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Redressement productif : le commissaire Moulin prend ses nouvelles fonctions.

l’instar des autres régions français, Rhône-Alpes possède depuis la semaine dernière son commisssaire au « redressement productif » : il s’agit d’Alexandre Moulin, un X-Mines de 36 ans. Ses trois dossiers prioritaires : Rio Tinto à Saint-Jean-de-Maurienne, Caniva à Chambéry et les suites de Lejaby.

 

Alexandre Moulin, 36 ans, est le nouveau délégué régional au redressement productif de Rhône-Alpes : tel a été le choix d’Arnaud Montebourg, le ministre dudit « redressement productif » qui a également nommé les vingt-et-un autres commissaires.

 Ce polytechnicien et ingénieur des Mines occupe actuellement la double casquette de commissaire à la réindustrialisation et de directeur régional adjoint de la Direccte, le service de l’Etat qui regroupe désormais tous les services gouvernementaux concernant la concurrence, la consommation, le travail et l’emploi.

 Au cours de son parcours, Alexandre Moulin est notamment passé par la Drire et la Datar, où il a été chargé de mission « pôles de compétitivité ».

 Son rôle essentiel est désormais de s’occuper des entreprises de moins de quatre cents salariés, celles au dessus des quatre cents étant prises en charge par le Ciri (Comité interministériel aux restructurations industrielles) . Il a également en charge les filiales de grands groupes qui connaissent des restructurations.

 La feuille de route du nouveau commissaire rhônalpin : rencontrer les chefs d’entreprise, le plus tôt possible avant les difficultés, appeler les banquiers, les donneurs d’ordre, pour trouver des solutions.

 Il a d’ores et déjà en charge une quinzaine de dossiers dont les trois principaux, du moins ceux déjà sur la place publique sont : l’usine Rio Tinto de Saint-Jean-de-Maurienne, le projet de fermeture de l’usine Caniva à Chambéry et enfin les suites de la reprise de Lejaby car tout n’est pas encore réglé suite au rachat à la barre du tribunal de commerce de Lyon, par Alain Prost.

 Sans parler des dossiers qu’Alexandre Moulin ne peut encore évoquer car son rôle explique-t-il, « se situe le plus en amont possible des problèmes. »

 Le nouveau commissaire au redressement productif a été choisi car il traitait déjà ce type de dossier. « Je connais déjà bien les réseaux, les entreprises, les différents acteurs, ce qui me permet d’être immédiatement opérationnel », explique-t-il.

 Vu l’ampleur de la tâche qui lui incombe désormais, il va également s’appuyer sur les structures de la Direccte dans chacun des départements.

 Mais tient à préciser Alexandre Moulin, « Mon rôle n’est pas seulement défensif. Il se veut aussi offensif. Le ministre nous a aussi donné pour tâche d’accompagner les grands projets qui peuvent nécessiter l’aide de l’Etat, qu’il s’agisse d’innovation, d’économie verte, de pôles de compétitivité. Le redressement passe aussi par le renouvellement du tissu industriel !»

 Il fait donc partie des vingt-deux « commissaires au redressement productif » devenus depuis quelques jours les interlocuteurs, en région, des entreprises industrielles en difficulté.

 Avant leur prise de fonction, ils ont été réunis au ministère de l’Economie, à Bercy pour une journée de « team building ». Et même « briefés énergiquement » par le ministre lui-même, selon les termes utilisés par notre confrère l’Usine Nouvelle qui a assisté à la séance de coaching.

 Le rôle de ces « commissaires » sera d’unifier les nombreux outils existant, d’actionner tous les leviers, financiers, fiscaux, et même « infra-légaux », selon l’expression d’Arnaud Montebourg, évoquant négociations et relations de force, pour éviter la fermeture.



 « L’Etat peut faire beaucoup pour unifier les compétences autour de l’appareil productif », assure le ministre, pour qui « il faut décloisonner les problèmes ».



 Si ça coince, appelez le ministère, leur a dit en substance Arnaud Montebourg. Sous-entendu : faites aussi intervenir le pouvoir politique !