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Vignal inaugure une usine de 11 500 m2 à Corbas : la tête de pont d’une ambition mondiale

Il s’agit de la plus grande usine construite dans la Métropole lyonnaise cette année : 11 500 m2, ce qui a nécessité un investissement de 15 millions d’euros. Basée à Corbas, elle va permettre au groupe Vignal Lightning Group d’accélérer son développement international. Cette ETI de 400 salariés exporte 70 % de sa production !

Une nouvelle économique est passée quelque peu inaperçue, il y a peu. Pour la première fois depuis 2009, le solde entre les fermetures et les création d’usines a été positif dans l’Hexagone au cours des deux derniers trimestres (* )

Mieux même : c’est aussi la première fois que l’industrie ne détruisait pas d’emplois. Même si le chiffre reste faible, il s’agit d’une vraie inflexion : 150 emplois ont ainsi été créés. C’est peu, mais encourageant.

Comme pour souligner cette nouvelle tendance, la société Vignal, basée à Corbas dans l’est lyonnais a inauguré en grande pompe une usine flambant neuve, mercredi 23 novembre.

Et en l’occurrence, il ne s’agissait pas d’une petite unité : 11 500 m2, ce qui a représenté un investissement de 15 millions d’euros. Un doublement de l’usine originelle de Vignal.

 Quatre-cents salariés

« Cette nouvelle usine, c’est notre manière de répondre à tous ceux qui disent que l’on ne peut plus construire d’usines en France, qu’il y a trop de contraintes. Nous le prouvons aujourd’hui : c’est faux, le volontarisme paie ! « , s’enflamme, passionné, Jean-Louis Coutin, le président de Vignal Lightning Group, une entreprise fondée en 1918 qui emploie 400 personnes.

Il s’agit là d’une usine où l’on produit des systèmes d’éclairage et de signalisation (produits de signalisation, feux arrière, feux de position, etc.) pour des véhicules industriels et commerciaux. Elle fonctionne 362 jours sur 365.

 Rien à voir avec l’usine sombre et encombrée d’hier : elle ressemble presque à une clinique, tant le sol blanc est immaculé, tandis que les salariés affairés autour des machines portent des blouses blanches.

C’est aussi une usine flux tendu avec une gestion informatique sophistiquée, déjà une usine du futur : pas plus de trois jours de stocks…

Bref, une usine correspondant parfaitement aux standards internationaux d’aujourd’hui.

On y pratique toutes les opérations d’une usine classique, le moulage, la soudure, le montage, etc. ; mais on y trouve aussi le siège de Vignal Lightning Groupe, ainsi qu’un centre de Recherche & Développement.

 Une usine aux USA, une autre en Chine

Cette usine va constituer. la tête de pont de Vignal qui depuis 2013 a décidé de prendre le tournant international en matière de production  » Notre stratégie est de proposer à nos clients de les accompagner dans leur mondialisation : le savoir faire, la matière grise restera à Corbas, mais la production pour des raison de réactivité, de souplesse, sera réalisée aux Etats-Unis pour les besoins américains et en Asie pour les besoins asiatiques « , explique Jean-Louis Coutin.

 Nécessaire car Vignal exporte 70 % de sa production !

Vignal a pour ce faire, racheté ces dernières années, deux sociétés. En 2014, avec l’appui de son nouvel actionnaire, le fonds Eurazeo PME (71 % du capital), elle a acquis ABL Light, le leader européen des feux de travail pour véhicules industriels, basée à Caen.

 Et cette année, elle a jeté son dévolu sur une entreprise suisse, CEA SA, basée à Rancate, spécialisée dans les gyrophares et les produits de sécurité pour véhicules spéciaux, ce qui lui permet d’élargir sa gamme.

Pour mener à bien cette internationalisation, deux usines sont en train de voir le jour dans le Wisconsin aux Etats-Unis (elle fonctionne déjà : trente salariés) ; une seconde est en construction à Changzhou, ville située près de Shanghai en Chine.

 Cent millions d’euros de chiffre d’affaires en 2017

Vignal a réalisé en 2015, 82,5 millions d’euros de chiffre d’affaires. La société devrait approcher, en 2017, les 100 millions d’euros.

 N’en déplaise aux adeptes du déclinisme, l’industrie n’est pas morte, mais pour survivre à la concurrence mondiale, elle doit se réinventer profondément…

(*) Source : cabinet Trendeo