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Tronics, 2ème introduction en Bourse de l’année, veut surfer sur le marché des objets connectés

Assise sur vingt-cinq familles de brevets, la société grenobloise Tronics s’introduit début février sur le compartiment Alternext de la Bourse. Cette société high tech de 11, 6 millions d’euros de chiffre d’affaires qui vise les 40 millions en 2018 ne manque pas d’arguments pour séduire les investisseurs.

Après la biotech lyonnaise Poxel, la hightech grenobloise Tronics entre en Bourse. Si ce rythme perdure, le nombre des introductions pourrait bien être supérieur en 2015 qu’en 2014.

Suite à la bonne tenue actuelle des marchés boursiers, Poxel et Tronics qui avaient préparé le terrain dès la fin de l’année 2014 et étaient dans les starting -blocks, attendaient la bonne fenêtre de tir.

C’est parti depuis quelques jours pour Poxel qui a grillé la politesse à Tronics.

Cette dernière verra, elle, sa cotation démarrer le vendredi 13 février. De bon augure ?

Les responsables de cette société high tech installée sur le marché des nano et des microsystèmes visent le compartiment boursier des valeurs de croissance, en l’occurrence, Alternext.

Le fourchette de prix qui sera proposée aux investisseurs comme aux particuliers oscille entre 10,80 et 13,20 euros. Plus d’une million d’actions devraient être mises sur le marché, ce qui devrait permettre à cette entreprise qui a réalisé un chiffre d’affaires de 11,6 millions d’euros en 2014, de lever entre 9,1 et 12 millions d’euros. Ce qui portera sa valorisation à 36,7 millions d’euros.

Un allié de poids : le groupe Thalès

Tronics bénéficie lors de cette introduction d’un allié de poids : le groupe Thalès qui s’engage à acheter pour 6 millions d’euros d’actions (dont 3 millions d’euros destinés à être servis en priorité), ce qui lui permettra de figurer au capital, à hauteur de 16 %.

Si l’un des leaders européens des équipements et des systèmes électroniques s’intéresse autant à Tronics, c’est que cette société grenobloise issue du fameux centre de recherche du CEA-Leti, possède une réelle avance technologique au niveau mondial.

Elle est assise sur vingt-cinq familles de brevets. Une avance, en termes d’innovation, qui lui permet de bien marger.

Un de ses gros points forts : les capteurs inertiels qui permettent aux avions, comme aux drones ou aux satellites de gérer leur orientation et leur vitesse.

Pour autant, son Pdg, Pascal Langlois, ne veut pas oublier les particuliers qui, ces derniers mois commencent à retrouver le chemin de la Bourse, justement à l’occasion des introductions. Il s’engage à ce que Tronics offre 20 % de « flottant » : il s’agit de la part des actions susceptibles d’être effectivement négociées chaque jour.

Outre son fort niveau de R&D et d’innovation, cette société de 90 collaborateurs (dont 55 ingénieurs et scientifiques), a un autre atout : elle est fortement implantée à Dallas au Texas où une partie de ses équipes est installée.

Ce qui lui permet d’être solidement présente à la fois sur les marchés européens et américains. Et à partir de cette base, elle est désormais désireuse de s’attaquer au marché asiatique et notamment chinois.

Objets connectés grand public et secteur médical

Parmi les domaines d’application de ces nano et microsystèmes : les smartphones, les tablettes et tous les objets connectés dont on assiste actuellement à l’envol. « D’une manière indirecte, à travers des royalties, suite à des cessions de licences, c’est un marché qui nous intéresse beaucoup », assure Pascal Langlois.

Pour l’instant, 49 % du chiffre d’affaires de Tronics provient de l’industrie et 34 % de l’avionique et de la sécurité, pour 15 % pour le marché des produits grand public et 2 % des sciences de la vie.

Objectif : 40 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2018

« Nous visons un rééquilibrage avec un poids de 25 % de notre chiffre d’affaires pour chacun de ces secteurs, » précise le Pdg de Tronics.

Outre les objets connectés grand public, le dirigeant de Tronics vise le secteur médical, en pleine expansion.

Ainsi, le marché global auquel s’adresse la société grenobloise s’établit à 1,5 milliard de dollars, en croissance chaque année de 17 %.

Hormis ses importants efforts permanents de R&D, l’entreprise grenobloise n’a enfin plus de lourds investissements à effectuer. Elle possède son unité de fabrication à Crolles, près de Grenoble qui offre encore d’importants potentiels de développement. Aux Etats-Unis, la fabrication est sous-traitée à Dallas par Honeywell sur le site duquel l’entreprise est installée.

Tronics qui vise 40 millions de chiffre d’affaires en 2018 entend pour se faire, doubler d’ici trois ans, ses effectifs de vente et de marketing.

Des arguments susceptibles de convaincre le marché boursier ? Réponse le vendredi 13 février…