Incity : les travaux de construction de la plus haute tour de Lyon bientôt lancés

Un total de 44 145 m2, trente-neuf étages dont deux consacrés à des restaurants inter-entreprises offrant 1 400 repas par jour et 2 700 postes de travail. S’agit-il d’une tour du quartier d’affaires de la Défense à Paris ? Non, : cette description correspond à la future plus importante tour de la Part-Dieu à Lyon, au nom de code « Incity ».

 C’est décidé : elle sera construite. Suite au feu vert de la SNCF qui va louer la moitié des étages (22 000 m2) à travers un bail long terme, le promoteur lyonnais Sogelym Dixence a décidé de lancer la cosntruction de cette future tour de 200 m, reléguant le « Crayon » à une altitude inférieure de 35 mètres et la Tour Oxygène,  la dernière en date, de 85 mètres.

 Cette décision constituait en fait un secret de polichinelle depuis qu’à la demande du même Sogelym Dixence, le groupe Bouygues avait déconstruit proprement (il y avait de l’amiante) et totalement la tour UAP qui se trouve à l’angle du cours Lafayette et de la rue Garibaldi, à deux pas des Halles Paul Bocuse. C’est de ce site qu’Incity, surmontée d’une flèche de vingt mètres, s’élancera dans le ciel lyonnais.

 Mais pour que Jean-Claude Condamin, le président fondateur et principal actionnaire de Sogelym Dixence décide de lancer la construction, il fallait boucler le financement de cette tour dont le budget s’établit à ce jour à près de 250 millions d’euros !

 La Banque de Chine parmi les financeurs

 A l’arrivée, ce financement est à 60 % constitué par un emprunt levé par un pool bancaire composé de quatre établissements financiers dont deux régionaux : la Banque cantonale de Genève, le CIC Lyonnaise de Banque, la Caisse d’Epargne Rhône-Alpes et une nouvelle venue récemment implantée à Lyon qui signe là sa première grosse opération : la Banque de Chine.

 Pour financer les 40 % restants, Sogelym Dixence innove en lançant une émission obligataire intégralement souscrite par une filiale du Fonds Perella Real Estate IILP. Ce montage financier complexe a nécessité de nombreux conseils (*).

 Ce bouclage du dossier va permettre la pose de la première pierre le jeudi 11 avril par Gérard Collomb, maire de Lyon qui verra là un de ses rêves d’élu se réaliser.

 A n’en pas douter, cette tour sera la plus haute de Lyon et l’une des plus élevées de l’Hexagone (la Tour Montparnasse à Paris culmine à 210 mètres).

  BBC, HQE, BREEAM…

 Pourtant son originalité ne résidera pas seulement dans sa seule taille. Cette future tour signée du cabinet d’architecte Valode & Pistres et AIA se veut la plus verte de toutes les tours françaises. Jean-Claude Condamin, son promoteur veut rassembler en son sein les techniques les plus performantes en termes de développement durable.

 Elle devrait donc truster les labels dédiés. Elle devrait bien sûr être BBC (Bâtiment Basse Consommation), mais aussi HQE (Haute Qualité Environnementale), mais encore BREEAM Excellent (un label anglo-saxon très prisé les promoteurs des immeubles verts). Tel est du moins l’objectif visé.

 Pour ce faire, l’immeuble adoptera une « double peau » permettant une ventilation naturelle, ainsi qu’une protection solaire mobile. La quasi-totalité des bureaux seront en outre éclairés par la lumière du jour.

 Aucun parking souterrain

 A l’arrivée, la consommation par m2 devrait être inférieure à 90 kwh par an. Il faut savoir que les immeubles plus anciens montent en consommation jusqu’à 400, voire 500 kwh/an au m2.

 Dans ce même état d’esprit, le promoteur a tout misé sur les transports en commun et-c’est assez gonflé, il faut le dire- la tour ne bénéficiera d’aucun parking souterrain, hormis 70 places en amodiation pendant soixante ans dans le parking proche dit des Halles.

 Reste à Bouygues à qui a été dévolue la construction d’Incity de parvenir à cet objectif. Il a un peu plus de deux ans et demi pour y arriver, l’inauguration étant programmée pour le dernier trimestre 2015.

 Gérard Collomb qui avait annoncé dès 2008 cette tour dont la construction avait reculé d’année en année, est évidemment ravi. Ce sera pour lui « le signal architectural fort du quartier : elle constituera l’un des immeubles emblématiques de la skyline inscrite dans le projet Part-Dieu qui prévoit une profonde mutation de ce quartier d’affaires. » Si on lit bien entre les lignes, ce ne sera pas la dernière tour à s’élever dans le ciel lyonnais : d’autres suivront…

 (*) Les conseils : Sogelym Dixence était conseillé par le cabinet Lefèvre Pelletier & Associés ; Perella Wieberg Partners par Allen & Overy, le cabinet Lacourte Balas Raquin, CJP Partners et Me Ginisty ; le pool bancaire par le cabinet Field Fisher Waterhouse, Me Alcaix à Lyon et Brumm & Associés. Pour le bail, le bailleur était conseillé par Wragge and Co, Me Alcaix à Lyon et la SNCF par Me Bresjanac à Paris.