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Comment un immeuble de bureaux et d’appartements (très vastes), proche de Bellecour s’est transformé en 47 studios étudiants

Pour Michel Le Faou, adjoint à l’urbanisme de la Ville de de Lyon, il s’agit là d’une opération exemplaire illustrant la volonté de la municipalité de densification de l’habitat et de mixité sociale au sein même de la Presqu’île lyonnaise. Les promoteurs Coquerel/Capelli ont réussi à conserver le caractère d’un superbe immeuble rue du Plat tout en y logeant des étudiants en nombre…

Porche imposant, l’immeuble en pierres de taille datant de 1826, situé au 29 de la rue de Plat, à deux pas de la place Bellecour à Lyon (100 mètres) est de toute beauté. Une histoire riche : il a dans le passé hébergé de « Grands Hammans Lyonnais », puis un hôtel, le « Claridge », avant d’être acquis par l’Université Catholique de Lyon dans les années 50.

 Un investissement de 1,6 million d’euros

 Il était la propriété de l’Université Catholique qui l’a revendu pour s’installer sur l’ancien site des anciennes prisons. On trouvait jusqu’à présent en son sein des bureaux de l’Université Catholique et deux vastes appartements. Un immeuble que l’on pourrait donc parfaitement caractériser de « sous-peuplé ».

 Désormais ce n’est plus le cas. Il accueille quarante-sept studios étudiants, au loyer de 315 euros (hors charges), avec parquet d’origine restauré, meublés et dotés de cuisines équipés ; mais aussi trois locaux commerciaux, un cabinet d’avocat, ainsi qu’une clinique d’esthétique.

 -Le tout signé de l’architecte Stéphanie Caille, représente un investissement de 1,6 million d’euros.

 Une opération « emblématique » pour Michel le Faou, adjoint à l’urbanisme de la Ville de Lyon et vice-président de la Métropole. « Cette opération est exemplaire, à la fois en matière de diversification de l’occupation, mais aussi par le densification d’un immeuble jusqu’à présent peu occupé. Il représente un nouvel équilibre en terme de logements proposés et conventionnés, apportant à la Presqu’île une nouvelle population… »

 Et d’ajouter : « Les promoteurs ont su conserver le cachet de l’immeuble, indispensable dans ce secteur classé au Patrimoine Mondial de l’Unesco, tout en faisant en sorte que contrairement à beaucoup d’autres villes dans le monde, ce classement ne transforme pas la Presqu’île en quartier musée, mais en un lieu bien vivant ! »

 Deux promoteurs à la manœuvre : Christophe Cocquerel et Christophe Capelli

 Les promoteurs à l’origine de tant de louanges, sont en fait deux : Christophe Cocquerel à la tête d’une société spécialisée dans l’immobilier locatif, « Oscar Développement » et le promoteur Christophe Capelli, président du groupe éponyme coté en Bourse, depuis 2004.

 Ils ont créé une société commune spécialisée dans la rénovation de bâtiments anciens en habitation, « avec un objectif prioritaire, trouver chaque fois l’emplacement stratégique… », précise Christophe Cocquerel.

 Avec cet immeuble de la rue du Plat, ils n’en sont pas à leur coup d’essai : ils ont déjà rénové une maison de retraite d’Ecully en une résidence de cinquante logements pour jeunes actifs ; un immeuble de bureaux de Villeurbanne en une résidence de cent-douze appartements ; voire encore à Bourg-en-Bresse rénové d’anciens locaux de la Faculté en quarante logements.

 Leur prochaine opération-1er coup de pioche, le 2 janvier- concernera la rénovation d’une résidence de 70 logements rue Garibaldi à Lyon.

 Originalité supplémentaire : l’immeuble du 29 rue du Plat a été commercialisé par le tandem Cocquerel/Capelli en « démembrement social » : il s’agit en l’occurrence d’un adossement des deux investisseurs à un opérateur social, : la Semcoda (*), une société d’économie mixte qui assume la gestion, l’entretien et les charges financières de l’immeuble en partenariat avec Fac Habitat.

 Bref, un parfait partenariat public/privé…

 (*) Société d’économie mixte du Département de l’Ain.