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Une femme pour la première fois à la tête d’Interpol : Mireille Ballestrazzi

En prenant la tête d’Interpol dont le siège mondial est basé à Lyon, Miss Supercop, Mireille Ballestrazzi s’affiche comme la première femme à prendre la tête de l’organisation internationale. Un choix qui permet d’ancrer un peu plus Interpol à Lyon, des rumeurs de désengagement se faisant jour ces dernières années.

Interpol dont le siège avait été obtenu de haute lutte par la municipalité lyonnaise est basé depuis 1988, quai Achille Lignon à Lyon, a pour la première fois, une femme a sa tête. Mireille Ballestrazzi, surnommée Miss Supercop par les médias anglo-saxons vient d’être nommée secrétaire générale de l’organisation internationale de coopération policière. A cinquante-huit ans, elle succède à l’Américain Romand Kenneth Nobel.

 Elle quitte donc Paris où elle était numéro deux de la police judiciaire pour Lyon. « Je suis heureuse bien sûr de la confiance qui m’a été accordée », a-t-elle déclarée lors de sa nomination, ajoutant qu’elle était en même temps « fière pour les femmes parce qu’on ne peut pas ignorer que forcément cela a un impact et fière pour la France ».

 Elle a été élue jeudi 8 novembre pour un mandat de quatre ans par les 190 pays membres réunis en assemblée générale à Rome. Seule en lice, sa candidature s’est imposée au fil des mois.

 Il est vrai que cette femme de caractère a, à de multiples reprises, su briser le monopole masculin dans la police française. Dès l’âge de vingt ans, cette diplômée en licence de lettres classiques et en maîtrise de langues anciennes, s’engouffre dans la profession en passant le concours de commissaire de police, qui vient juste de s’ouvrir aux femmes.

 En 1975, elle devient commissaire de police. En 1978, Mireille Ballestrazzi débute sa carrière en prenant la tête d’un groupe de répression du banditisme à Bordeaux, avant d’officier comme patronne de l´antenne de police judiciaire du Val-d´Oise.

 Nommée commissaire divisionnaire en 1991, elle devient deux ans plus tard la première femme à prendre la tête de la police judiciaire en Corse, un poste ultra-sensible comme on le constate encore actuellement. Elle dirige ensuite le service de la police judiciaire française en charge de la répression de la délinquance économique et financière.

 En 2010, « Madame la commissaire » – comme elle se présente dans son livre paru en 1999 – est élevée au grade d’inspecteur général de la police tout en participant au comité exécutif d’Interpol.

 Lors d’une visite à Rome, le 4 novembre dernier, à quelques jours, donc, de sa nomination, Manuel Valls, ministre de l’Intérieur avait dressé un portrait élogieux de Miss Supercop : « C’est une grande policière et c’est la première fois qu’une femme sera présidente d’Interpol même si je ne veux pas la réduire au fait d’être une femme ».

Et d’ajouter : « Elle connaît parfaitement les dossiers de la criminalité organisée, les nouvelles formes de violence et comment s’y attaquer. Elle a noué aussi des relations importantes au niveau national et international ». Ce qui au poste auquel elle accède désormais lui sera particulièrement utile.

Photo (DR)Mireille Ballestrazzi.