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La lutte contre le cancer a suscité la création de 75 entreprises en Auvergne-Rhône-Alpes

Contrairement à d’autres pathologies, la lutte contre le cancer est dans la région essentiellement le fait de start-up, même si certaines comme Erythech ont désormais plus un profil de PME. Sur ces 75 entreprises, 19 ont été suscitées par le CLARA qui fête ses quinze années d’existence.

Avant même les maladies cardio-vasculaires, les cancers sont la première cause de mortalité en France, représentant près de 30 % de tous les décès. Un problème lourd, donc, de santé publique, avec 400 000 nouveaux cas recensés chaque année et 150 000 décès dans l’Hexagone, dont 19 000 en Auvergne-Rhône-Alpes.

D’année en année, on soigne mieux le cancer. Ainsi, sur la période 2005/2012, le taux de mortalité a diminué de 2,9 % chez l’homme et de – 1,4 % chez la femme. Mais c’est lent, encore trop lent.

Ce rythme va-t-il s’accentuer ? Ce n’est pas exclu, car face à cette maladie, depuis une quinzaine d’année, la région, notamment, a su s’organiser.

Au cœur du système de lutte, se trouve une structure née en 2003 et qui fête donc cette année le quinzième anniversaire de sa création, le CLARA : Cancéropôle Lyon Auvergne Rhône-Alpes. Une structure qui, par exemple, à l’instar d’un pôle de compétitivité, a été créé avec toutes les parties prenantes de la lutte contre le cancer. Il regroupe, pour maximiser ses résultats, l’écosystème qui au fil des années s’est créé pour lutter contre ce fléau : les chercheurs, les entreprises, les universitaires, les centres hospitaliers.

236 millions d’euros

La lutte contre le cancer a représenté depuis quinze ans, 236 millions de fonds de l’Etat et des collectivités locales dont 124 millions d’euros provenant de l’Institut National du Cancer.

Dirigé par Olivier Exertier, secrétaire général et présidé par Véronique Trillet-Lenoir, présidente du directoire, le CLARA a les moyens de son ambition : avec son budget de 3,2 millions d’euros, il regroupe une dizaine de salariés.

Véronique Trillet-Lenoir et Olivier Exertier

Depuis sa création, les publications scientifiques des différentes équipes qui luttent contre le cancer dans les laboratoire ont fortement augmenté, de même que les brevets déposés.

L’un des rôles du CLARA est de favoriser le passage de la recherche académique sur le cancer pour qu’elle se transforme en avancées thérapeutiques enrichissant les protocoles de soins.

D’abord avec son dispositif « preuve du concept », permettant le financement de projets collaboratifs public-privé. Et puis via les transferts de brevets vers les entreprises privées. En matière de cancer, ce sont essentiellement des start-up.

Soixante-quinze sont nées à ce jour en Auvergne-Rhône-Alpes, un chiffre qui a beaucoup crû ces dernières années. Sur ce nombre, dix-neuf entreprises, représentant 632 emplois et pesant 400 millions d’euros de chiffre d’affaires, sont issues en fait du CLARA. Dans ce que l’on pourrait dénommer « l’économie du cancer », cette structure joue donc un rôle loin d’être négligeable.

Erythech Pharma : 320 millions d’euros de levées de fonds

Ce socle solide est en train de susciter des PME, voire, pourquoi pas, à l’avenir, des ETI. C’est le cas d’Erytech Pharma, accompagné dès le départ par le CLARA et qui s’est distingué en levant 144 millions de dollars lors de sa cotation au Nasdaq américain : 320 millions d’euros de levée de fonds, au total, en 2017 !

Son concept : développer des médicaments en encapsulant des molécules thérapeutiques dans des erythrocytes, le nom savant des globules rouges. Cette innovation ouvre la voie à une nouvelle génération de médicaments pour le traitement des pathologies graves.

D’autres futurs Erytech Pharma figurent sans doute parmi les actuelles start-up nées dans la région dans cet écosystème qui prouverait, il est vrai, encore plus son efficacité, si le taux de mortalité dû au cancer accentuait encore son recul…