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Christine Vernay (Condrieu) sacrée viticulteur de l’année

 Christine Vernay du Domaine Georges Vernay (100 000 bouteilles, dix salariés), vient d’être désignée « Homme de l’année » par le plus célèbre guide des vins de France, celui de Bettane&Desseauve qui vient de sortir.

La consécration. Christine Vernay qui a succédé en 1997 à son père Georges à la tête du Domaine Georges Vernay à Condrieu dans le Rhône (100 000 bouteilles, dix salariés), a en quatorze années, mené sa route dans la discrétion, mais avec beaucoup de rigueur et un talent qui a su s’épanouir à la lueur de la tradition familiale. Année après année, les dégustateurs constataient la maîtrise grandissante de la vinificatrice du Domaine.

Si elle est reconnue au niveau régional, il manquait encore à Christine Vernay une stature nationale. C’est fait. Le plus célèbre Guide de vins, celui initié par le duo Michel Bettane et Thierry Desseauve (éditions de la Martinière) vient de la couronner viticulteur de l’année, tout en octroyant à sa production cinq étoiles. Difficile de faire mieux.

Les deux Parker français expliquent leur choix concernant les deux cuvées de Côtes Rôties du Domaine qui « égalent les plus brillantes interprétation du cru», évoquant « la délicatesse de l’extraction du tanin et la longueur des élevages qui ont permis de remarquables 2008 et la très récente acquisition de deux hectares supplémentaires sur le secteur de  « Maison Rouge » contigu à Condrieu ne peut que susciter les plus vibrants espoirs. »

Idem pour les deux cuvées de Condrieu, spécialité du Domaine qui « égalent les plus grands blancs secs par leur épanouissement et leur grâce spontanée. »

Et de conclure le portrait de celle qui ne se destinait pas du tout à l’origine à la viticulture en évoquant « son intransigeance envers la qualité à tous les degrés de la gamme, sa discrétion et son humilité au moment de faire déguster ses vins, sa pudeur à présenter des échantillons, tant que les vins ne sont pas en bouteille, préférant ne pas être citée, un comportement rare dans le métier ! »

Christine Vernay accueille ce flot de louanges avec son humilité coutumière : « Non ce n’est pas un aboutissement, cela voudrait dire que j’ai tout fait. Or, il me reste encore beaucoup à faire ! » Et d’ajouter : « C’est en tout cas une belle étape et une belle récompense et je suis reconnaissante à Michel Bettane et à Thierry Desseauve d’y avoir associé mon père. »

Pour elle «  cette distinction peut faire avancer la cause des femmes en viticulture : elles y trouvent de plus en plus leur place, mais il leur manque encore la reconnaissance. »

« Même si on parle souvent pour évoquer ma production, de vins de femme, il n’existe ni de vin de femmes, ni de vins d’hommes, c’est plus complexe que cela-estime la viticultrice de Condrieu– Une femme appréhende le produit avec plus de sensibilité, alors qu’un homme voudra plus maîtriser les choses. Les femmes s’écoutent un peu plus; comme elles sont à l’écoute de leurs enfants. »

Celle qui est actuellement en train de préparer les vendanges 2011 est décidément sur un nuage : « Nous démarrerons les vendanges en cours de semaine. Elles se présentent très bien : c’est une année bénie des dieux. Le raisin est sain et magnifique avec un état sanitaire excellent et une belle maturité. » 2011, le millésime Christine Vernay.