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Gaz vert, déjà 45 unités de méthanisation dans la région : Auvergne-Rhône-Alpes, pionnière de la décarbonation

La région Auvergne-Rhône-Alpes s’impose comme une région clé dans le développement des gaz verts, avec des objectifs ambitieux pour réduire les émissions de CO2 et favoriser la transition énergétique. La méthanisation, processus de production de biogaz à partir de déchets organiques, joue un rôle majeur dans cette dynamique.

D’ici 2030, la région Auvergne-Rhône-Alpes vise une capacité de production de gaz vert de 4 TWh, l’équivalent de plus d’un million de logements chauffés. Pour y parvenir, elle mise sur l’innovation et le soutien aux projets locaux. Aujourd’hui, 45 unités de méthanisation injectent 483 GWh de biométhane dans le réseau régional chaque année, permettant notamment de faire circuler 1 932 bus au bioGNV.

La région bénéficie d’un tissu économique dynamique et créateur d’emplois, avec 400 entreprises implantées dont 200 actives dans le secteur du biogaz, générant 35 000 emplois. En 2023, 11 nouvelles unités de méthanisation entreront en service, avec 117 projets en cours. Pour accompagner cette croissance, GRDF investit massivement : plus de 119 millions d’euros pour moderniser le réseau, déployer des compteurs communicants et soutenir la transition énergétique.

100% de biogaz d’ici 2050

La ville de Lyon s’inscrit également dans cette démarche, avec pour objectif la neutralité énergétique d’ici 2030. Depuis le 1er janvier, 25% du gaz consommé pour chauffer les écoles et autres bâtiments publics provient du biogaz. GRDF ambitionne d’atteindre 100% de biogaz d’ici 2050. La méthanisation permettrait de réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre, tout en valorisant les déchets agricoles et les effluents.

Dans la Métropole de Lyon, plusieurs projets de méthaniseurs sont en cours. D’ici 2028, la station d’épuration de Pierre-Bénite accueillera un méthaniseur avec une capacité de production de 48 GWh par an. Un projet similaire est prévu pour la station d’épuration de Saint-Fons, avec une production d’environ 50 GWh par an d’ici 2030.

Les acteurs locaux sont conscients des défis à relever pour assurer la pérennité de cette filière. Le coût du biogaz reste plus élevé que celui du gaz conventionnel, avec un surcoût de 3% pour la ville de Lyon et de 30 à 35% pour les particuliers. Néanmoins, avec la hausse des besoins énergétiques et la nécessité de diversifier les sources d’énergie, le mix énergétique apparaît inévitable.

Si pour GRDF le gaz vert représente une solution prometteuse pour la décarbonation et la transition énergétique en Auvergne-Rhône-Alpes, il est essentiel de prendre en compte les préoccupations des riverains. En effet il subsiste de nombreuses méfiances concernant les émanations de mauvaises odeurs, les fuites de gaz et la qualité du digestat (résidus, ou déchets, issus de la méthanisation des déchets organiques).

Les acteurs du secteur doivent ainsi travailler en étroite collaboration avec les communautés locales pour mettre en place des mesures efficaces visant à minimiser les impacts négatifs sur l’environnement et la qualité de vie des habitants.