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L’Entrepreneur de l’année est Grenoblois : Laurent Pélissier, Pdg d’ECM Technologies

Il avait été candidat à la reprise de Photowatt. Ce patron d’une entreprise de 148 salariés fabriquant des fours de haute technologie a récemment créé une filiale « Green Tech » vendant des usines clés en main destinées à fabriquer les panneaux photovoltaïques. Il a obtenu son premier marché : 100 millions d’euros avec le Kazhakstan.

Les prix décernés à des chefs d’entreprises sont, il faut bien le reconnaître, légion. Le marché des trophées en tous genres est plein à ras bord. L’un des prestigieux reste cependant le Prix de l’Entrepreneur de l’année Rhône-Alpes-Auvergne, décerné par un jury de chefs d’entreprise (*) à l’initiative d’EY (Ersnt&Young).

 Il est vrai que les conditions pour pouvoir concourir à ce prix sont plutôt rigoureuses : l’entrepreneur doit être actionnaire de l’entreprise dont le chiffre d’affaires doit être compris entre 10 et 100 millions d’euros et afficher 20 % minimum de croissance sur les quatre derniers exercices avec une rentabilité minimum d’au moins 3 % sur le dernier exercice. Peu de risques avec ces critères de voir l’entreprise en question déposer le bilan l’année suivante. Ça s’est vu ailleurs…

 Après Jean-Michel Bérard, président du directoire d’Esker, l’année dernière, celui-ci a été attribué pour 2014 à un patron de 49 ans, à la discrétion presque lyonnaise, mais qui trace sa route sans faiblir : Laurent Pélissier (Ecole Catholique des Arts et Métiers et IAE, via un DESS de management d’entreprises), Pdg d’ECM Technologies. Une entreprise de 148 salariés réalisant 60 millions d’euros de chiffre d’affaires, présente dans pratiquement tous les pays industrialisés : elle est dotée de quatre filiales : aux USA, en Chine, en Inde et au Kazakhstan.

 La spécialité de ce chef d’entreprise grenoblois qualifié pour ceux qui le côtoient de « charismatique, à la fois leader, novateur et ambitieux » n’est pas très médiatique puisqu’il s’adresse exclusivement au marché des entreprises : les grands donneurs d’ordres automobile ou de l’aéronautique, tel Airbus. Il fabrique des fours sous vide.

 Un leader mondial

 Il a su faire d’un fabricant de fours traditionnels sous vide un leader mondial dans les équipements de traitements thermiques de haute technologie.

 Dernier marché en date développé par Laurent Pélissier : le photovoltaïque. Il a récemment créé une filiale, « ECM Green Tech » qui, avec ses partenaires, fournit des usines clés en main dans le monde entier pour la fabrication de feuilles de silicium et de panneaux photovoltaïque.

 Bingo ! Il a récemment obtenu un premier marché d’ampleur d’une valeur de 100 millions d’euros dont 37 millions pour ECM pour installer une telle usine au Kazakhstan.

 D’autres contrats du même type pourraient suivre avec des pays d’Amérique du Sud et du Golfe, cibles privilégiées de la nouvelle filiale.

 « Cela se sait peu puisqu’en France, le photovoltaïque a connu une crise, mais pour 4 milliards de personnes dans le monde, l’électricité photovoltaïque est devenue la manière de produire l’électricité la moins chère », explique Laurent Pélissier.

 De ce fait, de nombreux pays sont désireux de développer leur propre filière pour ne pas passer sous les fourches caudines de la Chine, premier producteur mondial.

 Il avait été en lice pour le rachat de Photowatt

 Laurent Pélissier avait d’ailleurs été en lice pour le rachat de l’entreprise berjallienne Photowatt. « Il est vrai qu’à partir du moment où Nicolas Sarkozy poussait alors EDF à reprendre cette société, nous n’avions plus guère de chance… », reconnaît le Pdg grenoblois.

 ECM revient de loin puisqu’en 2008, la société qui avait connu de grandes difficultés financières avait déposé son bilan. C’est à cette date que Laurent Pélissier reprend cette entreprise, ne conservant que 87 emplois.

 ECM a depuis retrouvé le chemin de la croissance, grâce à d’importants programmes de recherche : elle détient 70 % de parts du marché mondial de ce type de fours technologiques.

 C’est une entreprise qui permet de combler, pour partie, le trou du commerce extérieur français : elle vend à l’étranger 90 % de sa production…

 Lauréat régional, Laurent Pélissier participera à la finale nationale qui se déroulera à Paris le 13 octobre prochain. Vu ses états de service, il figure d’ores et déjà comme un sérieux candidat au prix national, même si le plateau apparaît particulièrement relevé cette année.

 Les autres lauréats

 Parmi les autres lauréats de ce palmarès, citons :

-Eric Marcellin-Dibon, Pdg Microoled (Isère), un fabricant de mini-écrans à la technologie Oled, Prix de l’entreprise d’avenir.

 -Jacques Lacroix, Pdg de Maped (Haute-Savoie), Prix de l’entreprise internationale. Ce leader mondial des fournitures scolaires réalise 78 % de son chiffre d’affaires à l’international.

(*) Parmi lesquels, dans ce jury : Jean-Michel Bérard (Esker), Benoît Soury (La Vie Claire), Gautier Cassagneau (Géolid), Bernard Reybier (Fermob), etc. Son président est Patrick Martin, président du directoire de Martin Belaysoud Expansion.