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Marcel Guigal, premier viticulteur à accéder à la première marche du podium des Victoires des Autodidactes

Difficile d’être plus autodidactes que les lauréats, cette année, aux Victoires 2015 . Le grand vainqueur, Marcel Guigal a interrompu ses études à 17 ans pour reprendre le Domaine familial situé au sein de la « capitale » des Côtes-Rôties. Jean-Pierre Capossele qui remporte le prix du dynamisme entrepreneurial avec son épouse Laurence a commencé à travailler à 14 ans ! Cela ne les a pas empêchés de développer de superbes entreprises.

Pour fêter avec sa famille sa présence sur la première marche des Victoires des Autodidactes Rhône-Alpes-Auvergne, on n’a sans doute pas débouché chez les Guigal une bouteille de champagne, mais plus probablement de Mouline, de Landonne ou de Turque, les trois crus d’exception du Domaine. Considérés parmi les meilleurs vins du monde, encensés par Robert Parker, certains de ces flacons dépassent les 500 euros, selon les millésimes.

D’après Drink International, Le Domaine Guigal est la troisième cave la plus admirée de France et la neuvième au plan mondial.

Basé à Ampuis dans le Rhône, Marcel Guigal, 72 ans, l’un des viticulteurs les plus respectés des Côtes-de-Rhône et sans doute l’un des plus riches, a remporté les Victoires des Autodidactes 2015, organisés par le Harvard Business School Club France et par le groupe Mazars.

Objectif de ce prix : montrer que ce qui compte avant tout dans le processus de création de richesse pour soi et pour la collectivité, c’est la fibre entrepreneuriale. Les diplômes arrivent en deuxième position et peuvent même parfois constituer un obstacle à la créativité par leur risque de formatage.

Chaque année, ce prix trouve sa pertinence au vu de son palmarès : Guy Chifflot en 2014 (Orapi), Bernard Fontanel en 2007 (ancien président du Medef Lyon-Rhône et patron de la société éponyme), voire encore Olivier Ginon qui a bâti un empire dans l’événementiel (GL Events, 2003).

Dans l’histoire de ce Trophée, c’est la première fois qu’un viticulteur accède à ce podium.

Un accident de la vie

Nous sommes en 1961. C’est un accident de la vie qui amène Marcel Guigal à reprendre les rênes de l’entreprise familiale à 17 ans. Ancien ouvrier, son père Etienne qui dirigeait l’entreprise créée en 1946 est devenu subitement aveugle.

Brillant vinificateur, Etienne transmet sa science, voire même son art à son fils lors de longues séances de conversation.

Un héritage que Marcel Guigal a su magnifier en développant le vin générique vendu à plus de deux millions de bouteilles chaque année et les grands crus maisons.

Mais aussi en rachetant d’autres grands domaines, à l’instar de la cave Vidal Fleury, basée également à Ampuis qui conserve encore son autonomie commerciale et technique, mais encore l’ancien domaine de Jean-Louis Grippat à Saint-Joseph et en Hermitage, ainsi que le Domaine Vallouit, en Côte-Rôtie, Hermitage, Saint-Joseph et Crozes Hermitage.

Mais ce n’est pas tout, Marcel Guigal acquiert enfin en 2006 le Domaine de Bonserine qui lui aussi conserve son indépendance

Enfin, 1995, il rachète le magnifique château d’Ampuis pour y installer le siège social de l’entreprise.

Aujourd’hui Marcel Guigal est à la tête d’une exploitation, gérée sous l’égide d’une SAS, digne du Bordelais avec ses 74 hectares.

Elle a produit en 2014 près de 7 millions de bouteilles et emploie 29 personnes. Et ce pour un chiffre d’affaires de 53,2 millions d’euros en 2014, en croissance de 10 %.

La moitié du chiffre d’affaires à l’export

Le Domaine Guigal mériterait d’ailleurs une autre médaille, celle de l’exportation : la moitié de ce chiffre d’affaires est réalisé à l’international, en direction notamment des Etats-Unis, du Japon et du Canada.

C’est son fils Philippe, 40 ans, qui est appelé à lui succéder : lui, en revanche est bardé de diplômes dont un master OIV qui fait autorité. Il a fait le tour du monde.

« Nous nous complétons parfaitement. Nous prenons toutes les décisions en commun. Il apporte la communication et l’international, mais aussi beaucoup d’autres choses. Il a réussi à se faire un prénom, ce qui n’était pas chose facile » , commente son père.

Comme Olivier Ginon ou Jean-Claude Lavorel, Marcel Guigal accédera-t-il au podium national ?

Réponse en début d’année prochaine à l’assemblée nationale oû se déroulera la finale nationale mettant en lice tous les lauréats régionaux…

Laurence et Jean-Pierre Capossele, prix du dynamisme entrepreneurial en couple

                                    Laurence et Jean-Pierre Capossele

Autre nouveauté de ce palmarès 2015, c’est la première fois qu’un couple est primé : Jean-Pierre Capossele et son épouse Laurence.

Ils ont co-fondé la société Cetup à Grenoble, spécialisée dans la messagerie express : une véritable success story.

Il suffit de consulter leur palmarès : pas moins de sept prix différents à leur actif.

Leur société compte près de deux cents salariés et a réalisé l’année dernière un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros.

Laurence est simple bachelière, tandis que lui a commencé à quatorze ans à vendre sur les marchés : c’est là qu’ils se sont rencontrés.

Ils lancent leur entreprise de messagerie en effectuant eux-mêmes les livraisons à vélo, travaillant dans un bureau de 30 m2.

Ils sont aujourd’hui leader dans leur domaine : le transport unique et personnalisé de marchandises, investissant un marché de niche.

Aujourd’hui les 160 conducteurs parcourent les routes sept jours sur sept, vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour des clients faisant partie des fleurons français, tels Areva, EDF, Nexter, Safran etc.

Leur objectif est désormais le développement à l’étranger.

Christophe Bernard, un coup de cœur éclairé du jury

                                                 Christophe Bernard

Enfin, troisième sur le podium du palmarès 2015, un autre Rhodanien, Christophe Bernard, 44 ans, dont l’entreprise « Lezampoul » est basée à Lyon.

Pour lui aussi, l’école ce n’était pas vraiment sont « truc ». Il préfère se tourner vers les radios libres qui fleurissent en France au cours des années 80. A dix-sept ans, il décide de ne pas se présenter au BEP.

Sa spécialité, l’éclairage des magasins de toute taille. Ainsi, par exemple, tous les Monoprix de France sont éclairés par Lezampoul.

Il travaille désormais pour cent-cinquante grands groupes dont Casino, Darty, Auchan… Il a encore du potentiel : « Il me reste près de deux mille chaînes, potentiellement à éclairer », lance-t-il.

L’année dernière, sa société qui emploie vingt-cinq personnes a réalisé un chiffre d’affaires de 6,8 millions d’euros en vendant trois millions d’ampoules, soit vingt-mille par jour…