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Après 36 année sen Bourse, le groupe Boiron annonce  sa décision de quitter la cote
Nous sommes en 1987. De nombreuses entreprises, notamment familiales de la région Rhône-Alpes s’introduisent à ce que l’on appelait alors le Second Marché, celui des valeurs moyennes de croissance, promises était-il expliqué à un grand avenir.

Comme bien d’autres, le groupe homéopathique Boiron s’y engouffre. Avec succès.

Trente-six années plus tard, le Second Marché n’est plus, et bientôt Boiron ne sera lui non plus en Bourse.

Le groupe homéopathique basé à Messimy dans le Rhône a enclenché depuis le mardi 4 juillet le processus destiné à lui permettre de sortir de la cote dans un communiqué paru après la fermeture des marchés : la famille Boiron, détient 69,9% du capital et 78,3 % des droits de vote de la société familiale.

Cette opération de retrait de la cote se ferait à travers un projet d’offre publique d’achat simplifiée (OPAS) destiné à racheter les actions restant sur le marché.

Les raisons alléguées de ce retrait de la cote par la famille Boiron ? « Le contexte de faible liquidité du titre. Le statut de société non cotée apparaît nettement plus adapté au développement du groupe qui souhaite investir significativement sur un horizon de long terme », explique la direction du Groupe.

Thierry Boiron, président du conseil d’administration, précise que l’opération « permettra une plus grande liberté dans les choix stratégiques à long terme ».

Dès le lendemain, le mercredi 5 juillet, à l’ouverture, le titre Boiron bondissait par ailleurs logiquement de 24 % à 48,95 euros.

Dividende exceptionnel

Cette OPAS se ferait en effet au prix de 39,64 euros par action, avec en sus un dividende exceptionnel de 10,36 euros par action.

Le dividende exceptionnel annoncé devra être soumis à l’approbation de l’Assemblée Générale Ordinaire des actionnaires de la société et sera versé à l’ensemble des actionnaires de Boiron préalablement à l’Opération et sous réserve de celle-ci », est-il précisé.

Ce prix de 39,64 euros par titre, net du montant de dividende exceptionnel payé avant l’ouverture de l’Offre, représenterait une prime de 36 % par rapport au dernier cours de clôture et de 41,8 % par rapport aux cours moyens des 60 derniers jours de bourse.

Intéressant pour les actionnaires qui ont conservé ces dernières années du « Boiron », sachant qu’en dix ans, le cours n’a gagné que 18 % ? La société de Bourse Oddo BHF juge, elle, « cette offre assez basse ».

Et ce , « dans la mesure où elle intègre une part de dividende, il semble en effet qu’elle ponctionne une partie de l’actif de la société (cash net à fin 2022: 229 ME, soit 13,2 euros/action), dont chaque minoritaire est lui-même partiellement propriétaire, moyennant quoi, le cash de la société ne peut être une constituante de l’offre pour présenter la prime offerte. »

Bref, pour elle, « c’est un peu comme si le cash de la société servait à la racheter en partie »…

A suivre…

Photo-Valérie Lorentz-Poinsot, directrice générale de Boiron.