle du jeu.

L’Ecotaxe était jusqu’à présent une abstraction rejetée parmi les chimères. Faux : à partir du 1er octobre prochain ce sera une dure réalité pour les professionnels des transports et tous les utilisateurs de poids-lourds de plus de 3,5 tonnes, tous assujetis.

 Cette Ecotaxe que la France met en place bien avant la plupart des pays de l’Union Européenne est une décision issue du Grenelle de l’Environnement. Une partie sera destinée à atterrir dans les caisses des collectivités locales et une autre destinée (en principe, mais rien n’est assuré : ce sera, chaque année, le choix des députés) à abonder un fonds destiné aux travaux d’infrastructures routières.

 Cette Ecotaxe sera perçue par tous les poids-lourds de plus de 3,5 tonnes empruntant un très grand nombre de routes nationales, mais aussi départemantales de notre beau pays qui n’en manque pas (en bleu sur la carte si-contre).

 Mais autant il est facile de percevoir un péage sur des autoroutes auxquelles on ne peut accéder que par des postes de péage, autant percevoir un taxe sur des routes ouvertes à tous les vents est compliqué. Avec l’utilisation d’un certain nombre de technologies, telles le GPS et le téléphone mobile GSM, on peut y arriver, les Allemands l’ont prouvé.

« Usine à gaz »

 En France, ce sera plus compliqué. D’aucuns n’hésitent même pas à parler « d’usine à gaz », vu la complexité du dispositif mis en place par le gouvernemnt pour la perception de cette nouvelle taxe. Il s’agit tout de même pour l’Etat de récupérer près d’1 milliard d’euros par an, cela aurait été trop facile de faire simple.

 Pour mener à bien cette collecte, le gouvernement a d’abord créé par appel d’offres un organisme collecteur. C’est « Eco-Move » qui a été choisi par l’Etat : il s’agit d’une filiale à 75 % des autoroutes italiennes, de SFR, de la SNCF, de Steria et de Thales. Mais au lieu de se charger lui-même de la collecte de la taxe, « Eco-Move » a préféré faire appel à des sociétés déjà spécialisées dans le domaine de la perception du péage.

 Pour faciliter tout de même les choses, il a installé des bornes le long des routes concernées, dans les zones blanches où le téléphone mobile ne passe pas.

 Comment ce système qui, dès le 1er octobre, va concerner près d’un million de camions va-t-il fonctionner ? Les entreprises possédant ces poids-lourds (de marchandises uniquement, le transport de voyageurs est exempté) devront se faire référencer auprès d’Eco-Mouve.

100 euros par mois et par véhicule en moyenne

 Les poids-lourds seront alors équipés d’un boîtier accueillant trois technologies (GPS, GSM , mais aussi micro-ondes pour le déclenchement des bornes le long des routes). Suivis en temps réel, ces boîtiers calculeront automatiquement la taxe à payer. La facture sera ensuite adressée au transporteur ou à l’utilisateur du poids-lourd. On estime le coût mensuel moyen de cette taxe à environ 100 euros par mois et par véhicule.

 Eco-Mouve a fait appel à des sociétés spécialsées pour la perception des taxes : en France, elles sont six à être à habilitées à percevoir cette future Ecotaxe.

 Parmi celles-ci, une société lyonnaise, Axxès qui, avec 45 % de part de marché du péage autoroutier est déjà leader. Cette entreprise est une filiale de sociétés d’autoroute (dont Autoroute du Sud de la France, à  29,70 %), mais aussi d’APRR, ATMB, SFTRF et SITAF et du Crédit Mutuel (25 % du capital) qui fournit les lourds équipements informatiques nécessaires.

 Axxès, société de quarante salariés et de 842 millions d’euros de chiffre d’affaires entend bien se positionner sur ce nouveau marché pour elle. Elle est donc prête à opérer et a développé pour ce faire son propre système sous la forme d’un boîtier dédié, « Viaxxès ». Mais vu la concurrence qui se profile, son président, Philippe Lassauce, estime que « si nous conservons notre part de marché actuelle, ce sera déjà une belle réussite : nous entendons rester le n°1 ».

Une période d’essai à partir de juillet

 Un marché lucratif, mais aussi doté d’un grand potentiel. S’il s’agit actuellement de collecter l’Ecotaxe en France, il faudra, lorsqu’elle sera développée par les Vingt-Sept, faire de même dans tous les pays de l’Union.

 Préparez-vous donc à cette Ecotaxe, mais sachez qu’une période de test, sans paiement effectif de la taxe sera engagé dès le mois de juillet prochain. Il faudra bien trois mois, avant le véritable lancement pour tester « l’usine à gaz » en préparation…

 illustration : 10 000 km de routes nationales et 5 000 de routes départementales seront concernées par cette Ecotaxe : comme on peut le voir sur cette carte, la plupart des accès à Lyon, comme ceux de Paris, sont concernés. En médaillon : le boîtier « Viaxxès » de la société lyonnaise Axxès.