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Après l’Américain JDS-Services, Cegid s’apprête à opérer d’autres rachats

Patrick Bertrand, directeur général de Cegid, en passe de prendre la présidence de Lyon French Tech, ne cache pas que la croissance de la SSII lyonnaise passera par plusieurs opérations de croissance externe cette année, dont une ou deux d’ici juin. Pour ce faire, le groupe vient de renouveler une ligne de crédit de 200 millions d’euros auprès des banques.

Patrick Bertrand, le directeur général de Cegid, le plus gros éditeur de logiciels de la région Rhône-Alpes (2 000 salariés pour 267 millions d’euros de chiffre d’affaires, en 2014, en hausse de 4,9 %) a un principe auquel il ne déroge jamais. S’adressant à ses pairs, chefs d’entreprise, il leur dit : « N’attendez jamais d’avoir besoin de l’argent pour une opération de croissance externe par exemple, pour vous adresser à votre banquier. Profitez des périodes où l’argent est facile à obtenir, même si vous ne pouvez pas encore répondre précisément à quelle utilisation vous destinez l’argent ! »

 Or, justement actuellement, grâce notamment au Quantitative Easing (QE) en cours de la Banque Centrale Européenne, les banquiers sont actuellement très généreux avec les entreprises, du moins celles similaires à Cegid. Et ce, à des taux particulièrement attractifs.

 Appliquant sa philosophie, Patrick Bertrand vient ainsi de renouveler avec des banques, une ligne de crédit de 200 millions d’euros.

 Celle-ci lui a déjà permis de procéder récemment au rachat de la société californienne JDS Services.

Trois mille acteurs en France

 Le directeur général de Cegid ne compte pas s’arrêter en si bon chemin : « Le marché des logiciels est en France particulièrement émietté : songez qu’il existe dans notre pays, près de trois mille éditeurs, le plus souvent de petite taille. Nous en avons ciblé sept ou huit qui nous apparaissent intéressants. Mais nous regardons aussi à l’international. »

 Il précise ainsi « qu’une ou deux opérations de croissance externe pourraient bien avoir lieu d’ici fin juin. »

 Pourquoi opérer de la sorte plutôt que par croissance organique ? Car c’est le meilleur moyen de progresser pour une société comme Cegid : « Une entreprise qui travaille avec un éditeur de logiciels reste en général avec lui sept ou huit ans. On ne la retrouve donc plus pendant ce laps de temps sur le marché. Racheter des entreprises est le moyen le plus simple de l’approcher. »

 Le mode SAAS, moteur de la croissance de Cegid

 L’autre moteur de la croissance de Cegid est le Cloud (en l’occurrence, le mode SAAS : Software as a service).

 Cegid y a cru très tôt, ce qui lui permet de gagner rapidement des parts de marché face à des concurrents qui ont démarré plus tard.

 Plutôt que de faire le choix d’un Cloud public (on ne sait pas où sont les données qui sont dispersées), Cegid a fait le choix du Cloud privé. « Nous avons signé avec IBM qui nous a édifié une grande usine informatique près de Clichy en région parisienne qui nous est exclusivement destinée : c’est pour nous sécurité supplémentaire », précise Patrick Bertrand.

 L’international, troisième moteur

 L’international doit constituer enfin le troisième moteur de la croissance de Cegid qui pendant longtemps a préféré se focaliser sur la France.

 «  Le retail, c’est-à-dire la vente, explique le DG de Cegid, est le secteur où nous offrons le meilleur avantage compétitif à l’international». Le rachat de l’Américain JDS-Services bien impliqué dans ce secteur fait partie de la mise en application de cette stratégie. Ainsi, dans ce secteur, Cegid fait 40 % de son chiffre d’affaires à l’international.

 L’autre cible est l’Afrique au développement de laquelle, le directeur général de Cegid croit beaucoup.

 Pour l’heure la SSII lyonnaise a ouvert un bureau à Marrakech et à Dubaï :  Une première approche d’un marché qui, pour Patrick Bertrand, « c’est certain, va exploser. »

 Un cours de Bourse multiplié par quatre

 Tous ces projets devraient favoriser le cours de Bourse de la société lyonnaise, cotée depuis 1988. Le cours a depuis été multiplié par près de quatre.

 Depuis le début de l’année, le cours croît de 32 % à 40 euros, et de 165 % depuis trois ans. Un cours illustrant l’excellente forme de cette société phare de la French Tech lyonnaise.

 Une French Tech lyonnaise dont Patrick Bertrand devrait d’ailleurs prendre prochainement la présidence. D’ailleurs, lors de la venue, lundi 11 mai, de Manuel Valls à Lyon qui doit notamment rencontrer les start-up numériques au musée des Confluences, c’est le directeur général de Cegid qui est chargé de présenter au premier ministre les atouts du numérique lyonnais.