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Bouygues Télécom, seul opérateur à lancer à Lyon l’expérimentation de la 4G

L’effet Free ? L’occasion en tout cas de prendre une longueur d’avance technologique et in fine commerciale. Tandis qu’Orange vient de lancer un test 4 G à Marseille, Bouygues a choisi Lyon pour faire de même dès le 25 juin auprès de 500 personnes, la dernière frontière de la téléphonie mobile : la 4 G, visant à donner à votre smartphone ou à votre tablette la vélocité de votre ordinateur domestique. Mais pour quoi faire ?

Dès le 25 juin, cinq cents journalistes, clients entreprises ou salariés de Bouygues Télécom vont découvrir pendant six mois la dernière frontière en date de la téléphonie mobile, la 4 G.

 Le plus petit des opérateurs français a décidé de lancer très rapidement la 4 G et a demandé à tout ce petit monde qu’il a doté de smartphones Samsung et d’une tablette Galaxy Tab, de tester pour la première fois d’ici la fin de l’année le très haut débit mobile. « Nous allumons à Lyon le réseau 4 G le 25 juin », s’enflamme Yann Paccard, le directeur régional de Bouygues Télécom qui compte 150 salariés en Rhône-Alpes.

 Les cinq cents « testeurs » lyonnais seront aussi dotés de « hot spot » du Chinois ZTE, en l’occurrence des bornes Wi-Fi nomades, qui permettront de faire arriver du très haut débit mobile sur des terminaux non compatibles a priori.

 Une fois cette phase de tests réalisée et les éventuels bugs du réseau détectés, la 4 G sera mise à la disposition du grand public dès le 1er janvier 2013.  A la fin de l’année 2012, 50 % du territoire et 70 % de la population auront été alors couverts, Bouygues élargissant ensuite sa couverture.

 Pourquoi donc cette volonté de Bouygues de bousculer les étapes et être le premier à lancer son réseau 4G, alors ques seules la Suède, les Etats-Unis et le Japon y ont, à ce jour, déjà goûté ?

 En fait, l’enjeu est certes technique, mais surtout commercial : il s’agit pour l’opérateur de se différencier et de distancer Free, son nouveau concurrent qui en quelques mois a taillé des croupières aux opérateurs sur le marché, en cassant les prix, piquant aux opérateurs, 2,2 millions de clients en à peine deux mois.

 Mettre en avant la qualité de leur infrastructure est, du point de vue des acteurs historiques, un des meilleurs arguments commerciaux dont ils disposent.

 Lors d’une démonstration effectuée à l’Insa de Lyon, les équipes de Bouygues Telecom ont démontré que dans des conditions optimales, les tablettes et smartphones 4G peuvent se connecter à Internet avec un débit proche de celui que permet l’accès au Web fixe avec de la fibre optique : soit près de 100 Mb/s.

 En réalité, le débit moyen en conditions réelles (en mobilité, quand beaucoup d’autres terminaux sollicitent également l’antenne-relais) sera plutôt de l’ordre de 20 Mb/s, ce qui représente tout de même près de trois fois le débit de l’ADSL.

 La 4G devrait donc constituer un saut technologique par rapport à la 3G, non seulement en terme de débit, mais aussi en temps de réponse du réseau, nettement plus rapide.

Mais, la 4 G, pour quoi faire ?

 Yann Paccard, le responsable de Bouygues Télécom Rhône-Alpes y voit un certain nombre d’utilisations. D’abord à l’instar des Américains, particulièrement téléphages, la possibilité de regarder avec un plus grand confort toutes les chaînes TV, ainsi que la Vidéo à la Demande (VOD).

 Il y voit aussi grâce au « hot spot » 4 G, la possiblité à terme de se dispenser de la box (Bbox chez Bouygues), l’utilisateur bénéficiant en fait d’une sorte de box mobile « se baladant avec vous ».

 La troisième application est issue de cette constatation : les données (datas) hors voix explosent à chaque nouvelle génération de téléphonie mobile. Or, elles sont très gourmandes de bandes passantes : « La norme 4 G permettra de consommer à profusion de l’Internet sur son smartphone ou sa tablette », pronostique le responsable régional de Bouygues.

 Et en dernier lieu, s’adressant à la clientèle entreprise : « On pourra y ajouter l’ensemble des applications business que chaque entreprise pourra souhaiter : elles vont pouvoir se généraliser. »

 A quels tarifs ? Trop tôt encore pour le dire, regrette Yann Paccard, mais on peut imaginer qu’au démarrage, la 4 G sera relativement chère.

 Mais commercialement, le responsable régional de Bouygues Télécom reste optimiste : « On a constaté que les clients lntégraient chaque saut technologique encore plus vite que le précédent, alors… »

(Photo  DL) : Yann Paccard, directeur régional Rhône-Alpes de Bouygues Télécom.