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Créateur des voitures miniatures « Majorette », Emile Véron disparaît à l’âge de 88 ans

Sa société était entrée à la Bourse de Lyon en 1977. En difficulté à la fin des années 1980, elle avait été revendue en 2003 au groupe jurassien Smoby. Patron charismatique, Emile Véron qui a été pendant deux décennies emblématique de la réussite industrielle lyonnaise, sera inhumé lundi 25 novembre dans l’Ain où il résidait.

 Emile Véron, fondateur de la célèbre marque de voitures miniatures Majorette, est mort mercredi à l’âge de 88 ans, a annoncé samedi sa famille.

 Il sera inhumé lundi 25 novembre à 14 h 30 à l’église de Saint-Bernard-en l’Ain, près de la maison où il résidait.

Né le 26 mars 1925, ce chef d’entreprise lyonnais avait commencé dans l’industrie du jouet en dirigeant la société Norev (anagramme de son nom de famille), fondée par son frère ainé au lendemain de la Seconde guerre mondiale.

 En 1961, il fonde la société Rail-Route Jouets rebaptisée cinq ans plus tard « Majorette », dont les célèbres petites automobiles en zamac et plastique, à l’échelle 1/43ème connaîtront rapidement un succès fulgurant, sur un marché, alors dominé par les scoiétés anglo-saxonnes Dinky Toys ou Matchbox.

 Moins robustes, mais peu chères, attirantes avec leurs vives couleurs, elles plaisent aux enfants, mais sont boudées par les collectionneurs.

Il distribue des actions Majorette à ses salariés

Fin 1977, poussé par ce succès, Emile Véron introduit sa société à la Bourse de Lyon qui subsistait encore avec sa corbeille située à l’emplacement de l’actuelle CCI de Lyon.

 Un vrai succès : Emile Véron distribue des actions à ses salariés.

 La même année, au faîte de son succès, il rachète la marque concurrente Solido. Il se hisse alors pour deux décennies au rang de leader mondial des voitures miniatures. La marque est commercialisée dans soixante pays, ouvrant des filiales en Allemagne, en Italie, en Autriche, au Portugal au Royaume-Uni, et jusqu’en Australie, au Brésil ou au Japon.

Mais ce développement fulgurant n’aura qu’un temps : à la fin des années 1980, Majorette, mondialisation naissante aidant commence à souffrir d’une concurrence internationale de plus en plus rude et enchaîne les plans sociaux.

 Asphyxiée par ses dettes, la société est rachetée par le groupe jurassien Smoby en 2003 et rebaptisée Smoby-Majorette, avant d’être placée en redressement judiciaire quatre ans plus tard.

Début 2008, l’Allemand Simba reprend l’essentiel du groupe rebaptisé Smoby Toys, à l’exception de la filiale Majorette qui, elle, sera reprise par le fonds français MI29.

Mais les difficultés perdurent et Majorette se retrouve à nouveau placé en redressement judiciaire en novembre 2009 par le tribunal de commerce de Paris.

En 2010 Majorette est repris par son ancien propriétaire Smoby Toys, qui ne conserve qu’un peu plus d’un tiers des salariés français, soit moins d’une trentaine sur soixante-treize.