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L’innovation dans les services, avenir de la recherche ?

L’avenir de la recherche en Rhône-Alpes ne serait pas dans les biotechnologies, les nanotechnologies ou l’informatique et autres sciences dures, mais plutôt dans les services.

Telle est la thèse quelque peu iconoclaste que développe Michel Lussault, l’homme qui est la tête du « PRES Université de Lyon », le nouvel organisme qui chapeaute les Universités et Grandes Ecoles de Lyon et de Saint-Etienne.

Une thèse qu’il étaye solidement, mais qui, reconnaît-il a du mal à passer auprès des chefs d’entreprises qu’il essaie de convertir. Rien d’étonnant ! Surtout en cette période où l’industrie connaît un retour en grâce suite aux retombées des derniers Etats Généraux.

Michel Lussault estime « que l’avenir de la recherche se situe dans tous les domaines de développement des services élémentaires aux individus : eau, sécurité, santé : des compétences françaises sous-exploitées » Nul n’ignore que les services représentent désormais et de loin, le plus gros secteur économique dans les économies développées.

Mais surtout, les demandes des pays émergents ne concernent plus vraiment l’industrie, un terrain sur lequel ils nous concurrencent de plus en plus, mais les services élémentaires pour lesquels ils connaissent un énorme besoin.

Or, justement, le président des Universités et Grandes Ecoles de la Métropole lyonnaise qui, originaire de Tours, a bénéficié en arrivant à Lyon d’un regard neuf, se dit frappé par l’énorme potentiel de la recherche au sein des 500 laboratoires présents entre Lyon et Saint-Etienne, certes très nombreux dans les domaines des sciences dites dures, mais aussi dans celui des services.

Michel Lussault se dit fasciné par la réussite de Véolia, le français, le n°1 mondial des services qui a par exemple remporté un important marché de l’eau en Chine en proposant une innovation technologique sur la régulation des flux.

S’il ne mésestime pas bien sûr l’importance de la recherche destinée à l’industrie , il est persuadé que « nous avons en France une vision trop ancienne de l’innovation… »

Il entend bien faire évoluer cette façon de voir en Rhône-Alpes : « Nous avons bien l’intention de mettre le paquet sur la recherche dans les services au sein du PRES Université de Lyon » assure-t-il.

Parmi les quatre pôles de recherche que l’organisme qu’il chapeaute veut mettre en avant, le premier, intitulé « santé, sciences, société », veut s’ouvrir aux problématiques de santé publique.

Le second, baptisé « Savoir, échanges et régulation » se donne notamment pour but de développer les questions des politiques publiques en matière de régulations économiques. Sait-on par exemple qu’un Institut travaille à Lyon sur la régulation des Hedges funds, qui ont figuré parmi les accusés la crise.

Le troisième s’intéresse à « la modélisation des systèmes complexes ». Notre monde est celui de la complexité : comment la gérer ?

Le dernier pôle enfin tourne autour des ingénieries du développement durable. Un atout considérable, estime-t-il : il constate que Lyon est présent dans tous les domaines des technologies vertes et que là encore les services pourraient servir de fer de lance.

Reste cependant à trouver la bonne articulation entre industrie et services, car sans industrie, pas de services…