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“Time for planet” à Lyon a déjà récolté près de 3 M€ : les cinq premières start-up financées pour sauver la planète

“Time for Planet” : cette initiative à la fois citoyenne et entrepreneuriale est issue des cerveaux de six jeunes entrepreneurs de la région lyonnaise, cinq garçons et une fille, qui à eux seuls sont déjà à l’origine d’une quinzaine de start-up : ils avaient vraiment envie de s’impliquer dans la lutte contre le dérèglement climatique (1).

Il y a plus d’un an de cela, ils ont décidé d’unir leurs forces, leurs compétences et leurs réseaux pour lancer ce concept un peu fou de “Time for the Planet”.

Leur but est en effet pour le moins ambitieux : lever un milliard d’euros à travers le crowdfunding dans les cinq à dix ans à venir, et de les investir, afin de créer ou financer une centaine d’entreprises vertes, à même de contribuer à lutter contre les émissions de gaz à effet de serre.

À mi-chemin entre Fonds d’investissement dans la green économie et une start-up écolo, le fonds a d’ores et déjà levé près de 3 millions euros auprès de plus de 18 000 actionnaires.

Les statuts de “Time for Planet” stipulent que c’est un comité scientifique de 14 membres qui flèche les investissements et choisissent les entreprises aidées financièrement.

Mais pour parvenir à cette sélection, les 18 000 associés et contributeurs ont étudié auparavant près de 150 projets ; avant d’en sélectionner dix.

C’est parmi ces dix projets que le comité scientifique a effectué son choix.

Ces cinq innovations qui se sont détachées du lot sont :

Leviathan Dynamics

Les systèmes de réfrigération et climatisation représentent une double source d’émissions de gaz à effet de serre de part leur consommation électrique et l’utilisation de gaz fluorés, au pouvoir de réchauffement jusqu’à 15 000 fois supérieur au C02. Leviathan Dynamics utilise le plus naturel des réfrigérants : l’eau. En développant un cycle à compression mécanique de vapeur d’eau innovant, les gaz réfrigérants qui aggravent le réchauffement climatique sont éliminés et la consommation énergétique est réduite de 30 %.

Entent

Dans nos industries, 70 % de l’énergie consommée est perdue sous forme de chaleur. A l’heure actuelle, les technologies permettent de valoriser ces chaleurs en électricité, mais uniquement à partir de 150 °C. Entent rend possible la valorisation des déchets thermiques jusqu’alors inexploitables, dès 60 °C. Mettant en œuvre un nouveau cycle thermodynamique avec des écoulements de fluide organique pulsés, cette technologie offre une capacité de fonctionnement efficiente à basse température.

Rainbow Ecosystem

Le secteur du bâtiment est un acteur majeur du climat du fait des consommations énergétiques et des émissions de gaz à effet de serre qu’il engendre. Rainbow Ecosystem industrialise la construction de maisons passives, à base de ressources naturelles, locales et renouvelables. La conception et le procédé de fabrication de panneaux préfabriqués, combinant astucieusement paille compressée, bois et mélange argileux, permettent d’apporter une frugalité en énergie, matière et technicité.

Aredox

La montée en puissance des énergies renouvelables ne pourra se faire sans capacités de stockage adéquates. Aredox apporte une réponse aux problématiques d’intermittence. Grâce à une conception originale, ce procédé électrochimique permet un stockage massif de l’électricité, tant sur des périodes courtes (nuit/jour) que longues (été/hiver). Pensé pour être durable, il se compose exclusivement d’éléments recyclables et ne présente aucun risque d’incendie ou d’explosion.

Project Vesta

Pour respecter l’Accord de Paris, la captation carbone n’est plus une option mais une nécessité. Project Vesta favorise un phénomène naturel de captation massive de CO2. L’énergie mécanique des vagues est utilisée pour accélérer la dissolution d’olivine, une roche volcanique à très fort pouvoir de séquestration.

Cette configuration apporte une double solution à la lutte contre le réchauffement climatique car cette réaction se traduit par la captation directe de CO2 mais également par la désacidification des océans, ce qui en augmente les capacités naturelles de puits de carbone.

Vidéo : la présentation des sélectionnés : https://drive.google.com/drive/folders/1jAR9qQU7yEoCoWIsKG-At779OHoLiUph

(1) Ils ont pour nom Arthur Aubœuf (BrainBox) ; Mehdi Coly (Automate.me) ; Coline Debayle (Artips) ; Denis Galha Garcia (Vert de Mousse) ; Laurent Morel (Eurêka), et Nicolas Sabatier (Houblon du Moulin) (photo).

(2) Les experts Comité Scientifique, composé de 14 membres bénévoles, issus des plus grands laboratoires de recherche européens et aux expertises très variées :

  • Philippe Drobinski, Directeur du LMD et cofondateur de Energy4Climate
  • Claire Chenu, Directrice de Recherche INRAE
  • Frédéric Mougel, Directeur Scientifique du CNRS Innovation
  • Eric Bergé, Expert pour le Shift Project
  • Philippe Ruffin, Start-up program Manager au CEA
  • Eliéta Carlu, Directrice chez Allice (Alliance Industrielle pour la Compétitivité et Efficacité Énergétique)
  • Virginie Boutueil, Directrice adjointe du LVMT (Laboratoire Ville Mobilité Transport)
  • Stéphane Chatelin, Directeur de négaWatt
  • Pierre Michel, Expert National détaché au sein du FCH JU (Fuel Cells & Hydrogen Joint Undertaking)
  • Marjory Wachtel, Experte évaluatrice pour la Commission Européenne
  • Thomas Gibon, Research and Technology associated du LIST (Luxembourg Institute of Science and Technology)
  • Joël Gréa, membre du Climate Reality Leadership Corps
  • Caroline Gervais, Experte de la démarche FSSD (Framework Strategic Sustainable Development)
  • Christophe Goupil, Directeur scientifique du Campus de la Transition