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La société lyonnaise Biossun choisit Sassenage pour édifier son unité de production de terrasses bioclimatiques

Pas question d’aller en Chine. Frédéric Foretti, Pdg de Biossun, une société lyonnaise qui a développé un concept de terrasses bioclimatiques, a fait le choix de Rhône-Alpes et plus précisément de Sassenage près de Grenoble pour fabriquer lui-mêmes ses produits. L’unité de fabrication qui vient de démarrer devrait être agrandie dès 2016 pour répondre à la forte croissance de la société : 30 % l’an.

 Le jury du dispositif « Lyon Ville de l’Entrepreneuriat » chargé de décerner le label très convoité de « Pépites » et de mettre en avant de futures ETI (Entreprises de Taille Intermédiaire) avait vu juste. Dotée de ce label, la société Biossun dont le siège est basé à Caluire, dans le Grand Lyon, a répondu aux espoirs mis en elle.

 Créatrice de la terrasse bioclimatique, elle a créé ex-nihilo un marché tout neuf dans lequel se sont engouffrés depuis …une trentaine de concurrents.

 La société a inventé un concept de couverture de terrasses en utilisant des lames d’aluminium motorisées. Il suffit d’y adjoindre une petite station météo interne pour que les lames se ferment ou s’ouvrent automatiquement en fonction du soleil ou de la pluie.

 Une croissance de 30 % l’an

 Leader en France, Biossun qui connaît une croissance de 30 % l’an n’entend pas ralentir son rythme de croissance.

 Leur entreprise ayant désormais atteint une taille critique, les dirigeants de Biossun ont décidé de ne plus faire fabriquer leurs terrasses par des sous-traitants, mais de créer leur propre unité de fabrication en Rhône-Alpes. « La très grande majorité de nos sous-traitants étaient en Rhône-Alpes. Nous restons en Rhône-Alpes », lance Frédéric Foretti.

 Lesdits dirigeants ont jeté leur dévolu sur une usine de 1 600 m2, libérée par ses précédents occupants et basée à Sassenage près de Grenoble. Ils viennent de procéder à une extension de 350 m2. Un site qui recèle le grand avantage de se situer à proximité du seul sous-traitant qui ait été conservé, la société Saunier-Plumaz qui assure la dernière opération de finition des stores d’aluminium : le laquage.

 Elle est située à quatre-cents mètres de la nouvelle unité de fabrication. Pour plus de sécurité, Biossun est entré au capital de ce spécialiste de la peinture industrielle, à hauteur de 28 %, à égalité, avec le second donneur d’ordre de l’entreprise, PortAlp, qui a fait de même. L’idée : des deux partenaires : assurer la pérennité de ce maillon essentiel en prenant la majorité du capital.

 Toutes les étapes de fabrication

 Toutes les étapes préalables permettant de fabriquer les systèmes de terrasses à lames d’aluminium sont effectuées à Sassenage. Après réception de la matière première, les lames sont percées, coupées pour être adaptées aux besoins de chaque client, dotées de télécommandes, emballées et expédiées.

 Cette usine de fabrication a représenté un investissement de 650 000 euros dont 500 000 euros pour les seules machines.

 Frédéric Foretti reconnaît que lui et les deux autres co-créateurs de l’entreprise, Jean-Paul Sibellas (stratégie financière) et Alex Biszenski (direction technique) ont d’abord regardé vers la Chine. : « Je dois avouer franchement que nous avons étudié une délocalisation de notre production. Mais nous y avons trouvé que des inconvénients : les produits sont mal contrôlés, la qualité est aléatoire, en outre, le transport d’une durée de cinq à six semaines nous pénaliserait : les clients sont de plus en plus exigeants et demandent à être servis très rapidement. »

 En revanche, même si les coûts sont plus importants, le Pdg de Biossun ne voit, en revanche, que des avantages à la création de cette usine en Rhône-Alpes: « Nous sommes à tous points de vue dans une logique de flux tendus, au niveau financier, mais aussi au niveau de la production qui demande des délais très courts. On ne peut pas demander à un client un délai de quatre mois pour le livrer : il irait voir le concurrent. Dans ce cadre, seule la fabrication en France répond en fait à cette logique ».

 Une future extension d’ores et déjà programmée

 L’unité de fabrication a nécessité l’embauche de dix salariés. Un terrain de 2 500 m2 a d’ores et déjà été acquis pour une future extension. «  Nous devrions arriver à 20 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2018. Les stores métalliques sont en train de remplacer les stores en toile. Or, il s’agit là d’un marché de 3 milliards d’euros pour la seule France. Et puis, nous entendons aussi nous développer à l’export, en Europe et au Maghreb », ajoute Frédéric Foretti.

 La société a lancé un plan de recrutement : elle cherche encore des logisticiens, des manutentionnaires, des spécialistes du contrôle qualité. « A terme, nous allons avoir besoin de quinze personnes supplémentaires », assure le Pdg.

 Il explique avoir des contacts -avec d’autres confrères chefs d’entreprise qui envisagent, eux, de rapatrier leur fabrication de Chine vers la France. « Mais pour l’heure, ils hésitent. Tout désormais, avec le pacte de compétitivité, va se jouer sur la confiance…»