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Le déconfinement fait reculer le nombre de chômeurs en Auvergne-Rhône-Alpes, mais un bilan de 111 100 de plus, dus au Covid-19

En apparence, les chiffres du chômage en Auvergne-Rhône-Alpes au mois de mai s’avèrent plutôt positifs : – 22 000 chômeurs de catégorie A, ceux qui n’ont aucune activité partielle ou sont en formation. Mais sur les trois mois de crise du Covid-19 (mars/avril/mail), le bilan est lourd : + 111 100 demandeurs d’emploi.

Les chiffres du chômage jouent les montagnes russes à des niveaux inédits en Auvergne-Rhône-Alpes depuis le début de la crise du Covid-19.

Le confinement, rappelez-vous a débuté le 16 mars. Pôle Emploi a vu les inscriptions au chômage augmenter brutalement : + 31 000 en catégories A (sans aucune activité partielle, ni formation) et + 24 600 en catégorie B (en activité réduite) : l’illustration notamment de la chute brutale d’activité pour les intérimaires ou les saisonniers.

Plus forte hausse mensuelle

La chute est évidemment encore plus brutale au mois d’avril, mois plein en matière de confinement avec une file du nombre de chômeurs stratosphérique : + 101 600, en un seul mois, la plus forte hausse mensuelle enregistrée depuis qu’existe Pôle Emploi !

Heureusement ces chiffres terribles ont commencé à se dégonfler en mai qui a été marqué à partir du 11 mai par le déconfinement.

Pôle Emploi n’a alors pratiquement plus constaté de nouveaux chômeurs, du fait du développement à très large échelle du chômage partiel. Ce fut même explique-t-on à Pôle Emploi, “le plus faible niveau mensuel d’inscriptions depuis près de vingt ans”…

Les chiffres ont donc réussi à se dégonfler de 22 400 chômeurs, là encore, le record pour une baisse mensuelle depuis que Pôle Emploi existe, soit un recul de – 4,5 % contre – 3,4 % sur l’ensemble de l’Hexagone. Explication : le redémarrage de l’intérim et des CDD.

En revanche on note en mai une reprise du nombre de chômeurs de catégorie B (+ 7 100) et de catégorie C (+ 17 200), en activité réduite.

Néanmoins sur l’ensemble des trois mois de crise Covid, le bilan pour ces deux dernières catégories se traduit par un dégonflement, avec respectivement – 2 600 et – 52 500.

Au bilan, donc, à fin mai, l’amélioration du marché du travail est timide, mais réelle.

Le rendez-vous de septembre

Il ne faut pas en revanche surinterpréter cette baisse du chômage en mai, le “stock” de chômeurs en catégorie A suite à la crise demeure en effet extrêmement élevé.

Cette amélioration constatée en mai va-t-elle se poursuivre ? Tout dépendra de la courbe de la reprise, en “V”, (reprise très rapide) ou en “U” (avec un plateau pendant l’été) ?

Selon l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), les faillites d’entreprises devraient bondir de 80 % pour détruire à nouveau 250 000 emplois d’ici à la fin de l’année.

On observerait dans le même temps une réactivation des plans sociaux.

La façon de déjouer ces sombres pronostics : que les Français puisent dans la très importante épargne qu’ils ont constituée au cours des ces trois derniers mois (près de 100 milliards d’euros) pour accélérer le retour à la situation d’avant-crise.

Mais pour ce faire, il faut que la confiance revienne : en matière de perspectives d’emplois et de risque de 2ème vague épidémique, car à cet égard, l’incertitude dans les deux cas prédomine…

Septembre constituera à cet égard un moment crucial.