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Distinction : un viticulteur bio du Beaujolais sacré « Découverte de l’année »

Julien Sunier, jeune viticulteur du Beaujolais, a été sacré « Découverte de l’année 2015 » par la Revue des Vins de France. Installé à Avenas, il produit trois crus en bio : Morgon, Fleurie et Régnié. Il a reçu son prix au Bristol, à Paris.

Ce n’est sans doute pas un hasard. A l’heure où les crus semblent larguer les amarres et quittent la Maison commune qu’ils formaient avec les Beaujolais et les Beaujolais Villages, c’est justement un producteur de crus (Morgon, Fleurie et Régnié) qui vient d’être sacré découverte de l’année par la RVF (Revue des Vins de France).

Installé à Avenas depuis 2008, Julien Sunier, qui a découvert l’univers du vin à l’âge de vingt ans, n’a pas débarqué en Beaujolais sans expérience.

 Il a notamment fait ses armes à l’étranger et en France : Volnay,  Jurançon,  Alsace… etc. Avec cette distinction, le jeune vigneron produit du vin bio sur un domaine d’environ six hectares.

Il a reçu son prix, au Bristol, à Paris, jeudi 8 janvier.

Il raconte à la RVF son parcours : « La passion du vin m’est venue à vingt ans, j’en ai aujourd’hui trente-huit. Le Beaujolais m’a accepté en 2005. Plus on fait de l’agriculture, plus on en est passionné, c’est très touchant ! Mes parents étaient coiffeurs, et certains de leurs clients étaient de grands vignerons de la Côte de Nuits, qui m’ont accueilli… »

Il explique son choix du bio : « Quand j’ai pris la décision de me mettre à mon compte, mettre en place une agriculture biologique était l’une des conditions vraiment importantes pour moi. Je cherche à apporter de la confiance au consommateur par le label biologique. Ma volonté est de bien faire, proprement, et d’essayer de ne pas alimenter ces multinationales qui nous vendent de la drogue et nous empoisonnent. »

Il explicite ses goûts en matière de vins : « J’aime les vins légers, fins, très élégants. Pour citer quelques amis qui m’ont aidé dans mon installation : Jean-Louis Dutraive à Fleurie, grand vigneron très généreux. ou encore Jean-Paul Thevenet à Morgon. Lui aussi est en viticulture biologique. Il y a vraiment des stars dans le Beaujolais. Nous appartenons à une région où nous avons tout à prouver, donc nous prenons beaucoup de risques sur la qualité. »

Enfin, celui qui s’intitule artisan vigneron entend lutter contre les vins standardisés : « En réalité, la pression financière n’est pas là. Nous vendons des bouteilles à moins de 10 euros, donc c’est le cœur qui parle. Nous avons une grande liberté d’action et c’est une grande déception quand je vois que beaucoup de vins sont standardisés, comme beaucoup d’aliments d’ailleurs.

Être consommateur demande une éducation du palais et un peu de moyens financiers il est vrai, car les vins ne sont pas donnés. Mais si le consommateur se tourne vers les vins vivants, souvent il ne recule plus. Il ne revient pas en arrière. »