Toute l’actualité Lyon Entreprises

Guy Wyser-Pratte

Le financier franco-américain qui possède désormais 1,5 % du capital de la société, très présente en Rhône-Alpes, et assure fédérer un certain nombre d’actionnaires, pousse notamment les dirigeants à céder l’activité « parcs de loisirs » pour valoriser l’action.

Ancien instructeur des Marines, Guy Wyser-Pratte est un partisan de l’activisme actionnarial.

A la tête de son propre fonds, Wyser-Pratte Management & Co basé à New York, avec une dotation initiale d’environ 500 millions de dollars, il fait pression sur le management d’une entreprise pour obtenir des scissions, cessions d’actifs pour augmenter la valeur de ses participation.

Tenace, lorsqu’il a une cible dans son viseur, il lâche rarement sa proie. Un certain nombre de groupes qui ont eu affaire à lui, à l’instar du Groupe Lagardère, Vivarte ou Valeo s’en sont rendu compte à leurs dépens. Ses raids fulgurants sont souvent très rentables.

Sa nouvelle cible en date est un groupe que l’on connaît bien en Rhône-Alpes puisqu’il possède et gère notamment de nombreuses remontées mécaniques des stations alpines: la Compagnie des Alpes. Un gros morceau qui pèse près de 700 millions d’euros de chiffre d’affaires réalisé à travers les domaines skiable l’hiver et les parcs de loisirs l’été.

Guy Wyser-Pratte est ainsi monté à 1,5 % du capital de la Compagnie des Alpes.

En avril dernier, il détenait environ 1% du tour de table.

Info ou intox ? Le financier franco-américain a fait savoir qu’il avait été contacté par un certain nombre d’actionnaires de la Compagnie des Alpes, qui partageraient ses préoccupations en matière de gouvernance et de stratégie.

Les actionnaires concernés, explique-t-il, se disent préoccupés par la volonté de la direction de scinder en deux l’activité parcs de loisirs, dans un contexte où l’actionnaire de référence de la société, l’Etat français, semble soucieux de valoriser au mieux son patrimoine.

« Explorer toute solution de création de valeur potentielle »

Guy Wyser-Pratte assure vouloir se rapprocher rapidement de la direction de la Compagnie des Alpes « dans une optique constructive, en vue d’explorer toute solution de création de valeur potentielle ».

La Compagnie des Alpes est contrôlée à 39,7% environ par la Caisse des Dépôts, et dispose d’un actionnariat bancaire régional important (environ 14,9%) : à travers les filiales alpines de plusieurs établissements (Crédit Agricole des Savoie, Banque Populaire Rhône Alpes et Caisse d’Epargne Rhône-Alpes) ; mais aussi Sofival (Société Financière de Val d’Isère) qui détient aussi une part conséquente (8,7%).

Les objectifs de l’investisseur activiste sont clairs : rapprocher la valeur boursière de l’entreprise de sa valeur « réelle » et « améliorer sa gouvernance ».

Son objectif est d’amener les dirigeants de la Compagnie des Alpes de céder l’activité de parcs de loisirs qui n’apporte selon lui aucune synergie avec l’activité classique de la société, à savoir les domaines skiables.

Guy Wyser-Pratte s’étonne par ailleurs « du montant élevé des frais de holding facturés aux sociétés du groupe qui, pour le dernier exercice, se montent à 30 millions d’euros pour un résultat net consolidé de 273 000 euros. »

L’homme d’affaires s’interroge aussi au sujet d’un certain nombre de « conventions réglementées comme par exemple le fait de reverser 0,2 % du chiffre d’affaires (soit plus de 500 000 euros annuels) à la Caisse des Dépôts pour l’utilisation de la dénomination « Caisse des Dépôts ».

Bref, Guy Wyser-Pratte, lorsqu’il cible une entreprise est comme le sparadrap du Capitaine Haddock : il est difficile de s’en débarrasser, du moins avant qu’il n’arrive à ses fins…