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Les deux dirigeants d’Edenwin jouent et…perdent

Lancée par deux jeunes Lyonnais, la start-up spécialisée dans les jeux en ligne et qui visait l’introduction en Bourse a été mise en liquidation judiciaire par le Tribunal de Commerce de Lyon.

Fin de partie. La société qui avait fait beaucoup parler d’elle du fait de son concept mettant en œuvre une forme innovante de jeux en ligne, avait été présentée à la presse en février 2013.

Elle a connu son épilogue avec une liquidation judiciaire auprès du Tribunal de Commerce de Lyon.

 Elle avait été lancée par Aurélien Desalles et Jérôme Viana , vingt-six ans chacun qui avaient la volonté d’investir un créneau des jeux encore relativement peu occupé et qui, en apparence, était parfaitement légal : celui des jeux sans hasard.

« Notre jeu fera appel à l’habileté, au sens de l’observation, au discernement, pas au hasard », expliquaient alors les deux co-créateurs d’Edenwin. En l’occurrence, il s’agissait  de trouver le pixel gagnant sur un photomontage au sein duquel un objet a été retiré.

Parmi les prix : des voitures de luxe, « un job en or » à 150 000 euros ou des demeures luxueuses pour le jeu le plus important. En affichage : un gagnant toutes les trois semaines.

Egalement, de la maroquinerie, des produits high tech, notamment, pour un second jeu, nécessitant une mise moindre qui était-il annoncé, permettait de désigner un gagnant toutes les heures.

Basée à Lyon, l’entreprise qui comptait dix salariés avait reçu l’appui de Louis Thannberger qui accompagnait la société dans une perspective d’introduction en Bourse sur le Marché Libre ou sur Alternext : de 6 à 8 millions d’euros avait-il été annoncé.

Au lancement de cette SA au capital de 400 000 euros dont les deux créateurs détenaient chacun 22,5 % du capital, 2 millions d’euros avaient été levés auprès de 118 actionnaires.

Le business plan était ambitieux : il prévoyait un chiffre d’affaires de 50 millions d’euros dès l’exercice 2013/2014.

Malheureusement pour ces deux créateurs d’entreprise lyonnais, absolument rien ne s’est passé comme prévu.

Aurélien Desalles et Jérôme Vianales estimaient avoir bien bordé juridiquement leur concept. Ce ne fut pas l’avis de l’Arjel (Autorité de régulation des jeux en ligne), le gendarme des jeux en France qui a assez rapidement lancé une enquête sur la conformité du site avec la législation en vigueur sur les jeux de hasard. Toute la question était de savoir s’il fallait faire appel au hasard ou à des recherches plus classiques, bien que techniques, pour trouver ce fameux pixel gagnant.

Est-ce cette enquête qui a fait dérailler le projet ? Dans le même temps, des utilisateurs du site de jeux avaient largement fait savoir sur la Toile qu’il s’estimaient lésés par des reports successifs de gains. Après ces différentes déconvenues, le couperet est donc tombé sur l’entreprise.